Des combattants prennent part à un exercice de tirs, à l’extérieur d’Idlib, Syrie. / AP
WASHINGTON — L’Occident est confronté à un retour de boomerang jihadiste s’appuyant sur les combattants étrangers sunnites en Syrie, selon un rapport.
Le groupe de consultants Soufan alerte du fait que les groupes dissidents ou appartenant à Al Qaïda font appel à des milliers de combattants étrangers en Syrie, dans le but d’attaquer l’Occident.
Dans son rapport, Soufan, un cabinet de consultants sur l’évaluation des risques, basé à New-York, cite nommément les menaces provenant d’ Ahrar Al Sham, de l’Etat Islamique d’Irak et du Levant et du Front al-Nusra pour la Défense du Levant.
“Les cercles dirigeants d’Al Qaïda ont aussi manifesté leur vif intérêt pour ce qui se passe en Syrie, y voyant une opportunité de reconstituer ses forces, après le rouleau compresseur qu’il a subi depuis 2001 et il y a envoyé des agents opérationnels pour travailler à ce projet et influencer les groupes affiliés », selon ce rapport intitulé « combattants étrangers en Syrie ».
Son auteur Richard Barrett a certifié que plus de 12.000 combattants étrangers, provenant de 81 pays, ont combattu en Syrie, depuis 2011. Barrett, vice-président de Soufan et ancien directeur du MI6, a déclaré que 3.000 de ces combattants provenaient des pays occidentaux, dont la majorité convertis à l’Islam et ayant des liens avec Al Qaïda ou l’EIIL. On pense que le Maroc représente le contingent le plus important, avec 1.500 combattants.
“En laissant de côté ce qui peut arriver en Syrie, si Al Qaïda ou l’EIIL peuvent maintenir ne serait-ce qu’un réseau, même de nombre restreint de terroristes motivés sur le retour, ou recruter des Jihadistes pour accomplir leur agenda terroriste, alors qu’ils sont encore en Syrie, ils peuvent, d’ores et déjà, poser une menace globale significative », affirme ce rapport, diffusé le 3 juin.
Soufan, qui est consultant pour des agences américaines, telles que le FBI et le Département de la Défense, pense que la guerre en Syrie est probablement un incubateur pour mettre sur pied une “nouvelle génération de terroristes”. Selon ce rapport, les trois plus grands recruteurs d’étrangers sont Ahrar, l’EIIL et al Nusra.
“Tous ces groupes ont été fondés par des gens qui, à l’époque, appartenaient à Al Qaïda », selon le rapport. « Ces groupes tendent à être plus intégratifs, mieux organisés et mieux financés que leurs autres homologues plus modérés ». Le rapport cite les attaques menées par l’EIIL (Daesh), dirigé par Abu Bakr al Baghdadi, dans le pays voisin de la Syrie, en Turquie, en 2014. Barrett pense que l’EIIL, en meilleure posture que jamais depuis 2001, pourrait établir des branches hors du Levant. La cible la plus probable pour l’EIIL est l’Irak.
“Des avancées en matière de technologie, de communications, d’organisation des périples et de tactiques – depuis une décennie de combats dans la région – signifient que même un petit pourcentage de Jihadistes étrangers retournés dans leurs pays d’origine peuvent avoir un impact majeur contre ces pays occidentaux », selon le rapport.
Adaptation : Marc Brzustowski. JForum