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Mohamed Merah n’était pas un « loup isolé » mais un jeune musulman endoctriné, formé et financé pour devenir un islamiste comme des milliers d’autres en France…


Mohamed Merah n’était pas un « loup isolé » mais un jeune musulman endoctriné, formé et financé pour devenir un islamiste comme des milliers d’autres en France…

Dès le mois de mars 2012, j’ai commencé à dénoncer ce dogme absurde instauré par le précédent gouvernement qui faisait croire à l’opinion et aux familles des victimes que Mohamed Merah était un »loup solitaire ».

Rappelez-vous, tour à tour, Claude Guéant, alors ministre de l’Intérieur et Bernard Squarcini son directeur du Renseignement intérieur, claironnaient sur différents supports médiatiques que le « tueur au scooter » était en réalité un terroriste isolé qui se serait radicalisé tout seul dans son coin, qui aurait financé tout seul ses voyages, qui se serait entraîné tout seul aux armes à feu et qui, en somme, aurait fomenté, préparé, conceptualisé et mis à exécution son œuvre macabre quasiment sans aucune complicité.

Outre ce côté ridicule, relevé par peu d’observateurs, qui incitait un ministre de l’Intérieur à livrer les conclusions d’une enquête avant même le début de celle-ci et alors que le tueur venait à peine d’être identifié, il est évident qu’aucun spécialiste sérieux du terrorisme islamiste ne pouvait accorder un quelconque crédit à une thèse qui dissimulait, en réalité, une manipulation politique. Oui, tout honte bue, Nicolas Sarkozy et Claude Guéant, pour ne citer qu’eux, ont menti à l’opinion publique et méprisé les familles des victimes par calculs politiques, cyniques et égoïstes.

D’abord, s’il est clair que Mohamed Merah a agi seul lors de la phase opérationnelle, il est tout aussi clair que son processus de radicalisation a obéi à des schémas classiques que rencontrent, depuis plusieurs années, tous ceux qui travaillent sur les dossiers du terrorisme islamiste. Il a été formé idéologiquement, il a été conforté dans sa dérive aussi bien par son entourage familial que par un certain nombre d’éléments connus à Toulouse pour leur activisme djihadiste. Il a été encouragé et financé. Des idéologues lui ont donné la nécessaire légitimation idéologique qui va lui permettre de tuer de sang froid y compris des enfants.

Ensuite, il est évident que Mohamed Merah a bénéficié de complicités, actifs et passifs, et de précieux contacts à l’étranger. Au Pakistan notamment, mais aussi en Égypte et en Belgique où certains activistes locaux entretiennent depuis de longues années des liens avec Abdelkader etSouad Merah et, à partir de 2010-2011, avec le tueur lui-même. On ne peut que s’étonner d’ailleurs que malgré l’existence de complicités avérées à l’étranger, aucune commission rogatoire internationale n’ait été délivrée. Mohamed Merah était hébergé, avant son départ pour le Waziristan, par une famille proche de sa propre mère. Pour connaître la région, je sais que l’on n’atterrit pas à Miran Shah, dans les zones tribales, comme on arriverait dans une station balnéaire. Il est impossible de pénétrer ce lieu sans complicités.

Merah a également bénéficié de soutien pour financer ses voyages. Certains de ses amis délinquants multirécidivistes et quelques connaissances salafistes lui ont permis de réunir l’argent qui va lui servir notamment à payer son périple pakistanais qui l’emmènera jusqu’au Waziristan et qui lui permettra également d’acheter les armes. Un arsenal qu’il utilisera lors de son équipée meurtrière. Si son premier voyage a été financé par la vente de son propre véhicule, les suivants l’ont été grâce à des milieux qui l’ont aidé à trouver les fonds nécessaires. Sa propre sœur Souad Merah lui a acheté, au moins, un billet d’avion pour Damas. L’enquête devra donc déterminer si ses « complices » toulousains étaient conscients ou pas de son objectif. Je ne reviendrai pas ici sur le vol du scooter et sur l’implication de son frère Abdelkader et celle d’un troisième homme non encore identifié.
Ensuite, nous pouvons nous poser la question sur les raisons qui ont poussé le précédent gouvernement à mentir. Il est essentiel de se rappeler que les attentats de Toulouse et ceux de Montauban interviennent un mois avant l’échéance de la présidentielle.

Reconnaître à l’époque que Mohamed Merah a appartenu à une mouvance djihadiste, avouer qu’il est un élément d’une cellule, dire qu’il fait partie d’un réseau, c’est reconnaître qu’il y a eu, à tout le moins, une défaillance, sinon une faillite du renseignement français. Il était donc plus facile, pour Sarkozy, Guéant et Squarcini d’affirmer que Mohamed Merah, tel un « loup solitaire », donc indétectable, ait pu passer à travers les mailles du filet de la surveillance. Sans oublier naturellement qu’en reconnaissant que Merah appartenait à une mouvance terroriste, il fallait reconnaître aussi que le renseignement français, reconfiguré par Nicolas Sarkozy à travers la fusion DST-RG et la naissance de la DCRI, avait failli et a été incapable de prévenir ces actions terroristes alors que le précédent dispositif, plus efficace à mon sens et plus adapté à la réalité française, avait réussi à déjouer toutes les tentatives d’attentat depuis 1996.

L’échec de la DCRI risquait donc de devenir celui du président sortant, et néanmoins candidat. Nicolas Sarkozy qui souffrait déjà d’un bilan fort mitigé ne voulait probablement pas alourdir son échec politique par l’affaire Merah qui, à juste titre, a ému toute la société française.

Enfin, Bernard Squarcini était incapable de dire la vérité et de rappeler que si les enquêteurs de la Direction régionale de Toulouse avaient fait leur travail correctement, on ne peut pas dire autant des officiers de la Direction centrale qui, d’une part, n’ont pas jugé utile de judiciariser, dès juin 2011, le cas Merah alors que leurs collègues toulousains préconisaient cette approche et furent incapables de reconnaître, par ailleurs, qu’il y a eu une flagrante erreur d’évaluation puisque au lieu de poursuivre Merah -la législation en matière antiterroriste offrait cette possibilité avant son passage à l’acte- les officiers parisiens de la DCRI songeait plutôt, en novembre 2011, à son éventuel recrutement pour l’utiliser comme « informateur » en raison de son profil de voyageur fréquentant des salafistes radicaux et autres aspirants djihadistes.

C’est dire que depuis mars 2012, les enquêteurs chargés du dossier Merah avaient mains et pieds liés. Comment avancer dans une telle enquête sans déjuger Sarkozy et consorts ? La sortie de l’actuel ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui vient d’affirmer que Mohamed Merah n’était pas un « loup solitaire » va permettre aux enquêteurs et aux magistrats instructeurs de travailler avec plus de sérénité. Les familles des victimes doivent connaître la vérité, toute la vérité. C’est leur droit. Et le nôtre aussi…

 





Journaliste québécois, pro-atlantiste, pro-israélien,pro-occidental



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  • 4 thoughts on “Mohamed Merah n’était pas un « loup isolé » mais un jeune musulman endoctriné, formé et financé pour devenir un islamiste comme des milliers d’autres en France…

    1. shoshana

      L’Europe mais surtout la France se laisse envahir par le jihadisme. Ceci sous pretexte de « tolerance », de mauvaise conscience, peut-etre pour ce que les croises ont fait il y a 5,6 siecles?!
      Ne vous laissez pas berner. Les musulmans extremistes, les jihadistes sont dangereux

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