Le 5 juin 1967, la guerre des six jours.
Les causes de cette guerre : Gamal Abdel Nasser, Président charismatique d’Egypte et leader du Panarabisme, a fait de l’Egypte un fief de l’ex-Union Soviétique, et sa préoccupation est de former une Coalition des Armées Arabes pour détruire l’Etat d’Israël.
Tous les efforts diplomatiques de l’Europe et des USA n’ont pas abouti.
Israël lance son armée contre la Coalition des Armées Arabes : Egypte, Jordanie, Syrie, mais aussi l’Irak, et d’autres troupes arabes en provenance du Maghreb.
Au cours de cette guerre qui a duré six jours, l’Armée jordanienne, dont les postes avançaient en position jusqu’à Jérusalem-Est, est vaincue. Elle perd les territoires de Cisjordanie dont le nom géographique est : Judée et Samarie.
Israël a donc (selon les interprétations) conquis, occupé, ou pris la partie Occidentale du Jourdain, refuse de s’en retirer et a entamé un programme de construction et d’installations (settlements) de populations juives dans ces territoires.
Depuis, les commentateurs et certains observateurs invoquent le Droit International pour demander à Israël de cesser ces implantations, qui ont pris le nom de « colonies », nom impropre à la situation, car les Israéliens ne sont pas venus d’une autre planète pour conquérir ces territoires, et en voici la démonstration basée sur le même Droit International qu’évoquent ceux qui demandent à Israël de se retirer.
Certes, la Convention Internationale de Genève interdit la construction dans un territoire conquis.
Certes, tous les Gouvernements israéliens depuis cette date, de gauche et de droite, ont refusé de se retirer et selon le cas, ont continué à installer des implantations.
Ces Gouvernements étaient-ils tous aussi stupides pour bafouer le Droit International, alors qu’Israël est un Etat de Droit où les Tribunaux sont reconnus mondialement, y compris par les Arabes pour leur totale indépendance ?
En 1967, l’Armée jordanienne a cédé devant l’Armée israélienne et a perdu la Cisjordanie. L’Armée israélienne n’était pas confrontée à une Armée palestinienne, mais à l’Armée Jordanienne.
Le Droit International veut que si des territoires doivent être restitués, ils doivent l’être au pays qui les a perdus, dans notre cas à la Jordanie.
On est devant deux équations : Vouloir détruire un pays n’est pas légal, d’où une guerre de défense. Construire dans des territoires conquis n’est pas légal, d’où la revendication de quitter ces territoires.
Mais à qui appartiennent ces territoires ?
La Jordanie a tout simplement conquis la Cisjordanie, en 1948, à la création de l’Etat d’Israël.
Aucune Nation alors n’avait reconnu cette conquête, hormis le Pakistan et la Grande Bretagne.
Même les pays Arabes n’ont pas reconnu à la Jordanie ce droit de conquête de la Cisjordanie.
Notre deuxième équation devient : Israël a conquis la Cisjordanie en 1967, qui elle-même avait été conquise par les Jordaniens en 1948. Et si la Convention de Genève interdit de construire sur un territoire conquis, la règle est valable pour les Israéliens et les Jordaniens.
Il est clair et établi, d’après le Droit International, que la Jordanie ne peut avoir de revendication sur ces territoires, et la « prise » de ces territoires par Israël n’est pas une conquête ou une occupation d’après la définition de ces termes en Droit International. ????
La première branche de notre équation s’enlise : Israël a « conquis » des territoires qui avaient été « conquis » 20 ans auparavant par les Jordaniens.
Cette situation a des exemples similaires : le Cachemire, le Nagorno Karabakh, les Iles Falkland, le Sahara Occidental. En droit, ce sont des territoire disputés en non des territoires conquis ou occupés.
Mais à qui donc appartenaient ces territoires d’après les Conventions reconnues par les Nations et donc par le Droit International ?
Revenons quelque temps avant 1967. Le 29 novembre 1947 la résolution 181 de l’ONU adopte uneproposition de création de deux Etats en lieu et place de la Palestine qui était sous mandat britannique : un Etat Juif et un Etat Arabe.
Cette proposition est assujettie à l’acceptation des deux parties. Les Juifs ont accepté, les Arabes ont refusé et ont déclenché des hostilités contre le nouvel Etat juif en 1948.
Les Armées arabes, avec à leur tête la Jordanie, ont perdu cette guerre. Et donc la résolution 181 devient à son tour vide de sens du point de vue du Droit, car elle n’a pas été acceptée par les deux parties mais par une seule.
Nos équations nous échappent et on a envie de dire : il nous reste quoi entre les mains pour raisonner ?
Remontons alors l’Histoire, pas besoin de remonter jusqu’à Abraham, 100 ans auparavant suffisent.
Par quelle décision des Nations y-a-t-il validité de l’existence des pays actuels du Moyen-Orient ? Contrairement aux Pays Arabes du Maghreb qui eux sont enracinés dans l’Histoire, et nul ne peut ni les revendiquer ni oser mettre en cause leur existence, les pays Arabes du Moyen-Orient sont relativement récents, et ont été créés suite à des partages décidés par les Nations, après les deux grandes Guerres du 20ème siècle.
Jusqu’en 1917, la quasi-totalité des territoires du Moyen-Orient était sous domination de l’Empire Turc.
A la fin de la Première Guerre Mondiale (1914-1918), la Turquie est battue et la partie des territoires de son Empire qui est le Moyen-Orient actuel est passée aux mains de la France et de la Grande Bretagne.
La Société des Nations d’alors a décidé de créer un « nouveau Moyen-Orient », et le Moyen-Orient fut partagé en plusieurs Etats.
Lord Balfour, Ministre des Affaires Etrangères de l’Empire Britannique, a décidé qu’il fallait attribuer un territoire aux Juifs (qui habitaient une partie du territoire du Moyen-Orient au même titre que les Arabes), et reconnaître leurs droits historiques sur la partie d’Eretz Israël, la Terre d’Israël.
La déclaration Balfour reconnaissait aux juifs du Moyen-Orient un territoire composé de : Territoire d’Israël avant 1967, de la Cisjordanie, et d’une partie la Transjordanie, à l’ Est du Jourdain.
En 1920, la conférence de San Remo a ratifié la déclaration Balfour, et en 1922 la Société des Nations a entériné cette ratification.
Toujours d’après le Droit International, les décisions de la Société des Nations sont valables pour l’ONU qui fut créée en 1946 en lieu et place de la SDN.
Donc les décisions de 1920 et 1922 ont force de loi.
La décision de 1922 a donné mandat à l’Empire Britannique de contribuer à construire et créer un Etat juif dans le territoire de la Palestine, dont l’appellation remonte à la période romaine.
Les anglais, nous le savons, n’ont pas exécuté le mandat qui leur a été donné par la SDN, d’où la guerre d’Indépendance avant 1948.
Après la seconde Guerre Mondiale, la décision de 1922 a été corroborée cette fois par l’ONU. Donc, le territoire de l’Etat Juif en Palestine a été reconnu à deux reprises par les Nations.
Conclusion : La Cisjordanie, ou Judée Samarie, n’est pas un territoire occupé mais disputé selon le Droit International.
Israël a cédé à la Jordanie la partie Est du Jourdain, territoire qui lui avait été reconnu par l’ONU à deux reprises.
La dénomination « territoires occupés » n’est pas basée sur une définition du Droit International, il faut parler de « territoires disputés ».
Remarque : Cette démonstration n’a pas pour objet de prétendre que les Palestiniens n’ont actuellement pas droit à un Etat. Si les Palestiniens s’appuient sur le Droit International pour revendiquer un Etat, ils ne peuvent bafouer ce Droit en ce qui concerne Israël. Ils doivent cesser leur campagne de diabolisation d’Israël et assumer les faits historiques cautionnés par le Droit.
Si les Pays Arabes reconnaissent un Etat Juif aux frontières défendables, alors la rigueur du Droit International fera place à des négociations directes pour des concessions mutuelles.
De son côté, Israël a l’obligation de ne pas rester statique et de promouvoir des plans de paix, tel que celui en 2000 des Saoudiens, qui ne répond pas entièrement aux besoins sécuritaires d’Israël. Mais il a un avantage sur les autres plans, à savoir un accord de paix avec tous les Pays Arabes.
Yossi Malka « Israël »
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Article fort intéressant , mais néanmoins manque de précision ! Les Arabes ont attaqués les Juifs en novembre 1947, tous les villages et dont Jérusalem fut assiégé durant 6 mois ( novembre 1947 à juillet 1948 )et tous savaient qu’ils y avaient des armées Arabes en préparation Liban, Syrie, Irak, Jordanie qui à cette époque se nommait Transjordanie, Egypte, donc la Ligue Arabe qui était entrain de se former.
Dans un autre article qui parlait qu’en 1951 le roi Abdallah, fut désapprouvé pour son annexion de la Judée, Samarie,il fut assassiné. Son fils Talal régna, un an dut à la maladie abdiquer, son fils Hussein,prend la relève, le 11Aout 1952 . En 1955, la Turquie et la G-Bretagne cherche à convaincre la Jordanie à adhérer au pacte de Bagdad. Des émeutes éclatent dans tout le royaume surtout en Judée Samarie. Le roi Hussein renonce à ce projet.
Au cout de ce mois de décembre, l’URSS ayant levé son véto, la Jordanie entre à l’ONU. Cette adhésion est effectuée sans réserves territoriales, ce QUI VAUT RECONNAISSANCE PAR TOUS DE L’ANNEXION DE LA CISJORDANIE EN 1949. Je n’ai vu aucune résolution qui dénonce cette annexion par La Jordanie !!! Mais par précaution à revérifier !!!
de la part de Yossi malka, pour Michel Lechartier :
A Michel Lechartier :
Merci de votre commentaire .Les appels à la guerre et les attaques des juifs en 1947 que vous citez sont exacts , ils sont de surcroît une continuité d’attaques envers le Yéchouv qui se sont produites depuis 1929-1930 , où des juifs avaient été assassinés à Hebron .
Mon article n’a pas la prétention de résumer toute cette histoire . L’objectif ,étant donné que cette notion de territoires occupés est monnaie courante , de rappeler certains faits historiques , qui, s’ils ne répondent pas entièrement , rappellent à des lecteurs éclairés que cette notion est fausse d’autant plus que le peuple juif peut faire valoir dans les territoires de Transjordanie et de Cisjordanie , des vestiges historiques . Le manque de précision que vous remarquez est dû au fait qu’il fallait polariser les arguments historiques et du droit international sur ce point: « territoires occupés » . C’est important car c’est le cheval de bataille des ennemis d’Israël , qui l’ont fait admettre même à des Chefs d’Etat , qui s’obstinent à ce jour de reconnaître des faits historiques .
Vous citez le pacte de Bagdad . En effet la grande énigme du moment était pourquoi le Roi Saoud , allié des américains s’était farouchement opposé à un pacte anti soviétique tel que le pacte de Bagdad . Les historiens disent qu’il craignait les Turcs signataires de ce pacte , qui avec l’Irak et la Jordanie auraient pu former une ceinture territoriale menaçante contre le l’Arabie .Ainsi lorsque la Jordanie a renoncé au pacte de Bagdad les saoudiens ont oeuvré pour que la Jordanie soit admise à l’ONU , et en effet vous le précisez bien , cette entrée pourrait être interprétée comme une reconnaissance de la Cisjordanie comme territoire jordanien , sans réserves territoriales . C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les « palestiniens « veulent être reconnus par l’ONU , car les territoire qu’ils occupent leur seront reconnus automatiquement .
La raison pour laquelle il n’y a pas eu dénonciation de ce manque de réserve territorial vient à mon humble avis du fait qu’Israël était préoccupé par d’autres soucis d’une part et de l’autre les USA bien qu’ayant reconnu Israël ( après les Russes) soupçonnaient encore le nouvel état Hébreu ,7 ans après sa naissance , de trop flirter avec les Russes , ce qui est vrai en partie . Par contre ce qui pourrait encore être fait aujourd’hui malgré les années passées c’est de contester le passage de la Cisjordanie aux « palestiniens » , qui ne sont pas une entité reconnue par l’ONU . Mais ça c’est les gaffes des Gouvernements israéliens qui l’ont accepté et paient le prix aujourd’hui .
Cordialement
Yossi
Je tenais à féliciter tout d’abord M. Yossi Malka pour son analyse factuelle. Mais également les intervenants dont Michel Lechartier. Malheureusement aujourd’hui, le politiquement correct et la réalité sur le terrain nous empêchent de développer tous ces arguments qui sont pourtant vrais. Les solutions sont ailleurs…
Cordialement,
Paul Silvéra