Si le Hamas reprenait ses tirs de roquettes sur Israël, dès que la trêve de cinq jours prendra fin lundi à minuit, les chances sont minces qu’Israël accepte de mener une guerre d’usure prolongée avec Gaza, où l’État-major se contenterait de répondre aux tirs de roquettes par des frappes aériennes et d’artillerie.
Le scénario bien plus probable est que l’armée israélienne lancera, alors, la prochaine phase de ses plans opérationnels, fondés sur une offensive terrestre en profondeur dans la bande de Gaza.
Les forces militaires restent déployées en grand nombre sur la frontière de Gaza, et ont achevé les préparatifs pour retourner dans la bande de Gaza. Cette fois, leur objectif ne se limitera pas à la destruction des tunnels près de la frontière israélienne, mais plutôt à envoyer des unités d’infanterie et de blindés dans la bande de Gaza et à commencer à démanteler, point par point, le groupe terroriste Hamas.
Une offensive terrestre plus large peut prendre des formes multiples, et sa portée peut également varier. A une extrémité du spectre, on trouve une petite opération qui peut durer quelques semaines, dans laquelle les forces terrestres s’emparent de Gaza, donnant un puissant coup aux atouts militaires du Hamas, et se retirent.
A l’autre extrémité du spectre, il y aurait une opération susceptible de durer au moins un an, où les unités terrestres seraient reparties et se lanceraient dans la traque de toutes les cellules de guérilla du Hamas. Plusieurs options intermédiaires existent également.
Les objectifs devraient inclure le reste des installations de stockage d’armes du Hamas, les centres de commandement et de contrôle, les bataillons régionaux, et les dirigeants des branches armées du groupe terroriste, qui devraient faire l’objet d’éliminations ciblées.
Le Hamas s’est perfectionné pour devenir une force de combat urbain bien organisée et efficace. Bien qu’il y ait une hiérarchie, comme dans une armée classique, il a étendu ses centres de gravité, relativement autonomes, dans la bande de Gaza, sous forme de guerre asymétrique classique.
Beaucoup de ses atouts tactiques cruciaux restent cachés dans des tunnels et des bunkers souterrains. Ces structures souterraines ne traversent pas la frontière avec Israël comme le faisaient les tunnels terroristes, mais elles permettent à l’aile militaire du Hamas de diriger des attaques à l’approche des forces militaires, et de fuir rapidement juste après ces attaques.
A tout point de vue, le Hamas représente aujourd’hui un ennemi redoutable, étant donné que Tsahal ne peut se permettre de mener la guerre comme les autres états le font, en bombardant par exemple massivement les villes palestiniennes (à la russe ou à l’américaine), en les transformant en champ de ruine, ce qui rendrait le travail des soldats hébreux plus facile.
Mais des sources au sein de Tsahal déclarent que l’armée est prête à s’occuper du problème si cela lui est demandé. Au cours de l’offensive terrestre limitée lancée le mois dernier pour détruire les tunnels offensifs, l’armée israélienne a perdu 64 soldats, une perte douloureuse pour l’état juif, mais le Hamas et les autres groupes terroristes dans la bande de Gaza ont perdu plus de 900 combattants, selon les évaluations des renseignements.
Le Hamas sera dans l’impossibilité de stopper une offensive terrestre de Tsahal élargie. Il risquerait, ainsi, l’avenir de son régime s’il insistait pour une reprise des hostilités.
Ce scénario de destruction massive de son élite peut être évité, si le Hamas décide d’opter pour une trêve prolongée après les 12 coups de minuit, dans la nuit de lundi à mardi.
Ya’acov Lappin
Adaptation : Marc Brzustowski.
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Enfin une bonne décision, il est temps d’en finir avec ces bestioles…