Enfant cachée durant la Seconde Guerre mondiale, séparée de ses parents, trimbalée de maison en maison avec son frère turbulent… Rencontre avec Betty, l’enfant-courage rescapée de la Shoah, aujourd’hui grand-mère d’un soldat de Tsahal.
“J’ai toujours su que ma grand-mère était une rescapée de la Shoah,” dit Nadav Nalishkevitch, le petit-fils de Betty. “Personne ne m’a jamais fait asseoir pour me raconter qu’elle avait été cachée des Nazis. Simplement, je le savais.”
Lorsqu’elle raconte son histoire, c’est entre rires éclatants au souvenir des situations cocasses et larmes incontrôlables à l’évocation des moments les plus douloureux. Les détails sont restés intacts dans la mémoire de Betty.
Enfant cachée durant la Seconde Guerre mondiale, séparée de ses parents, trimbalée de maison en maison avec son frère turbulent… Rencontre avec Betty, l’enfant-courage rescapée de la Shoah, aujourd’hui grand-mère d’un soldat de Tsahal.
“J’ai toujours su que ma grand-mère était une rescapée de la Shoah,” dit Nadav Nalishkevitch, le petit-fils de Betty. “Personne ne m’a jamais fait asseoir pour me raconter qu’elle avait été cachée des Nazis. Simplement, je le savais.”
Lorsqu’elle raconte son histoire, c’est entre rires éclatants au souvenir des situations cocasses et larmes incontrôlables à l’évocation des moments les plus douloureux. Les détails sont restés intacts dans la mémoire de Betty.
En 1937, Betty voit le jour dans la capitale Française. Les parents de la petite Gelernter vivant en Autriche et voyant l’horreur nazi naissante, ils décident de quitter Paris pour la Creuse. Dès 1941, Betty et son frère Roger vivront en tant qu’enfants cachés. Nouvelles identités et séparés de leurs parents ils sont transportés d’endroit en endroit. Les premières années de la guerre, ses parents les placent dans un château pour enfants de l’OSE (L’Œuvre de secours aux enfants), qui les confiaient ensuite à des maisons d’accueil.
C’est la gorge serrée qu’elle raconte son tout premier souvenir. “Un jour au château, on nous a tous mit en rang dans la cour. La milice française est arrivée pour venir chercher des Juifs et a emmené deux jeunes garçons. Dès lors, leurs noms se sont ancrés dans ma mémoire : Gaston et Rutegnem. Quand je suis arrivée au musée de la Shoah plusieurs années plus tard, mon premier geste fut de chercher leurs noms dans le registre afin de confirmer mon horrible souvenir.” Betty fait une pause de quelques secondes et les larmes aux yeux elle reprend. “Je m’en rappellerai toujours. On les a pris et moi j’étais choquée et j’avais peur. J’avais tellement peur.“
En 1942, le père de Betty et Roger se sont enfuis de Beaune-La-Rolande après avoir entendu qu’ils allaient déporter les Juifs vers des camps de la mort. Ils ont ensuite été à Montauban avec leur mère. Là-bas se trouvait le fief socialiste autrichien. Betty fut placée dans un couvent pendant plusieurs années jusqu’au jour où ils ont commencé à déporter les enfants.
“Je ne sais pas combien de temps je suis restée exactement dans chaque endroit parce que j’étais petite. Mais on a beaucoup bougé et je sais que les poules dormaient avec nous dans certains endroits… C’était tellement sale, on ne peut pas imaginer la saleté dans laquelle on vivait”.
Betty raconte qu’elle n’a pas beaucoup de souvenirs de ses parents. Son père elle ne s’en rappelle pas. Elle sait qu’elle l’a vu quelques fois pendant 4 ans mais il ne lui en reste aucun souvenirs de lui. Elle se rappelle un peu plus de sa mère. “Elle travaillait en tant qu’aide-ménagère avec une fausse identité et souvent elle envoyait des gens prendre de nos nouvelles,” raconte t-elle.
Il y a quelques années, Roger, Betty et sa famille ont fait un voyage retraçant leurs vies d’enfants cachés.
En 1945, à la fin de la guerre, la famille est retournée à Paris. Leur appartement avait été réquisitionné. Ils ont dû attendre jusqu’en 1947 pour le récupérer. La Shoah était un sujet tabou qu’ils évitaient d’aborder. “Quand nous étions cachés on ne savait pas tout ce qu’il se passait contre les Juifs, mais on conaissait le danger. On avait compris qu’on avait l’interdiction d’exister.”
Betty commença l’école à l’âge de 8 ans. Pendant des mois elle ne prononçait pas un mot. “J’avais grandis avec l’habitude de me faire discrète, de ne pas me faire remarquer. En arrivant à l’école je ne pouvais pas parler. Jusqu’au jour où une camarade de classe est venue me voir me demandant si j’étais juive. Pour la première fois, j’ai pu répondre que oui. Elle m’a dit qu’elle aussi elle était juive et elle m’a demandé si je voulais jouer avec elle.”
Aujourd’hui, Betty vit à Paris mais elle est souvent en Israël chez sa fille. Son petit fils Nadav est soldat au sein de Tsahal. Des années après le cauchemar indicible que fut la Seconde Guerre Mondiale, son petit-fils se tient fièrement en uniforme pour protéger les civils et que pour plus jamais des enfants n’aient à se cacher loin de leurs familles, parce que juifs.
“Je pense que l’histoire de ma grand-mère m’a permis de comprendre l’importance de ce pays. J’ai toujours cru de tout mon cœur dans ce que nous faisons pour notre pays et c’est pour cela que je voulais m’engager en tant que combattant,” explique Nadav, qui sert à bord du Deborah, un bateau à missiles israélien.