Israël a préparé sa population à un éventuel conflit qui pourrait durer 30 jours sur plusieurs fronts simultanés, a affirmé mercredi le ministre israélien sortant de la Défense passive, Matan Vilnaï.
« Il n’y a aucune raison d’être hystérique », affirme le ministre sortant de la Défense passive.
« Il n’y a aucune raison d’être hystérique. Jamais auparavant, le front intérieur n’a été aussi bien préparé », a déclaré le ministre sortant au quotidien Maariv alors qu’une partie de la presse israélienne avait dénoncé cette semaine l’impréparation de la défense civile en cas de conflit avec l’Iran, accusé par Israël de vouloir acquérir l’arme nucléaire.
« Je peux l’assurer avec la plus grande autorité : aujourd’hui, chacun sait exactement ce qu’il doit faire », a-t-il poursuivi en référence à la répartition des tâches entre les diverses autorités en charge de la « défense de l’arrière », c’est-à-dire des secteurs de concentration de population civile hors des zones de combat en période de guerre.
Selon M. Vilnaï, « Israël s’est préparé au scénario d’une guerre de 30 jours sur plusieurs fronts » qui pourraient faire quelque 500 morts « voire davantage, ou moins ».
Il a précisé qu’il y avait pour l’heure des kits antichimiques et bactériologiques disponibles pour plus de la moitié de la population israélienne.
L’armée est par ailleurs en train de tester un système d’alerte par messages SMS pour prévenir la population en cas d’attaques de missiles.
L’ex-patron du Shin Beth, le service de sécurité intérieure, Avi Dichter, a été nommé mardi ministre chargé de la Défense passive, a annoncé mardi le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Sa nomination doit être entérinée jeudi par le Parlement. M. Vilnaï devra pour sa part assurer les fonctions d’ambassadeur d’Israël en Chine.
L’Iran, qui dément que son programme nucléaire civil ait aussi des visées militaires, avait indiqué mardi ne pas croire à une attaque « stupide » israélienne contre ses installations nucléaires alors que cette éventualité fait les gros titres de la presse israélienne.
Mardi, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a affirmé qu’Israël n’a pas pris la décision « à ce stade » de mener ou non des frappes aériennes contre les installations nucléaires iraniennes.
Interrogé à ce sujet lors d’une conférence de presse, le patron du Pentagone s’est voulu rassurant, estimant qu’il y avait « encore de l’espace pour négocier » une solution diplomatique avec Téhéran. « Je l’ai dit par le passé, je le dis maintenant : je ne crois pas qu’ils (les Israéliens, ndlr) aient pris la décision d’attaquer ou non l’Iran à ce stade », a déclaré Leon Panetta.
Mais, a-t-il répété, Israël est un « pays souverain », qui « au bout du compte prend ses décisions sur la base de ce qu’il croît être son intérêt national ».
Le ministre américain s’est rendu début août à Jérusalem où son plaidoyer pour laisser le temps aux sanctions et aux négociations de produire leur effet a été accueilli fraîchement par le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Ehud Barak.
Les Etats-Unis se sont dits prêts à intervenir militairement contre l’Iran en dernier ressort, une fois la voie diplomatique épuisée.
Israël estime que son existence serait menacée si Téhéran disposait de la bombe atomique et craint que le programme nucléaire iranien n’entre dans une « zone d’immunité », quand il sera suffisamment protégé pour que des frappes aériennes israéliennes ne le remettent pas en cause. Israël dispose ainsi de bombes antibunker mais pas aussi puissantes que les bombes américaines, et la « zone d’immunité » serait plus vite atteinte pour eux que pour les Etats-Unis.
Pour le chef d’état-major interarmées américain, le général Martin Dempsey, des frappes israéliennes pourraient « retarder mais pas détruire les capacités nucléaires de l’Iran ».
« Nous risquons de devoir détruire des parties du Liban, pour que les Israéliens ne soient pas tués »
Alors que la question d’une attaque israélienne contre l’Iran revient de plus en plus fréquemment à la une de l’actualité régionale, le débat sur la gestion des aspects collatéraux d’une telle option se fait également plus pressant.
L’un des aspects collatéraux du dossier est la réaction du Hezbollah et des terroristes palestiniens à Gaza en cas d’attaque israélienne contre l’Iran.
Le scénario souvent mentionné en cas d’attaque israélienne tient en une réponse iranienne prenant la forme de tirs de missiles à longue portée, accompagnés de tirs de barrages en provenance du Liban ou de Gaza, rappelle le Jerusalem Post dans son édition du 14 août.
L’Iran « n’a pas un nombre illimité de missiles », a déclaré le vice Premier ministre Silvan Shalom, rapporte le quotidien israélien. « Et ce n’est pas comme si Israël ne pouvait arrêter un tir de barrage en 24 heures, en frappant les infrastructures au Liban et à Gaza et en y paralysant la vie quotidienne », a poursuivi le ministre.
« Les roquettes tirées depuis le Liban et Gaza peuvent atteindre tout le territoire israélien. Ceci est notre problème principal », a également reconnu l’ancien chef des SR israéliens, Danny Yatom, rapporte le Jerusalem Post.
L’une des leçons de la guerre de 2006, entre Israël et le Hezbollah – une guerre au cours de laquelle le parti libanais avait tiré des centaines de roquettes sur le nord d’Israël -, est que « nous devons les empêcher de tirer ces missiles, aussi bien au Nord (Liban) qu’au Sud (Gaza) », a poursuivi Danny Yatom.
Pour ce faire, a ajouté l’ancien chef des SR, Israël devra « agir avec toute sa puissance contre les infrastructures au Liban et à Gaza, et il est possible que le prix payé par le Liban et Gaza soit horrible. Nous risquons de devoir détruire des parties du Liban et des partis de Gaza, pour que nos citoyens ne souffrent pas et ne soient pas tués ». source
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Tsahal nomme un nouveau commandant de Brigade au nord pour faire face à l’après-Assad
La frontière nord d’Israël est probablement l’une des plus compliquées à laquelle Tsahal doit faire face. La région est en proie à de profonds bouleversements résultant de l’escalade des violences en Syrie. C’est dans ce contexte que le Colonel Munir Amar a été nommé nouveau commandant de la Brigade Hermon, dans le nord.
Soldat à la frontière entre Israël et la Syrie
“Le sang de la guerre civile coule à quelques kilomètres de chez nous. Nous faisons appel aujourd’hui à un nouveau commandant afin qu’il nous aide à protéger notre nation”, a déclaré au cours d’une cérémonie officielle le Général Tamir Heyman.
“Nous sommes à un tournant historique nous ne savons pas à quoi ressemblera la région après la chute du régime Assad. Nous devons nous préparer au pire, ce qui requiert un niveau d’alerte permanent pour protéger les localités du nord du pays et un haut niveau de préparation pour empêcher toutes les tentatives d’infiltration terroriste.”
Le Général Tamir Heyman a par ailleurs salué les “excellentes unités de Tsahal qui ont montré de manière impressionnante leurs capacités dans la région” avant de souligner la complexité de la Brigade Hermon qui exige de la part des soldats un haut sens du professionnalisme, une adaptation à des climats pénibles et la capacité de mener des opérations commandos.
“Les opérations de routine dans la région ont désormais encore plus d’importance. La barrière de sécurité le long de la frontière a été renforcée et certains pans de ont été prolongés”, a-t-il encore précisé.
Alertes SMS : Israël prépare ses civils en cas d’attaque
Ce dimanche 12 août, le Commandement du Front intérieur (Défense passive), conduit un exercice à l’échelle nationale visant à alerter la population israélienne de l’arrivée imminente de missiles sur leur région via SMS en cas de besoin.
Les messages seront envoyés en arabe, hébreu, anglais et russe. A ce stade, l’exercice concerne les habitants des villes de Jérusalem, Tel Aviv, Haïfa, Saint Jean d’Acre, Nahariya, Safed, Ashdod et Ashkelon.
Le SMS annoncera “Le Commandement du Front Intérieur, test du système d’alerte par SMS” et inclura un numéro de série.
L’exercice s’achèvera le 16 août.
Tsahal teste un système d’alerte au tir de roquette par SMS
Important : ces messages ne se substituent pas aux moyens d’alerte classiques, notamment le déclenchement des sirènes. Ainsi, même si vous ne recevez pas de SMS, vous serez dans tous les cas informés de l’arrivée imminente d’un missile.
Se protéger contre la menace chimique
Depuis la Première Guerre du Golfe, Israël a entrepris la distribution de masques à gaz à sa population afin de la protéger contre la menace de guerre non-conventionnelle. En 2010, le Commandement du Front Intérieur a commencé à remplacer les équipements devenus obsolètes. Chaque citoyen israélien a le droit de recevoir gratuitement un masque à gaz pour lui ainsi que pour chaque membre de sa famille.
La distribution est assurée par les services de la poste israélienne. Si vous désirez le recevoir directement chez vous pour ne pas avoir à vous déplacer, vous devrez vous acquitter de la somme de 25 shekels afin de financer son envoi.
Si vous n’avez pas encore reçu de lettre du Commandement du Front Intérieur vous invitant à récupérer votre masque à gaz, vous pouvez directement contacter la centrale d’appel au 1207depuis n’importe quel téléphone.
IMPORTANT: afin de ne pas endommager l’équipement qui vous a été remis, vous ne devez surtout pas l’ouvrir ou le sortir de son emballage. Seul le Commandement du Front Intérieur est habilité à vous dire quand l’utiliser. En cas de réel menace d’attaque chimique, les moyens d’annonce déployés seront conséquents et de grande ampleur afin de s’assurer que tout le monde soit prévenu.
Les alertes régulièrement entendues dans le sud d’Israël signalant l’arrivée de roquettes ne sont pas des motifs suffisants pour utiliser votre masque à gaz.