Alan Dershowitz, Professeur de Droit à l’Université d’Harvard. Photo: Maxine Dovere.
Alan Dershowitz qui s’était lié d’amitié avec le président américain Barack Obama, son ancien collègue de Harvard Law School, avec lequel il bavardait au coin du feu, a dit qu’il doutait maintenant de la promesse de son ami d’empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires.
S’exprimant en marge du Congrès d’affaires Israël 2013 et interrogé par la revue Globes, Dershowitz a dit : « Obama m’a promis lors d’une conversation personnelle que l’Iran ne développerait pas d’arme nucléaire sous sa responsabilité et je l’ai cru. Néanmoins, je ne suis pas sûr qu’il puisse maintenir sa promesse. Par conséquent, Israël ne peut pas externaliser sa sécurité ».[ Speaking on the sidelines of Israel’s Globes 2013 Israel Business Conference]
Dans une interview avec le présentateur de la télévision israélienne Yaacov Eilon, Dershowitz a dit: « Il existe un désastre potentiel dans l’accord avec l’Iran ; trop a été donné pour trop peu en retour. La Maison Blanche m’a dit que ce n’est pas vrai. On m’a dit qu’il sera possible de réappliquer les sanctions par le fait du seul gouvernement américain. J’ai peur de la musique pas des paroles. L’Iran entend ceci comme étant la fin du régime de sanctions en échange de quoi elle n’est pas tenue de renoncer à quoi que ce soit. A rien du tout. Si cela se termine par l’arrêt du développement nucléaire, je féliciterai Obama. »
« Le président m’a dit qu’il y a un 50% de chances de succès ou d’échec. Je pense que les chances de succès ne sont que de 20 %, les risques d’échec sont de 40%, et le reste est incertain. Je pense que personne ne sait si le chef suprême d’Iran a changé d’avis et s’il est prêt à éliminer le programme nucléaire. Nous ne savons pas s’il se contente juste de distribuer des sourires»
«Un autre point qui me fait vraiment peur, c’est que le chef suprême d’Iran a fait appeler des Juifs iraniens, leur a dit de se tenir derrière l’installation nucléaire et de dire qu’ils soutenaient le programme nucléaire. C’est un message au Premier ministre israélien qu’ils vont utiliser les juifs d’Iran comme bouclier humain. Le message à Netanyahu est – ne te risque pas à utiliser l’option militaire ».
Parlant directement de l’Etat juif, Dershowitz a dit: « Israël est très fort face aux menaces économiques extérieures. Israël a créé une armée formidable et a également réussi dans son industrie, dans le capital humain, en dépit des menaces régionales. Il ne sera pas toujours en mesure de le faire. Les sanctions que les parties veulent imposer n’ont pas réussi. »
Mais il critique durement la façon dont Israël se montre aux yeux du monde : « Israël obtient la note C pour ses relations publiques dans le monde. Il n’a pas fait un bon travail du tout. Israël n’a pas de politique étrangère, seulement une politique intérieure. Tout ici est politique, de sorte que tenter de défendre Israël revient toujours à tenter de défendre le gouvernement, ce qui est une énorme erreur. Israël a besoin de beaucoup de jeunes gens pour le défendre. La perception erronée d’Israël est celle un pays qui laisse à désirer sur les droits de l’homme »
Dershowitz, 75 ans, est devenu célèbre en 1967, quand, à 28 ans, il est devenu le plus jeune professeur à la Harvard Law School. Comme avocat d’appel criminel, il a remporté 13 procès d’assassinats sur 15 et les dossiers de tentative de meurtre dont il a pris la charge et a représenté plusieurs clients prestigieux, dont Mike Tyson, Patty Hearst, et Jim Bakker.
Les dossiers les plus remarquables de Dershowitz comprennent l’annulation en 1984 de la condamnation de Claus von Bülow pour la tentative d’assassinat de sa femme, Sunny, dont furent tirés un livre et un film et son rôle en tant que conseiller en appel de la défense dans le Procès pour meurtre d’O.J. Simpson, en 1995.
Ses livres comprennent Revers de Fortune : Les dessous du procès von Bülow (1985) qui fut à la base du film de 1990 [the 1990 film]; Chutzpah (1991) ; Doutes Raisonnables: Le système de justice pénale et le cas J.O Simpson (1996), son best-seller La Cause d’Israël [The Case for Israel ](2003) ; Le Droit Du tort : Une théorie séculaire de l’origine des droits ( 2004) et La Cause de la Paix [The Case for Peace](2005).
Sources : The Algemeiner – 10 décembre 2013 – Par Joshua Levitt
Traduction Europe-Israël
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