Le monde néglige l’antisémitisme gouvernemental de l’Iran, et a même tendance à minimiser sa gravité. « L’Europe en particulier doit traiter de cette question, et non pas seulement du programme atomique iranien », a déclaré l’Ambassadeur Gédéon Behar, le Directeur du Département pour la Lutte contre l’antisémitisme au Ministère des Affaires Etrangères.
« L’antisémitisme, en tant que politique officielle de l’Iran, est une chose très particulière dans le monde depuis la Seconde Guerre Mondiale », a déclaré l’ambassadeur dans le cadre d’une convention qui a été organisée par la Fondation Konrad Adenauer et l’Institut Transatlantique, deux instituts de réflexion situés à Bruxelles.
Et cela malgré le fait qu’en Iran vivent environ 25 000 juifs, la plus grande communauté juive dans tout pays musulman.
Behar, qui a été dans le passé Ambassadeur au Sénégal, s’est rappelé de la Convention organisée par Téhéran en 2006, dans laquelle avaient participé plusieurs négationnistes, et des nombreuses fois où le président iranien Mahmud Ahmadinejad a nié le droit de l’Etat d’Israël à l’existence et réitéré sans cesse les appels à son extermination.
« Cet antisémitisme est exporté dans le monde entier par Téhéran, qui, pour se faire, se sert d’une immense machine de propagande », a dit Behar, en mentionnant la foire aux livres de Frankfurt, à laquelle Iran avait apporté l’année dernière environ 200 livres à contenu antisémite, et l’existence de sites internet incitant à la haine contre les Juifs et les “sionistes”.
Mais l’antisémitisme iranien revêt également une forme plus violente, telle que l’explosion du bâtiment de la communauté juive d’Argentine (AMIA) à Buenos Aires en 1994, au cours de laquelle 85 personnes avaient trouvé la mort et des centaines avaient été blessées, et la coopération avec des organisations terroristes, telles que le Hamas et le Hezbollah.
L’Iran va même jusqu’à propager une idéologie représentée dans le texte antisémite “Les Protocoles des Sages de Sion”, prétendant que les attaques en Norvège l’année dernière étaient une “conspiration israélienne” et que les attentats du 11 septembre étaient un “complot sioniste”.
« Une autre caractéristique de l’antisémitisme iranien est sa collaboration, par exemple en Europe et en Amérique Latine, avec des groupes de la gauche radicale et de la droite radicale, comme Jobbik en Hongrie», a dit l’Ambassadeur Behar.
Source : CFCA (Forum de Coordination pour la luttre contre l’antisémitisme)