L’usage d’armes de destruction massive pour tuer des civils en Syrie n’est qu’un prélude à l’événement majeur, qui, une fois le projet nucléaire iranien achevé, provoquera, au nom d’Allah, la destruction de nations entières – en particulier celles qui possèdent du pétrole – ce que les Saoudiens voient venir mieux que quiconque. Pour assurer la stabilité dans la région, la bombe iranienne doit être éliminée – avant qu’elle n’ait atteint sa pleine maturité.

L’utilisation d’armes chimiques par Assad contre son propre peuple est à la fois une catastrophe et un crime contre l’humanité, mais aussi une leçon pour l’Occident. Une attaque chimique, au gaz Sarin si l’on s’en tient au rapport de l’ONU, effectuée à un moment où il se sentait menacé, illustre à la fois la façon dont les décisions sont prises au Moyen-Orient et la logique utilisée par  les dirigeants islamistes pour résoudre problèmes et conflits. C’est aussi l’occasion pour les dirigeants occidentaux, avec leur tragique difficulté à comprendre les normes sociales et religieuses arabes et islamiques, d’avoir un aperçu de ce qu’il en coûterait aux populations du monde libre si des perceptions erronées conduisaient à de graves erreurs de jugement.

Pour comprendre comment Assad, considéré comme le père du peuple syrien, a pu tuer ses propres citoyens, il faut savoir que dans notre monde musulman, un père arabe en colère décapitera sa propre fille, qu’il a tenue ans ses bras quand elle était petite et qu’il a regardé grandir, si elle a été accusée de comportement impudique ou immoral. Lui – ou ses frères – la tuera car elle s’est rebellée, a humilié sa famille aux yeux de la société et a terni l’honneur de la famille – surtout si les accusations portent sur des relations sexuelles avant le mariage.

Si un père peut agir de la sorte envers sa fille, pourquoi le Père du peuple syrien ne ferait-il pas la même chose à ses enfants syriens ? Si le père arabe normal peut tuer son sang et sa propre chair dans des situations de stress ou pour des raisons religieuses, pourquoi un dirigeant arabe n’utiliserait-il pas d’armes chimiques ou atomiques pour détruire les enfants de son pays, et à fortiori les enfants de ses ennemis? Tout comme Bachar al-Assad a attaqué son propre peuple, le leader iranien peut attaque Israël ou les Arabes : telle est la nature des dirigeants islamiques au Moyen-Orient.

L’héritage culturel du Moyen-Orient enseigne à l’individu qu’il y a des situations exigeant une réaction immédiate et violente. Tout ce qui touche à la perte de l’honneur ou à la dissuasion de ses ennemis exige une réponse immédiate, ou, du moins, la vengeance à la première occasion. La patience de l’Occident envers les dirigeants du Moyen-Orient est uniquement interprétée comme une preuve de faiblesse.

Il y a une vieille  histoire bédouine à propos du chef âgé d’un clan bédouin qui vivait dans le désert. En prévision de l’Aïd al- Fitr, la fête qui clôture le mois religieux musulman du Ramadan, le vieil homme personnellement avait engraissé un poulet et s’était longuement préparé à le manger. Mais au moment de tuer le poulet pour le cuire, il resta introuvable – quelqu’un l’avait volé. Le vieil homme rassembla ses fils et leur ordonna de retrouver le poulet et de punir les voleurs.

Les fils rapportèrent au père une poule différente, plus grande et plus grosse que celle qui manquait à l’appel. « Non, » dit-il, « Je veux mon poulet. » La nuit suivante, sa fille fut enlevée et violée. Il appela ses fils et leur demanda à nouveau le poulet. « Père », dirent-ils, «notre sœur a été enlevée et violée, et vous demandez toujours ce poulet ? » «Oui», dit-il, «Je veux mon poulet.» La nuit suivante, leur tente fut incendiée.  « Vous voyez ? » dit-il à ses fils. « Si vous m’aviez apporté mon poulet, votre sœur n’aurait pas été violée et notre maison n’aurait pas été brûlée ! »

Le manque de fibre morale se cache derrière la corruption et la dépravation du monde entier. Mais au Moyen-Orient, les Arabes et les musulmans aussi manipulent et interprètent l’islam pour répondre à leurs propres programmes. Pendant des décennies, les versets du Coran et les traditions religieuses ont constitué la matière première à partir de laquelle les cheikhs musulmans fabriquaient leurs théories, souvent émises sous forme de fatwas [décrets religieux] pour  inciter et soutenir les attaques terroristes, assassiner des civils, assassiner des dirigeants modérés, piller et détruire – tout cela au nom de l’islam.

Il y a des fatwas qui permettent aux musulmans d’utiliser des armes de destruction massive : elles rappellent les faits du Dieu Allah contre Pharaon et les Egyptiens et ceux de Mahomet utilisant des projectiles comme armes de destruction massive pour attaquer la ville de Taëf .

Des hommes, tels que Cheikh Yusuf al- Qaradawi, disent vouloir tuer tous les Juifs et «infidèles» sur la terre, utilisent les hadiths
[la tradition orale islamique] pour justifier des attaques comme celles que nous avons vues au Pakistan, en Irak et au Kenya cette semaine. Quiconque veut attaquer les chrétiens, piller et brûler leurs églises, utilisera un hadith pour justifier ses actions. Et les hadiths sont utilisés pour justifier l’assassinat des Juifs parce qu’ils sont traîtres, ennemis d’Allah, et les descendants des singes et des porcs. Selon les hadiths, même si un Juif se cache derrière un rocher, le rocher parlera et le révèlera. Une mauvaise interprétation de la tradition islamique l’a transformée en une arme qui peut être utilisée pour toute entreprise, tout cela au nom d’Allah.

Lors de la récente tourmente en Egypte, ce double standard pouvait être vu dans les discussions entre le Cheikh Qaradawi, l’autorité religieuse la plus importante pour les Frères Musulmans, et le Cheikh Muhammad al- Tayyeb, le grand imam de l’Université Al -Azhar .

Le Cheikh Qaradawi, soutenu par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que al- Tayeb n’était pas un véritable cheikh mais un idiot et un imposteur, nommé par l’armée égyptienne, en dépit de son manque de connaissance de l’Islam, afin de fournir une couverture religieuse à l’armée égyptienne contre le régime du président Muhamed Morsi.
Al- Tayeb  et un groupe de cheikhs avaient cité un hadith pour convaincre les Egyptiens de ne pas participer à des manifestations, et d’apporter un soutien religieux aux soldats et aux policiers.

Selon le Cheikh Qaradawi, ennemi du Cheikh al -Tayyeb, ce dernier avait pourtant justifié  » le massacre  » par l’armée de manifestants. Le Cheikh Qaradawi avait prétendu que le chef de l’armée, le général Sisi, et tous ses partisans étaient infidèles selon la charia [loi religieuse musulmane], pour avoir levé la main contre le « régime islamique légitime » de Mohamed Morsi, qui avait été élu selon la charia.

Cet argument illustre bien comment pendant des décennies la religion d’Allah est devenue un outil dans les mains des cheikhs et autres dirigeants musulmans responsables de la mort d’innocents.

Démonstrations de faiblesse des occidentaux

Malheureusement, il y a le même genre d’amoralité et d’hypocrisie dans la rhétorique des dirigeants occidentaux quand ils se rapportent au monde arabo-musulman. Chacun d’entre eux, les Etats-Unis inclus, ont jusqu’ici fermé les yeux devant l’assassinat par le régime Assad de plus de 100.000 civils syriens et l’exil forcé de plus de deux millions. Mais quand le régime syrien utilise des armes chimiques pour tuer 1400 civils de tous âges dans Ghouta, près de Damas, les dirigeants hypocrites du monde occidental soudainement appellent à une action contre la Syrie.

En quoi la nature des armes de destruction massive est-elle importante? Où étaient les moralistes jusqu’ici ?

Des exemples de l’apathie et de l’hypocrisie du monde sont légion, la plupart fondés sur l’intérêt personnel et national. Les gens qui prétendent ne rien voir et ne sont pas affectés par les meurtres commis loin de chez eux, ne semblent pas croire qu’à leur tour, ils pourraient en payer le prix – à un coût encore plus élevé.

L’utilisation d’armes de destruction massive pour tuer des civils en Syrie n’est qu’un prélude à l’événement majeur, qui, une fois le projet nucléaire de l’Iran achevé, provoquera au nom d’Allah, la destruction de nations entières , en particulier celles qui détiennent le pétrole – ce que les Saoudiens voient venir mieux que quiconque.

Pour assurer la stabilité dans la région, la bombe iranienne doit être éliminée – alors qu’elle est encore « adolescente ».

Sources : Gatestone Institute – 26 septembre 2013 – Par Ali Salim – Traduction Nancy Verdier
Ali Salim est un savant basé au Moyen-Orient

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