Jamais une religion n’a suscité autant de sentiments de défiance, de méfiance, de rejet et surtout de peur comme la religion musulmane et non pas parce qu’elle est victime de préjugés défavorables, elle est plutôt victime d’elle-même et de son incapacité à résoudre ses propres contradictions internes et d’éliminer en son sein le ver venimeux qui la ronge, la mine et la discrédite aux yeux de l’opinion publique européenne et ailleurs. Ainsi, le Figaro inquiet du sort des chrétiens d’Orient et du Maghreb consacre sa manchette du 23/12/2011 à la peur de l’Islam. Hier une militante tunisienne des droits de l’homme me rapportait que des non-musulmans de sa connaissance lui confiaient leur peur de l’Islam depuis le déclenchement du processus insurrectionnel dans les pays arabes. Des amis tunisiens vivant en Tunisie convertis au christianisme me font part de leurs angoisses de se trouver à vivre dans une société dominée par l’Islam et qu’ils envisagent de quitter le pays pour des cieux où ils pourraient respirer l’air des libertés.
Plus aucun endroit au monde n’est épargné par cette peur qui frappe de plus en plus les non-musulmans, voire les musulmans eux-mêmes qui ne se reconnaissent pas dans le fondamentalisme musulman et qui refusent de croire que l’islam fait enfin tomber la veste. Convaincus que l’islamisme, qu’on appelle abusivement l’islam politique comme si l’islam n’était pas lui-même politique dont la finalité est de s’approprier la vie des fidèles dans ses moindres petits détails et dans tous les domaines de la vie. Il n’y a pas plus d’amalgame entre l’islam et l’islamisme que le nazisme et l’hitlérisme. Ce qui est somme toute logique puisque dans l’esprit il n’ y a pas de religion qui s’appelle l’islamisme et qu’il ne peut s’agir que de la religion musulmane.
On ne saurait accuser ceux qui ne tombent pas dans le piège de la dissociation de l’islam de l’islamisme de se livrer à un sophisme coupable. Qui pourrait dire que les islamistes ne sont pas musulmans et qu’ils professent une religion différente dans sa théologie, son culte, ses articles de foi, son rituel, sa profession de foi et ses dogmes de l’Islam. Comment peux-t-on les assurer et les rassurer en leur disant que les islamistes sont pour l’Islam ce que sont les intégristes pour le Christianisme ?
La différence entre les intégristes musulmans et les intégristes chrétiens est que ces derniers respectent l’autorité de tutelle exercée par le Vatican et les lois républicaines tandis que les seconds n’obéissent à aucune autorité ni religieuse, ni républicaine. L’intégriste chrétien sait à quoi il s’expose: excommunication et prison, l’intégriste musulman n’a pas de limite. Il se veut dieu et loi à la fois. Il se croit investi d’une mission sacrée d’islamisation du monde qui le met au-dessus des lois humaines. N’ayant de compte à rendre à aucune justice sauf à celle d’Allah qui le guide et arme ses bras. Quand l’intégriste chrétien manifeste sa colère pour outrage à sa foi comme cela s’est produit lors de la représentation de la pièce de théâtre jugée blasphématoire « Sur le Concept du Visage du Fils De Dieu » au Théâtre de la Ville (voir le Parisien du 21/10/2011), même s’il y a quelques débordements ne mettant pas en danger la sécurité des biens et des personnes, il l’a fait par la prière et la rose blanche à la main. Tandis que l’intégriste musulman lui n’hésite pas de recourir à la force et la violence terroriste mettant en péril la vie des gens pour manifester son indignation-bien souvent infondée-pour laver l’affront qu’aurait subi ou susceptible d’être subi par sa religion comme lors de l’attentat criminel contre les locaux de Charlie Hebdo ( voir mon propre article dans You le Parisien du 3/11/2011).
Il ne s’agit pas de faire un parallèle entre les deux et de servir et justifier la cause de l’intégrisme chrétien, il s’agit surtout de faire ressortir le caractère hyper violent et excessif de l’intégrisme musulman transfigurant et dénaturant la religion musulmane elle-même. Incontrôlable et imprévisible. En répandant autour de lui des sentiments d’angoisses et d’inquiétudes l’intégrisme musulman ne dessert pas l’islam, il le met à nu.