Image à la Une : Une manifestation de protestation à Londres contre l’intervention israélienne à  Gaza, en 2009. (Image source: STML/Flickr)

Il y a maintenant au moins deux fois plus de jeunes musulmans britanniques qui se sont rendus en Syrie combattre aux côtés d’ISIS et d’autres groupes qu’il n’y a de jeunes musulmans, servant la reine et le pays au sein des forces armées britanniques.

Ceux qui ont la haine d’Israël ne sont pas un vrai problème pour Israël, mais ils constituent le problème le plus grave et le plus probable pour l’Europe.

Des barrières sont à nouveau dressées devant l’ambassade d’Israël à Londres, comme c’est le cas dans de nombreuses capitales d’Europe. Étant donné que des roquettes se sont abattues avec une fréquence plus que «normale» sur Israël ces derniers jours, un pays sain d’esprit devrait prévoir de nouvelles barrières devant l’ambassade israélienne afin de contenir cette fois, une manifestation de soutien à Israël. Mais non, un nouveau  jour se lève sur Londres et c’est au tour d’un autre parti pro-palestinien, palestiniste – socialiste ouvrier de protester contre l’Etat d’Israël.

Les manifestants évidemment ne défilent pas parce qu’ils se soucient en particulier de la vie des habitants de Gaza. S’ils se souciaient de la vie des palestiniens – ou des gens de la région en général – ils auraient passé des nuits et des nuits devant les ambassades syriennes, irakiennes, jordaniennes, turques, égyptiennes et arabes saoudiennes, entre autres. Ils devraient avoir mal partout pour les nuits passées devant les hôtels particuliers de Belgravia. Mais non. Ils sont frais et pimpants, impatients d’en découdre.

Je les ai observés un peu ces derniers jours, j’ai observé leurs visages crispés et pleins de haine tandis qu’ils hurlaient devant  l’ambassade et j’ai vu leurs gestes de convivialité au moment où les femmes voilées étaient repoussées par leurs hommes, la ribambelle d’enfants à la remorque – un jour de sortie familiale  dans le Londres moderne de la « diversité ».

Derrière leurs sourires et le système de relations publiques de plus en plus élaboré que la faction pro-Hamas gère en Grande-Bretagne, il est possible que certaines personnes aient oublié que ce qui pousse ces gens est une chose simple: la haine de l’Etat juif et le désir de le voir  anéanti par les terroristes du Hamas ou par n’importe qui d’autre à portée de main.

Il y a ceux qui diront que ce n’est pas une observation suffisamment nuancée, que les raisons des protestataires contre les actions israéliennes sont motivées par autre chose qu’une grande haine des Juifs et de l’Etat juif. Mais si cela était vrai, pourquoi leurs affiches disent : « Arrêtez l’Holocauste à Gaza? » Il n’y a pas d’ «Holocauste» dans la bande de Gaza. N’importe qui peut voir qu’il n’y a aucune similitude entre le génocide  organisé et systématique de 6 millions de Juifs par les nazis et la précision de ciblage de certains sites de roquettes du Hamas, lesquels sont parfois délibérément cachés sous les hôpitaux de Gaza. Pourquoi les manifestants disent «Holocauste», alors?

Ils savent que de cette façon ils vont faire du mal aux juifs, ils vont les blesser au plus profond. En utilisant le terme « Holocauste » pour cela, ils donneront l’impression que l’Holocauste était une petite chose sans importance dans l’histoire de la guerre – comme l’est la confrontation entre le Hamas et Israël actuellement – ou bien que les Israéliens sont, de leur point de vue, en train de produire aujourd’hui, précisément cette même barbarie qui a fait de la reconnaissance de l’Etat d’Israël une nécessité impérative pour les Juifs dans les années 1940, et que devenant ces soi-disant nazis qu’ils sont censés détester, les Juifs ont perdu tout droit à être considérés comme faisant partie de l’humanité.

Quoi qu’il en soit, ces manifestants disent clairement qu’ils sont là pour nuire, et non pas pour aider. Mais leur présence – et la manière croissante avec laquelle ils tentent de susciter l’émoi dans un pays lointain à propos des actions d’Israël, qu’ils condamnent comme ils condamneraient le nazisme, révèlent une tendance sur laquelle il vaut la peine de s’attarder.

Israël traverse des crises semblables avec Gaza tous les deux ans – depuis que Condoleeza Rice a eu la brillante idée d’inciter à des élections à Gaza et de permettre au Hamas d’obtenir par les urnes ce qu’ils n’avaient pas réussi à gagner par les armes. Dans la réponse du reste du monde – ainsi que dans les faits en Israël même – certaines tendances peuvent désormais être repérées.

La première est que, depuis la guerre de 2006 au Liban, les protestations  contre Israël dans des villes comme Londres se sont amplifiées au fil des ans avec des slogans au vitriol. Ce n’est pas à cause de l’intensification des affrontements entre Israël et ses ennemis au cours de cette période. Au contraire, aucun échange depuis 2006 n’a eu l’importance de la guerre qui s’était engagée à l’époque. Chaque fois, cependant, en dépit de la diminution du conflit réel, les manifestations à Londres et dans d’autres capitales européennes se multiplient.

Alors, comment peut-on l’expliquer? Une raison, tout simplement, c’est que vous ne pouvez pas avoir un pays où la population musulmane double à chaque décennie (comme en Grande-Bretagne) et où des groupes islamistes radicaux enseignent aux jeunes musulmans à faire de la question Israël-Palestine leur première préoccupation, sans qu’il n’y ait un impact sur le résultat.

Les jeunes hommes et femmes qui remballent leurs bannières dans la voiture après avoir hurlé toute la journée devant l’ambassade d’Israël peuvent ou non être des citoyens britanniques, mais il est difficile de dire qu’ils sont britanniques dans l’âme au vrai sens du terme. S’ils l’étaient, ils auraient l’idée que le simple sens du fair-play, entre autres, pourrait dicter, qu’un pays qui reçoit quotidiennement des missiles, peut avoir de temps à autres, le droit de répondre en frappant les sites à partir desquels ces missiles sont tirés ainsi que d’atteindre les gens qui donnent l’ordre de tirer.

On peut dire, avec une certaine confiance, qu’Israël, peut très bien s’en sortir seul. Comme tous ceux qui ont effectué des séjours dans le pays, et qui l’admirent et l’aiment aussi, je m’inquiète pour lui, mais je n’ai pas d’autre exemple d’une nation sur terre qui soit mieux équipée ou plus motivée pour s’occuper d’elle-même et de son peuple. Alors quand je vois ces jeunes manifestants à Londres, protester contre Israël, je ne m’inquiète pas pour le pays, contre lequel ils hurlent. Ils ne peuvent pas le toucher. Mais je m’inquiète pour mon pays – la Grande-Bretagne.

C’est un pays qui parvient si difficilement à  intégrer les millions de musulmans qui y sont venus – au point qu’un chiffre qui devrait être mieux connu – indique qu’il y a maintenant au moins deux fois plus de jeunes musulmans britanniques qui se sont rendus en Syrie combattre aux côtés d’ISIS et d’autres groupes qu’il n’y a de jeunes musulmans, servant la reine et le pays au sein des forces armées britanniques.

Toutes normes confondues, c’est le symptôme d’un problème désastreux d’immigration et d’intégration. Ces gens hurlant devant l’ambassade israélienne – mise à part l’ancienne minorité crevée et insensée de Trotskystes – ne peuvent faire aucun mal à Israël. Mais ils peuvent faire beaucoup de mal au pays d’accueil. Ces gens haineux et anti-Israël ne sont pas le vrai problème d’Israël, mais ils sont le problème potentiel majeur  pour l’Europe

Par Douglas Murray – 19 juillet 2014

http://www.gatestoneinstitute.org/4404/the-greatest-possible-problem-for-europe

Traduction Europe Israël

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