par Eliezer Zis, journaliste
Nous nous trouvons maintenant dans ce qu’on appelle dans les journaux « le processus de paix ». Pensez-vous que ce soit un phénomène entièrement nouveau ?
Le monde se trouvait déjà dans un processus de paix en 1938, juste avant la deuxième guerre mondiale.
C’est un fait qu’un processus de paix a précédé la deuxième guerre mondiale et, fortuitement… la Shoa.
On pourrait dire que le processus de paix a frayé le chemin à la guerre.
Peut-être était-il une condition nécessaire pour celle-ci.
Des hommes d’Etat distingués disaient qu’Hitler voulait la paix comme nous tous. Hitler lui-même le disait. D’après l’historien Georges Goriely :
« Ce qu’Hitler exprime… ce sont les idées couramment admises ». La paix bien sur (personne plus qu’Hitler ne s’en est réclamé) mais dans la dignité, l’égalité des droits, l’autodétermination des peuples. (1)
Pour maintenir la paix, il suffisait de lui donner ici une ville, là un territoire, ailleurs un pays, et surtout d’admettre le droit à l’autodétermination des allemands sudètes. Il exigeait de la justice pour ses frères-ci qui souffraient tellement, disait-on, sous le joug tchèque (2) .
A propos, il s’agissait du « joug » des tchèques démocrates.
En tout cas, la forme du régime en Tchécoslovaquie d’une part, et celui de l’Allemagne nazie, d’autre part, n’importait pas tellement pour les amants de la paix à ce moment-là.
En France, la plupart des socialistes comme la plupart de la droite favorisait la paix avec Hitler.
La plupart des intellectuels également.
Les beaux esprits, comme par exemple le dramaturge Jean Giraudoux – dont on met toujours en scène les soi-disant pièces anti-guerre, demandait au public de s’efforcer de comprendre les sentiments « raffinés » des teutons (3).
On a trop tendance à oublier aujourd’hui que « La guerre de Troie n’aura pas lieu » a été écrite afin de promouvoir la paix avec l’Allemagne nazie. A ce sujet, un autre bel esprit, le romancier Céline, a lié son pacifisme à sa haine des Juifs : « Nous irons à la guerre des juifs. Nous ne sommes bons qu’à mourir… (4).
D’autre part, la philosophe Madame Simone de Beauvoir a avoué dans son autobiographie (1960) que les pacifistes français des années 30 – elle et Jean-Paul Sartre compris – se sont trompés dans leur foi en affirmant qu’Hitler n’était pas si mauvais qu’on le prétendait et qu’il était possible de faire la paix avec lui (5).
Lorsqu’on eut achevé cette espèce de solution politique avec le dictateur de Berlin durant la fameuse réunion de Munich (septembre 1938), Léon Blum a loué Chamberlain, le premier ministre britannique et Daladier, son homologue français (6). Notre frère juif Blum, le socialiste, a félicité le conservateur Chamberlain et Daladier d’avoir réussi à arriver à la paix avec Hitler.
La démarche suivante de la diplomatie franco-anglaise était alors de « convaincre » (par des menaces voilées convenables ou « politiquement correct » comme on dit aujourd’hui) les dirigeants tchèques de concéder la région sudète, un territoire montagneux et stratégique, aux dirigeants nazis d’Allemagne, pour l’amour de la « Paix ».
On se souvient encore des paroles de Chamberlain en rentrant en Angleterre :
« Je vous ai rapporté la Paix avec l’honneur… la Paix pour notre temps ».
Faisant contraste à sa satisfaction et à celle de Blum, voici le fait que cette concession au nom de la Paix amena la Guerre et mit les Juifs en péril…
Mais comment pouvait-on, même si on se voulait champion des opprimés, protester contre cette mise en danger des Juifs ? Il fallait tout faire pour la Paix !
La presse française, future amie du Tiers-monde, quant à elle exigeait la Paix avec Hitler. Ainsi, les journalistes diffamaient chaque politicien ou homme d’Etat qui osait s’opposer aux abus et à l’agressivité des nazis (7).
Comment pouvait-on se comporter ainsi devant quelqu’un qui voulait tout bonnement la Paix tel que le Führer germanique ?!
Et n’importe quelle espèce de paix… Une Paix froide est aussi bonne que tout autre. Et qui voudrait mourir pour Danzig ? (La question de Marcel Déat à l’égard de cette ville indépendante sur la côte de la Baltique ?) (8).
Après la chute de la France, beaucoup de journalistes du camp de la Paix collaboraient avec les nazis, y compris l’ancien socialiste Marcel Déat (9).
Il faut reconnaître, par respect de la vérité, des exceptions honorables parmi les gens de cette corporation professionnelle, tels Pertinax et Madame Geneviève Tabouis, l’auteur de Chantage à la Guerre.
En ce qui concerne Danzig, pendant qu’Hitler la revendiquait (sous le prétexte de sa population germanophone, c’est-à-dire le « pangermanisme » et l’autodétermination), il renforçait son armée et inculquait aux allemands la haine contre les polonais – voisins de Danzig – contre les slaves en général, la France et les français et – bien sûr – contre les Juifs…
Par la suite, au comble du processus de paix, Danzig a été conquise sans coup de fusil et avec l’approbation de son Sénat, c’est-à-dire par une victoire « pacifique » et une résolution pour l’autodétermination.
Pendant des années, outre les journalistes, presque tout le monde désirait la Paix en France. La « gauche » et la « droite » se sont unifiées dans ce but.
Contrairement aux diverses sottises des pessimistes et des méfiants, Hitler a déclaré qu’il s’était dédié à la Paix et qu’il était prêt à signer tout accord international qui la garantirait. Pourquoi ne pas se fier à lui et lui donner
une chance… à la Paix ?!
En décembre 1938, le ministre allemand des affaires étrangères, Ribentrop, arrive à Paris et signa une déclaration d’amitié (10). Ce fut-là la preuve de la bonne volonté des nationaux socialistes allemands et de leur Führer !?
En Amérique, le leader démocrate socialiste Norman Thomas louait et collaborait avec le mouvement pour la Paix avec l’Allemagne nazie:
« D’abord l’Amérique – America first » – en trinquant avec fascistes, antisémites et certains capitalistes notoires (11). Le tout dans l’intérêt de la « PAIX ».
D’autres genres de gauchistes, les communistes… Ils se joignent aussi à la fête ! Déjà le 6 février 1934, un an après l’ascension d’Hitler au pouvoir en Allemagne, les communistes français ont coopéré avec le camp des royalistes, des maurassiens, des fascistes, des catholiques et des antisémites de tout poil dans un ultime effort pour renverser la Troisième République à coup d’émeutes (12).
Ceci ne doit pas nous surprendre. Chez les communistes allemands, d’après Goriely, il y avait un « nationalisme » à peine voilé qui renchérissait parfois celui des nazis.
En effet, selon le Komintern, le traité de Versailles aurait réduit l’Allemagne à l’état de « colonie » du capitalisme international (sous-entendu de la « juiverie internationale »). Sa volonté de redressement national, surtout face à la France, était assimilée à une lutte « anti-impérialiste » (13).
En fait, le leader des communistes français avait implicitement approuvé d’avance l’ascension d’Hitler au pouvoir par son appui véhément des prémices politiques ainsi que des revendications territoriales de celui-ci.
Ainsi, le 15 janvier 1933, quand Hitler était déjà virtuellement au pouvoir, Maurice Thorez ne tenait-il pas à Berlin un discours célèbre où il dénonçait « le joug exécrable sous lequel la France écrase le peuple allemand » et où il se prononçait « pour l’évacuation immédiate de la Sarre, pour la libre disposition du peuple d’Alsace-Lorraine, jusque et y compris la séparation d’avec la France, pour le droit à tous les peuples de langue allemande de s’unir librement » (14).
Pour la libre disposition du peuple d’Alsace-Lorraine
En outre, dès le début de son régime, Hitler voyait dans la Russie communiste un modèle. Déjà, à l’époque de Lénine, il y avait là-bas des camps de concentration, une police politique, la distorsion de tout concept politique de façon « orwélienne », la suppression du judaïsme, la suppression de toutes les libertés de la civilisation démocratique, etc… Et en premier lieu, les communistes, en Russie, lui fournirent un modèle quant à l’anéantissement de populations.
Et à vrai dire, Hitler était un bon élève… A la fin du processus de paix, l’Union Soviétique et l’Allemagne nazie s’allièrent pour la conquête de la Pologne (septembre 1939). C’est ainsi que débuta la deuxième guerre mondiale.
C’est un fait capital que les allemands ont attaqué la Pologne du Sud aussi bien que de l’Ouest, partant des bases en Tchécoslovaquie, le reste du pays (après la cession de la région sudète) ayant été envahi et occupé par Hitler en Mars 1939.
Les assassins nazis traversaient la Pologne et certains gauchistes – les communistes plus exactement – dans les parlements de France et d’Angleterre exigeaient la Paix et des négociations avec l’Allemagne nazie (15).
Des diplomates communistes et nazis ont signé un accord pour « une lutte pour la Paix » à Moscou, le 28 septembre 1939 (16). Le journal officiel soviétique, Izvestia, a expliqué au monde entier que l’idéologie d’Hitler était « une affaire de goût » (le 9 novembre 1939) (17).
Hitler, quant à lui, a continué à parler au nom de la « Paix ».
Les feux qu’il avait allumés brûlaient encore en Pologne lorsqu’il présenta un programme de « paix » (le 6 octobre 1939) dans une allocution au Reichstag (18). Apparemment il s’imaginait que le processus de paix continuerait encore. Ce qui ne l’empêcha pas d’inculper les juifs de provoquer la guerre.
L’analogie est claire…
On se pose, à juste titre, la question de savoir comment tout cela s’applique à notre situation actuelle – fin du 20e siècle, début du 21e. L’analogie est claire ! Nous vivons un drame sur scène avec à peu près les mêmes personnages qu’autrefois.
Les gouvernements d’Angleterre, des USA, de France et d’autres « amants » de la paix insistent pour qu’Israel engage des négociations avec tous les types de tyrans et meurtriers arabes afin d’arriver à la « Paix ».
Ils exigent que nous leur concédions des territoires – la Judée et la Samarie précisément, qui constituent la partie centrale de notre héritage ancestrale et autant de points stratégiques de grande importance que nos ennemis ne se gêneraient pas d’utiliser pour attaquer le cœur-même d’Israel.
Les Britanniques et les Français firent la même chose avec les Tchèques après la conférence de Munich en 1938. Comme la région des sudètes, la Judée-Samarie est une région montagneuse et stratégique peuplée, pour la plupart, d’une minorité nationale. Comme Israel, la Tchécoslovaquie était démocratique. En revanche, les nazis ne l’étaient pas…
Aujourd’hui, il n’y a pas d’état démocratique arabe. Tout le monde avait souhaité qu’Arafat devienne notre partenaire dans un dialogue pour la paix. Ce même Arafat qui avait commandé des groupes de meurtriers pendant la guerre civile au Liban lesquels avaient assassiné des milliers de leurs frères arabes civils.
Dans les années trente et pendant la Shoa, son cousin de sinistre mémoire Hadj Mohammed Effendi Amin el-Husseini était le principal chef arabe en Terre d’Israel. Séjournant en Allemagne pendant la guerre, celui-ci encouragea les allemands à tuer du « juif », d’avantage de Juifs, et plus vite (19).
En Allemagne il visita le camp d’Auschwitz, en compagnie d’Adolf Eichmann et pressa les gouvernements satellites de l’Axe – Hongrie, Bulgarie, Roumanie – de renvoyer des enfants juifs en Pologne où ils seraient « sous surveillance sévère » pour éviter qu’ils ne s’évadent de la zone de l’Axe (20).
Nous les Juifs, constituons toujours la principale cible du « processus de Paix ». Et tous nos ennemis sont des « modérés »…
De Danzig à Taba…
A l’époque il y avait Danzig. De nos jours il y a eu Yamit… Taba… Jéricho… Sichem (Naplous)… et même – pourquoi pas – Yéroushalayim (Jérusalem).
Parmi nous, en Eretz Israel, le même parti politique – qui avait soutenu le tyran « camarade » Staline dans les années du Goulag et les assassinats en masse de millions d’innocents en Russie – ce même parti soutient maintenant la « Paix » comme le faisait les communistes en 1939, comme le font aujourd’hui les américains, les européens, les communistes et le pape…
Bien sûr nous parlons bien du même parti, Mapam-Hachomère hatzaïr-Méretz, le facteur central dans la « Paix Maintenant » (Chalom Archav) qui reçoit des millions d’euros de l’Union européenne pour mener sa venimeuse campagne de sabotage du repeuplement juif sur la Terre d’Israel…
Qui se souvient aujourd’hui qu’il y avait un « Comité pour la Paix Maintenant » – « Peace Now Committee » – aux Etats-Unis, pendant la deuxième guerre mondiale, qui militait alors pour les négociations avec l’Allemagne nazie et le Japon, « sans victoire » pour éviter des soi-disant conséquences nuisibles d’une victoire des pays démocratiques ? (21)
En matière de slogans de paix, on oublie également aujourd’hui – où l’on ignore – que le principal slogan des bolchéviques avant leur putsch (1917) était « la Paix ». Pas besoin de dire que les peuples de l’ancien empire tsariste ont subi beaucoup de guerres des bolchéviques dès l’époque de Lénine jusqu’à nos jours.
Il est intéressant de noter que nos célèbres intellectuels, comme les « beaux esprits » de naguère ne peuvent pas voir les ressemblances entre la théorie et la pratique des nazis (allemands ou arabes) et celle des communistes, communisants ou ex-communistes.
Le plus important d’entre eux est peut-être le Professeur Zéev Sternhell, homme réputé aussi bien en France – pour ses écrits trompeurs sur « la Droite » et « la Gauche » et le fascisme qui est censé, d’après notre cher savant, être un phénomène entièrement distinct de « la Gauche ».
Comme en France autrefois, nous avons en Israel une presse perverse qui exige la « Paix » avec les assassins, utilisant jusqu’aux mêmes expressions; nous avions aussi un ancien Général (Weizmann) pour nous rassurer que nos ennemis ne vont pas nous attaquer si nous leur cédions les territoires, puis encore un autre ancien Général (Rabin) et si cela ne suffisait pas encore, un autre, ancien chef d’État-major, (Barak) ; et si cela ne suffit toujours pas encore il ne manque pas d’autres candidats pour se prêter à cette grotesque mascarade qui pourrait se retourner en catastrophe.
En 1940, le Général français Maxime Weygand avait déclaré que le fasciste Mussolini n’allait pas attaquer la France… Après la conquête de la France par les allemands, on a vu comment le Général Weygand a collaboré avec ceux-ci…
Les faux prophètes égarent le peuple en déclarant la Paix… la Paix… et il n’y a pas de Paix !
Alors ? Y-a-t-il du nouveau sous le soleil ?!
Eliézer Zis
Journaliste
(1) Goriely, p.2. Par exemple, pendant la session de la S.D.N. à Genève (septembre 1933), Goebbels, à sa réception de presse, « présentait l’Allemagne comme éprise de paix, de démocratie, d’idées de liberté… » Tabouis, ils l’ont… p.173.
(2) Benda, p10 ; et passim. Tabouis, vingt ans…, p.300, 322, 325-27, 333-378. Shirer, chap. 11, 12 et 13.
(3) Poliakov cite des vues franchement antisémites de Giraudoux, celui-ci se disait « pleinement d’accord avec Hitler pour proclamer qu’une politique n’atteint sa forme supérieure que si elle est raciale. « De l’antisionisme…, p.56 Poliakov cite Giraudoux ailleurs: De Moscou… p.29.
(4) Ibid. A vrai dire, à l’égard de Céline, on dit « bel esprit » en fonction de son appartenance à une classe et avec ironie sous-entendue.
(5) Beauvoir, p. 167-170. Ceci ne veut pas dire qu’elle aimait Hitler, au contraire. En fait il y avait des Juifs parmi ses amis, mais pour la paix…
(6) Cobban, p. 171. Plus tôt, lorsque Hitler a proposé cette conférence fatidique, Blum a écrit au « Populaire », organe des socialistes: «La rencontre de Munich est une brassée de bois jetée dans le foyer sacré, au moment où la flamme tombait et menaçait de s’éteindre». Tabouis Vingt ans… p.336.
(7) Cobban, p. 143-144, 170-171, 173. Plusieurs journalistes étaient aux gages des allemands. Tabouis, Vingt ans… p.338. Voir aussi Ibid, p.227-230, 245, 249, 266, 312, 340, 360, 364, 387.
(8) Cobban, p. 173. Tabouis, ils l’ont… p.399.
(9) Cobban, p. 150, 188,194.
(10) Cobban p. 171.
(11) Stenehjem, p. 36-39, 52, 54, 69, 84. Sayers et Kahn p. 187-198.
(12) Cobban, p. 144-45.
(13) Goriely, p.2.
(14) Ibid.
(15) Schwarz, p. 243-45.
(16) Ibid.
(17) Ibid.
(18) Ibid.
(19) Giniewsky, p. 114-122. Neher-Bernheim, p. 677-678.
(20) Crum, p. 109-112.
(21) Stayers et Kahn, p. 198-203. Carlson p. 179-181.
(22) Comparer les expressions de la presse française pro-hitlérienne (selon les citations de Tabouis, inter alia, extraits de « Gringoire » et « Je suis partout », voir la note (7), avec celle des journalistes et griffonneurs « amants de la paix », chez nous, en Terre d’Israel aujourd’hui, tels Haïm Hefer, Sylivie Kechet, Amos Keinan, Ouri Avnery, Choulamit Hareven, et tout le reste.
La ressemblance est étonnante!
source Parole volée
L’histoire se répète!!!!!!!!, le serpent ondule pour hypnotisé ses proies, et personne ne dit rien parceque tant que ce sera braqué sur le peuple juif les autres pays ne bougerons pas.
Seulement quand sera venu leur tour, ils seront tellement gangréné qu’ils ne pourrons plus rien faire.
une chose est sure » il n’y aura jamais de paix et de repos pour les juifs « , sauf celui que leur donnera leur Grand DIEU, car lui seul prend soin de son peuple, même les arabes de tous bord ne pourrons changé cela, DIEU l’ a déjà prouvé avec le pharaon.
Réfléchissez vous qui n’aimer pas les juifs, DIEU Lui ne souviendra de Vous.
Shalom archav, Haaretz, J Street… sont les instruments de l’antisionisme volontaires ou involontaires.