Par Méir Ben-Hayoun – Ce n’est pas une histoire de fous, mais c’est pire. Afin d’entrer en vigueur, les Accords d’Oslo devaient être entérinés par le Conseil exécutif de l’OLP et jusqu’à aujourd’hui, cela n’a toujours pas été fait. C’est d’autant plus surréaliste que le docteur ès négation de la Shoah et Président de l’AP, Mahmoud Abbas, menace « d’annuler unilatéralement les Accords d’Oslo » (?!) Voilà comment a fonctionné, et fonctionne encore, la machine d’auto intoxication des élites israéliennes à l’ère du sinistre post-sioniste.
Alors que les Arabes de l’AP menacent d’annuler unilatéralement les Accords d’Oslo qu’ils n’ont d’ailleurs jamais respectés. Et pour cause, notre ami, le journaliste d’investigation David Bedein directeur de l’Agence de presse « Israel Resource News Agency » nous rafraichit la mémoire sur une vérité fondamentale que tous ont préféré oublier : les Accords d’Oslo n’ont jamais été entérinés comme il se devait afin d’entrer en vigueur.
Selon Bedein, la signature d’Arafat sur les Accords d’Oslo, celle dont tous se souviennent sur la pelouse de la Maison Blanche le 13 septembre 1993 en présence du Premier ministre Itzhak Rabin et du Président Bill Clinton, devait être en suspens jusqu’à l’entérinement par le Conseil exécutif de l’OLP sans lequel ces Accords n’avaient aucune valeur. De même que ces Accords furent soumis au vote en plénière de la Knesset pour engager le Gouvernement Rabin-Pérès.
Le Conseil exécutif de l’OLP s’est réuni deux semaines après la signature qui avait déjà fait le tour de la Terre, mais ne l’a pas entériné.
David Bedein mentionne que le seul journaliste israélien à être présent lors de cette réunion du Conseil exécutif de l’OLP fut Pinhas Inbari du quotidien de gauche affilié au parti Mapam, Al Hamishmar, (ce quotidien a disparu depuis). Inbari a été le seul à informer que les Accords d’Oslo n’ont pas été entérinés comme cela devait l’être afin qu’ils entrent en vigueur et engagent les parties. Personne n’a prêté attention à cela alors qu’Inbari a continué à sonner la sonnette d’alarme. Le vacarme des super paties euphoriques sur la « paix enfin arrivée » a assourdi les oreilles et n’a pas permis d’entendre les avertissements d’Inbari, pourtant favorable aux Accords d’Oslo.
Arafat lui-même n’avait rien caché de cela. Il avait affirmé aux journalistes qu’il ne soumettrait pas les Accords d’Oslo au vote du Conseil exécutif. Lors d’une conférence de presse, David Bedein a demandé au Premier ministre Rabin ce qu’il en était. En guise de réponse, Rabin l’avait vertement rabroué.
Parallèlement à la déclaration d’Arafat qu’il ne soumettrait pas les Accords d’Oslo au vote du Conseil exécutif de l’OLP, David Bedein rappelle que la Consul d’Israël à New York, Colette Avital (députée du parti travailliste de 1999 à 2007) avait qualifié cela de moment historique. Avital toute rayonnante avait tout simplement affirmé qu’Arafat allait faire entériner ces Accords alors que ce dernier faisait une déclaration toute contraire au même moment (?!)
Deux jours après, le Vice-ministre des Affaires étrangères, Yossi Beilin, s’était rendu à Tunis pour faire l’embrassade bien étroite avec Arafat et le « remercier pour l’entérinement des Accords par le Conseil exécutif ». Arafat a souri de son sourire d’archi-terroriste en se disant que les membres du Gouvernement Rabin-Pérès avaient dû « perdre la boule ». En effet, l’auto intoxication faisait des heures supplémentaires au sein de ce Gouvernement.
Bedein insiste qu’il ne s’agit pas là des amendements qui devaient intervenir dans la Charte de l’OLP, ce qui s’est avéré aussi être une escroquerie de plus des Arabes dits « palestiniens », mais d’un évènement qui a lieu quelques années auparavant, un évènement qui était censé être la fondation même de l’application de ces Accords avec l’AP. Cet évènement n’a de facto jamais eu lieu de façon formelle et obligeante.
Que s’est-il passé du côté israélien ? Cela a été le mutisme total, la loi du silence comme si on avait honte d’en parler. Bedein ajoute : « Pinhas Inbari a soumis des questions difficiles mais n’a jamais obtenu de réponse. Moi aussi j’ai posé ces questions dans tous les forums possibles et imaginables. J’ai demandé à Pérès, à Sharon, à Ehoud Barak, à Olmert, mais ils ont continué à l’ignorer. Tous les hauts fonctionnaires de l’Etat ont préféré occulter ce détail. »
Bedein indique également, qu’à l’ère Netanyahou et du Ministre des Affaires étrangères Lieberman, le Gouvernement israélien n’affectionne pas particulièrement ses questions sur ce sujet et ne s’empresse pas d’y répondre plus promptement que ses prédécesseurs : « Ils n’aiment pas ces questions »
En effet, pour certaines élites israéliennes et juives en pleine dérive à l’ère du post-sionisme, les Accords avec les terroristes arabes dits « Palestiniens », c’est plus qu’un dogme, c’est un véritable article de foi païen.
Quoi qu’il en soit, entérinés ou pas, leur non-respect par la partie arabe annule toutes les prérogatives obtenues par cette dernière dans le cadre de ces accords. Or, les autorités israéliennes ont toujours été très très indulgentes envers les terroristes, voulant absolument en faire des repentis malgré eux. Voici un extrait d’un article que j’avais publié sur Israël 7, il y a un peu plus de cinq ans:
« Les faits sont connus, la mauvaise foi, elle, pas toujours perçue. Et c’est là qu’elle intervient en venant à la rescousse de la démagogie: si un Juif est assassiné dans une serre par un Arabe la veille de la signature des accords d’Oslo, c’est justement dû au fait que les accords n’ont pas encore été signés, mais ce sera assurément la dernière victime; si l’attentat a lieu après la signature, c’est que l’assassin ne vient pas des territoires autonomes; s’il vient des territoires autonomes, c’est qu’il fait partie d’une faction opposée à la paix que les dirigeants de l’autonomie ont du mal à contenir; s’il s’identifie à la faction dirigeante, il s’agit d’une bavure condamnée en silence par le dirigeant terroriste qui remet au Premier ministre israélien un petit morceau de papier plié sur lequel il exprimerait par écrit sa condamnation du crime; et si l’armée de l’autonomie fait quatorze victimes dans les rangs de Tsahal, c’est la faute du gouvernement d’Israël qui s’est laissé aller à la provocation en faisant des travaux dans le tunnel du Mur Occidental. Nous sommes entraînés dans une ronde effrénée, rebondissant tel le récit de l’agneau de la Haggada, cet agneau, Israël, qui survit au milieu de soixante-dix loups. »