Le gouvernement iranien a des plans à long terme.
Image à la Une : Le président égyptien Mohamed Morsi accueille le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à son arrivée au Caire le 5 Février 2013. Ahmadinejad fut le premier dirigeant iranien à se rendre en Egypte depuis la rupture des relations diplomatiques des deux pays en 1980. (Source de l’image: document officiel Ahmadinejad)
Le nouvel ennemi du régime iranien, semble-t-il, est le président égyptien Abdel Fattah Al-Sisi.
Les mollahs iraniens craignent apparemment la position laïque de Sisi contre les mouvements islamistes, et le considèrent comme un obstacle à l’influence future de l’Iran au Moyen-Orient.
Selon le média basé en Jordanie, Al-Bawaba, l’Iran est déterminé à mettre un terme au règne de Al-Sisi et entraîne le groupe islamiste basé en Libye et connu sous le nom de Armée égyptienne Libre [Free Egyptian Army – FEA]. La FEA est composée à la fois de djihadistes égyptiens qui sont allés combattre en Syrie pendant le règne de l’ancien président d’Egypte, l’islamiste Mohamed Morsi, ainsi que d’autres militants égyptiens appartenant aux Frères musulmans qui ont fui l’Egypte vers la Libye après la destitution de Morsi.
Selon Al Bawaba, le personnel de la Force Qods – les forces armées spéciales de la Garde révolutionnaire islamique de l’Iran [CGR] – sont arrivés en Libye pour entraîner la FEA à Misrata, au nord-ouest de la Libye. Les officiers de la Force Qods ont rencontré les dirigeants de la FEA qui sont Abu Dawud Zouhairi et Karam Amrani. Là, des djihadistes libanais en provenance de Syrie et dirigés par Abou Fahed Al-Islam ont également rejoint la FEA.
L’Iran prévoit une offensive contre l’Egypte, non seulement depuis l’ouest par la Libye, mais aussi par le sud.
Le journal égyptien El-Watan rapporte que l’Iran a également déployé du personnel de la Force Qods au Soudan, pour profiter de la détérioration des relations entre la direction islamiste du gouvernement soudanais et l’Egypte de Sisi, et forme en ce moment des militants des Frères musulmans au Soudan.
Un journal jordanien, Al-Arab Al -Yawm, a confirmé l’information, et a signalé en outre que l’Iran organise des opérations violentes pour déstabiliser l’Egypte à partir de la Libye et du Soudan.
Bien qu’au Moyen-Orient, les factions sunnites et chiites se combattent souvent les unes les autres, cette fois une alliance impie entre sunnites et chiites s’est formée entre l’Iran chiite et les Frères musulmans sunnites pour lutter contre leur ennemi commun: Al-Sisi.
Pendant des années, le régime iranien a rêvé de voir la montée des Frères musulmans en Egypte dans le cadre d’un plan visant à islamiser le Moyen-Orient. Dans cette vision, l’Iran prendrait le rôle de chef de file, sans tenir compte que pendant des années, l’Iran et l’Arabie saoudite avaient manœuvré pour savoir qui assumerait la direction du monde musulman. Comme les Frères musulmans ont toujours été opposés au Royaume saoudien, il a été tenu pour acquis qu’une Egypte gouvernée par les Frères musulmans serait l’alliée naturelle de l’Iran.
Comme le raconte l’écrivain et journaliste iranien Amir Taheri dans le journal à capitaux saoudiens, Asharq Al-Awsat, l’Iran affectionnait l’ancien président égyptien, Mohamed Morsi, soutenu par les Frères musulmans. Le Chef Suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, et le président Morsi, écrit Taheri, étaient censés symboliser le triomphe de l’Islam radical. Les dirigeants de Téhéran auraient également estimé qu’il fallait assurer l’élection de Morsi en » jouant profitablement la carte politique, même en investissant financièrement dans une propagande de soutien »
Khamenei avait pris soin de séduire le nouvel élu Morsi, pour amener l’Egypte du côté de l’Iran. Il avait même commencé à parler d’un «réveil islamique» en Egypte, en laissant entendre que ce qui se passait en Egypte était similaire à la révolution islamique de l’Iran en 1979.
Le ministère iranien de la Culture et de l’Orientation islamique, selon Taheri, a même décrété que les médias ne devraient plus utiliser l’expression «Printemps arabes», mais «L’éveil islamique».
« Il s’agit d’un éveil islamique inspiré par la révolution de l’Imam Khomeiny en Iran, » a déclaré le diplomate iranien et de longue date conseiller de Khamenei, Ali Akbar Velayati, dans une tentative présumée de voir l’ Iran adopter la paternité des Printemps arabes.
Mais comme Morsi évidemment s’estimait suffisamment puissant après avoir remporté l’élection, il n’a pas cru bon reconnaître la supériorité de Khamenei dans «une hiérarchie imaginaire des revendications sur le leadership de l’islam politique», selon les mots d’Amir Taheri.
Le régime iranien a maintenant des plans à long terme, et les Frères musulmans ont besoin de l’aide de l’Iran pour lutter contre leur ennemi commun : le Président de l’Egypte, Al-Sisi.
A supposer qu’ils réussissent cette fois, l’Iran sans aucun doute, exigera des Frères musulmans qu’ils reconnaissent publiquement l’Iran comme leader du monde musulman.
Anna Mahjar-Barducci – 6 juin 2014 – Traduction Europe Israël
http://www.gatestoneinstitute.org/4343/iran-egypt
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