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L’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) déploie ses tentacules en Indonésie


L’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) déploie ses tentacules en Indonésie

Image à la Une : En plein centre de Jakarta, un rassemblement de soutien à l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL). Photo: Michael Bachelard

Nusakambangan,  la prison de haute sécurité de l’Île, est décrite comme l’Alcatraz de l’Indonésie – il n’y a pas de prison plus stricte et peut-être d’environnement plus sûr sur tout l’archipel.

Pourtant, à la mi-Juillet, le détenu le plus détesté de Nusakambangan, l’homme qui a inspiré les auteurs des attentats de Bali, Abu Bakar Bashir, a pu organiser une salle et inviter 22 prisonniers à une réunion. Là, à l’ombre d’un sinistre drapeau noir, ils se sont engagés à faire allégeance à l’Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL), aussi connu comme ISIS.

L’influence réelle de Bashir est maintenant débattue en Indonésie, mais il est toujours l’un des djihadistes les plus charismatiques du pays.

Son bai’iat – ou serment d’allégeance – à EIIL confirme à l’Australie et à l’Occident en général que la menace de la violence terroriste, en Indonésie est une fois de plus bien réelle.

« [Le serment] a beaucoup d’influence au sein de tous les groupes radicaux indonésiens”, explique Al Chaidar, un expert en terrorisme à l’Université de Malikussaleh à Aceh. « Si Abu Bakar s’est engagé pour EIIL, cela signifie qu’il est légal religieusement de défendre EIIL. »

La dernière fois que les musulmans radicaux d’Indonésie se sont religieusement investis dans la lutte pour le djihad à l’étranger, ils ont reçu une formation en tant que moudjahidine en Afghanistan. De retour chez eux, ils ont planifié et perpétré une série d’attentats dont les deux attentats de Bali qui ont tué 222 personnes, dont 92 Australiens, ainsi que l’atrocité contre l’ambassade d’Australie à Jakarta.

Le Djihad ne s’est jamais éteint en Indonésie, mais depuis 2009 il s’est scindé et introverti, avec comme objectif principal l’ «ennemi proche» – la police locale. La formation militaire consistait en « une randonnée dans les montagnes avec 20 ou 30 personnes munies d’armes en bois, » dit l’analyste Taufik Andrie, le directeur exécutif de l’Institut pour la consolidation de la paix internationale.

Tout ceci passe aujourd’hui pour des trucs de gamins, depuis l’émergence de EIIL, avec son chef brutal Abou Bakr al-Baghdadi et ses déclarations grandioses d’un « Etat islamique » ou califat pour tous les musulmans.

Il existe depuis une expérience de terrain pour un champ de bataille, et un cri de ralliement puissant pour que les jeunes hommes indonésiens affluent.

Les autorités n’ont aucune idée du nombre d’Indonésiens qui ont déjà fait la guerre – les estimations varient entre 50 et 500. Mais des milliers ont juré allégeance lors de cérémonies de prestation de serment à travers l’archipel à Poso, Bekasi, Bima, Solo, Surabaya et Malang.

La crainte est que, comme les anciens afghans des années 1990, ces combattants reviennent en Indonésie après avoir obtenu ce que Taufik appelle leurs «propres ailes militaires», et qu’ils s’organisent ensuite.

“Le danger réside peut-être dans les trois à quatre années à venir, quand les gens reviendront de Syrie avec une expertise accrue des armes, un contexte international plus vaste, un engagement idéologique plus profond et l’expérience du combat”, dit Sidney Jones, de l’Institut pour la Politique d’Analyse des Conflits. « Ils vont prendre les recrues qui sont si faciles à trouver en Indonésie et vont les façonner en une force mortelle. »

Taufik dit que ces personnes sont susceptibles de s’insérer de nouveau dans l’infrastructure existante djihadiste. Le chef local de la Jemaah Islamiyah à Solo a dit à Taufik qu’il espère au moins 50 ou 100 formateurs militaires dans les deux ou trois ans.

Il est probable qu’alors, la cible soit une nouvelle fois l ‘«ennemi lointain» – l’Occident et ses intérêts en Indonésie: les entreprises, les hôtels, les touristes.

Nasir Abbas, un ancien élève afghans qui est rentré à un poste de responsabilité dans la Jemaah Islamiyah, a confirmé que: « Si l’Amérique et ses alliés, dont l’Australie, attaquent ISIS en Syrie, alors l’ «ennemi étranger» sera probablement la prochaine cible. »

Le début des opérations militaires américaines dans le nord de l’Irak a marqué ce tournant décisif, a dit Nasir Abbas et, «plus ça va et plus l’Occident s’en mêle, et plus il y aura de gens pour  le soutenir [le djihad]».

Le directeur de la police fédérale australienne d’Asie du Sud-Est, le commandant Chris Sheehan a déclaré que l’AFP en Indonésie était «préoccupé par ces risques ». Elle travaille avec d’autres organismes, y compris la police nationale indonésienne, pour essayer d’arrêter les personnes qui voyagent vers la zone de guerre, a-t-il dit.

Le danger est réel, mais il y a aussi des différences cruciales entre l’Afghanistan des années 1980 et 90 et la Syrie d’aujourd’hui.

D’une part, les combattants afghans étaient choisis pour être envoyés vers des groupes radicaux existants tandis que les combattants syriens sont souvent des individus isolés, autofinancés avec peu de soutien institutionnel.

Jones dit que les Afghans s’entrainaient pour lutter contre le régime de Suharto, tandis que EIIL est plus intéressé à la lutte contre les musulmans chiites – ce qui n’est pas une cible traditionnelle en Indonésie. Beaucoup de combattants s’attendent également à acheter un simple billet aller (sans retour), soit parce qu’ils vont mourir sur place, ou parce que le jour du jugement viendra.

En outre, contrairement aux années 1990, lorsque le gouvernement indonésien et le grand public musulman ne faisait pas attention au danger qui montait, ils sont maintenant bien au courant de la menace posée par les djihadistes de retour.

Soutenir EIIL est interdit en Indonésie, et le 8 et 9 Août, l’unité de détachement 88 de la police anti-terroriste a arrêté certains de ses principaux dirigeants locaux, dont Afif Abdul Majid. Organisations musulmanes de masse, la Nahdlatul Ulama et Muhammadiyah ont également dénoncé la violence prêchée par EIIL.

Dans son discours sur l’état ​​de l’Union ce vendredi, le président sortant Susilo Bambang Yudhoyono a caractérisé la lutte contre EIIL, comme étant une bataille pour défendre les valeurs plurielles de l’Indonésie.

« Si nos pères fondateurs ont combattu pour l’indépendance jusqu’à leur dernière goutte de sang, pour notre génération aujourd’hui, il s’agit de lutter pour notre identité indonésienne. Pour cette raison, le gouvernement rejette fermement l’extension de la notion erronée de EIIL… il est dangereux pour notre spécificité « .

La déclaration de EIIL d’un califat mondial sous Baghdadi, auquel selon lui, les musulmans sont obligés d’adhérer, a également divisé les radicaux de l’Indonésie. Il ne peut y avoir de meilleure illustration que celle des deux fils d’Abu Bakar Bashir qui ont rejeté cette promesse et ont quitté l’organisation qu’il a fondée, le Monothéisme Jamaah Anshorut.

La répression de l’Etat a rendu les adhérents méfiants de parler aux médias, mais Muhammad Fachry, qui gère le site radical pro-EIIL al-Mustaqbal a souligné le credo avec-nous-ou-contre-nous qui a créé tant de controverses.

Chaque musulman doit soutenir l’Etat islamique et « s’il ne le fait pas, il mourra comme un infidèle », a dit Fachry à Fairfax Media.

En ce qui concerne le rejet du Califat par le corps politique et religieux en place, Fachry a dit: «Le prophète Mahomet a prédit qu’il y aurait des clercs qui diraient n’importe quoi pour plaire au régime du mal».

Savoir ce que sont toutes ces casseroles hors d’Indonésie est selon Sidney Jones, « un jeu de devinettes ». Elle est sûre, cependant, que ceux qui partent lutter « reviendront plus dangereux qu’avant ».

Ils vont réintégrer une société déjà habituée à accueillir le retour des guerriers religieux.

Comme le dit Taufik Andrie: «Chaque zone de combat est le lieu de naissance d’une nouvelle génération de jihad ».

Michael Bachelard, Correspondant en Indonésie
17 août 2014
Read more: http://www.smh.com.au/world/isils-tentacles-creep-into-indonesia-20140816-104sur.html#ixzz3AabQd5Br

Traduction Europe Israël

© Copyright Europe Israël – reproduction autorisée avec mention de la source et lien actif

 







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