La présente chronique m’a été inspirée par le commentaire d’Angélique que je reproduis plus bas. Je tiens à la remercier pour son intervention, elle est de nature à stimuler la réflexion et alimenter le débat.
Bonjour Hélios,
A l’instar des autres systèmes politico-théocratiques (la foi dans la « Parole de Lénine », la sacralisation du « Petit Livre Rouge de Mao », le culte de la personnalité envers Hitler ou les Kim de Corée du Nord), l’islam s’appuie sur la terreur ici et dans le futur et la négation du monde réel (l’économie, la raison, les sciences etc.).
Or, ces systèmes dogmatiques ne peuvent survivre qu’en vase clos, toute confrontation avec la réalité dévoilant leur vulnérabilité.
Pensez-vous que l’islam va imploser comme les autres totalitarismes du siècle passé ?
Rédigé par : Angélique | 27/01/2012 à 04:54
L’islam a plusieurs points communs avec les totalitarismes du vingtième siècle et en particulier le totalitarisme nazi, mais son statut de religion lui accorde des avantages stratégiques et tactiques auxquels les autres totalitarismes ne pouvaient pas prétendre.
Le nazisme est identifié ouvertement aux camps de la mort et à la Shoah, le communisme aux goulags, mais l’islam, malgré la tyrannie qu’il impose et les horreurs perpétrées par ses adeptes les plus fidèles, est toujours considéré comme un monothéisme honorable.
Il a été possible de criminaliser le nazisme et de discréditer le communisme, mais l’islam est régulièrement exonéré de ses forfaits. On peut en conclure qu’il est, de par son statut de religion, dispensé de toute reddition de comptes.
Les démocraties occidentales, dans un effort d’ouverture et d’apaisement, ont délibérément établi une distinction artificielle entre l’islam et l’idéologie qui motive les terroristes musulmans, comme s’il s’agissait d’entités étrangères l’une à l’autre. Elles ont par ailleurs mis en place des «politiques d’intégration» qui ont permis aux semences de la tyrannie islamique de prendre racine et de s’étendre.
La tâche du totalitarisme islamique a été grandement facilitée par les impératifs politiques et économiques liés au marché de l’énergie. Les démocraties occidentales ne se contentent pas d’importer du pétrole des pays islamiques, l’islam en tant que sous-produit du pétrole fait désormais partie du marché.
Un dernier élément et non le moindre a trait à l’affaiblissement moral de l’occident. La modernité s’est accompagnée d’une perte de mémoire de ce que nous fûmes, des sacrifices que nos ancêtres ont consentis et des valeurs spirituelles qu’ils ont embrassées pour édifier cette civilisation qui est la nôtre. À cet oubli délibéré s’est ajoutée une autocritique outrancière qui a eu pour conséquence de dévaloriser notre passé et notre culture. Mais la sévérité des critiques s’est exercée exclusivement sur notre civilisation, l’islam a été épargné et s’est même mérité les éloges des bien-pensants, soucieux de donner des preuves de leur ouverture et de leur indépendance d’esprit. Mais un autre pas a été franchi quand, sous prétexte de protéger les musulmans de l’ostracisme, la critique de l’islam a été frappée d’interdit au même titre que le racisme et l’intolérance. Cette précarité morale auto infligée a plus que tout autre facteur facilité les progrès de l’idéologie islamique en occident.
Tous ces éléments favorisent le totalitarisme islamique et l’aident à s’étendre, cependant ils ne changent rien à sa vulnérabilité intrinsèque, car l’islam qui prétend régler les menus détails de la vie, s’avère incapable de suivre, ne fut-ce que de loin, le courant de la civilisation. Ce handicap l’islam ne peut en aucune façon le surmonter sans se renier lui-même. Il se trouve par conséquent pris entre deux choix, se transformer profondément au point de ne plus se ressembler ou prendre sans cesse du retard par rapport à la civilisation. L’islam a opté pour le second choix en se promettant de dominer la civilisation occidentale et de l’asservir.
Vous avez raison de dire que l’islam, à l’instar des autres totalitarismes, et sans doute plus qu’eux, ne peut survivre qu’en vase clos, que toute confrontation avec la réalité ne peut que dévoiler sa vulnérabilité. Il ne peut vivre en bon voisinage avec les autres car la coexistence pacifique le conduirait au déclin, pour survivre il doit anéantir la concurrence. Malgré les apparences l’islam traîne un profond complexe d’infériorité qui l’insécurise. Fondamentalement rien n’a changé pour lui depuis le septième siècle, malgré le passage du temps et l’existence de plus d’un milliard de musulmans, l’insécurité persiste et continue d’alimenter son agressivité.
Il suffit de parcourir le coran pour réaliser à quel point l’islam souffre d’insécurité morbide, tout ce qui est autre que lui est désigné cible légitime, il ne peut exister sans dénigrer les autres religions et sans chercher à les anéantir. Tout en mettant le siège sur les autres croyances il ne cesse de se sentir assiégé. L’islam fuit le miroir de la même façon qu’il fuit le regard des autres, il refuse de se voir tel qu’il est ou tel que les autres le voient, et ce n’est qu’en détruisant les concurrents qu’il se rassure et se sent exister, mais ce sentiment de sécurité ne dure jamais très longtemps.
Rien n’illustre autant cette insécurité que la régression des musulmans dans le fondamentalisme. On attribue à Mahomet la prophétie suivante : «L’islam a commencé comme un étranger et il finira en étranger, il se repliera dans ses terres comme la vipère se retire dans son trou !»* Il s’agit d’un hadith que les savants musulmans considèrent comme véridique (sahih). La régression dans le fondamentalisme est le signe avant-coureur du déclin; si l’islam échoue dans sa tentative de dominer l’occident il n’aura d’autre choix que de se replier dans le désert qui l’a vu naître.
Mais il ne faut pas pour autant s’attendre à une implosion de l’islam semblable à celle qui a mis fin au communisme en Europe**. L’islam se maintiendra tant qu’il s’inventera des ennemis à abattre et tant que ces derniers lui fourniront les moyens de poursuivre ses agressions. Si les moyens viennent à manquer ou si l’ennemi est hors d’atteinte, l’islam se retrouvera seul face à lui-même. Ce sera l’heure de vérité ou plutôt de l’épreuve suprême, car la confrontation avec soi-même est bien plus terrible que la confrontation avec un ennemi qui vous offre bêtement les armes pour l’abattre.
Un des scénarios possibles place l’épreuve suprême au sein même de la forteresse islamique, soit dans les pays les plus islamisés. Pour peu qu’ils soient laissés à eux-mêmes, les peuples musulmans ne pourront faire autrement que constater la faillite de l’idéologie islamique. S’ils n’ont pas de pétrole, ils ne pourront poursuivre bien longtemps l’expérience islamiste. La répression sanglante qui en résultera fera le reste, elle achèvera de dissiper en fumée toutes les illusions des musulmans sur l’islam en tant qu’idéologie et même en tant que religion.
L’occident peut aider à la déconfiture de l’islam, il lui suffira de mettre un frein à l’islamisation en dedans et de fermer le robinet de l’argent au dehors. Un premier pas est à la veille d’être franchi avec l’Iran, mais comme l’occident se montre incapable ou non désireux de reconnaître la dangerosité de l’islam, il y a des chances que la confrontation actuelle avec l’Iran se conclue par une entente qui permettra au totalitarisme des mollahs de survivre. Mais une éventuelle chute des ayatollahs pourrait avoir un effet salutaire sur les pays voisins, le spectacle d’iraniens piétinant le portrait de Khomeiny et d’iraniennes brûlant leur tchador, donnerait des idées aux jeunes musulmans d’un peu partout, particulièrement à ceux de Tunisie et d’Égypte.
Le recul de l’islam en occident passe inévitablement par la redécouverte des valeurs philosophiques et spirituelles sur lesquelles la civilisation occidentale a été édifiée. Ici le rôle des citoyens est crucial, car ils sont individuellement les héritiers et les dépositaires de ces valeurs. Ils ont le devoir moral d’en parler publiquement, de les défendre, de les enrichir et de les transmettre à la génération montante. Ils ont également le devoir moral de contrecarrer les agissements de tous ceux qui par intérêt, lâcheté ou aveuglement se permettent de les relativiser ou de les défigurer.
Le totalitarisme communiste a échoué dans sa tentative de rattraper et de dépasser le monde libre, et cet échec est la cause principale de son effondrement. Le totalitarisme islamique sait qu’il ne peut concurrencer la civilisation occidentale dont il est dépendant***; il ne lui reste que le fantasme de l’asservir et de la dénaturer, comme il a jadis asservi et dénaturé les civilisations qu’il a conquises au septième et au huitième siècle. Empêcher l’islam de réaliser son fantasme c’est le mettre sur le chemin de l’extinction****, désormais face à lui-même il devra affronter sa propre réalité et assumer les fruits amers de ses fondements idéologiques.
Le relativisme culturel, la rectitude politique et la haine de soi sont les principaux alliés de l’islam. L’ignorance de notre histoire, la méconnaissance de notre culture et de notre patrimoine spirituel nous prédisposent à accepter l’inacceptable. Pour faire échec au totalitarisme islamique l’occident doit par conséquent rétablir sa propre force morale mais cela ne se fera pas sans un élan collectif des citoyens et sans un engagement profond de leur part.
* Ce hadith est apocryphe comme d’ailleurs tout le corpus des hadiths mais il est considéré comme authentique par les savants musulmans, ces derniers pour des raisons évidentes préfèrent ne pas s’y référer. Il souligne l’incompatibilité de l’islam des origines avec les civilisations contemporaines qu’il s’est employé à détruire, mais également l’incompatibilité de l’islam authentique avec toute forme de civilisation. En d’autres termes l’expression « civilisation islamique » est un contresens.
** Le communisme n’a pas implosé spontanément, ses déboires économiques l’ont rendu de moins en moins apte à maintenir l’appareil étatique et militaire nécessaire à sa survie, la pression d’ordre économique et militaire en provenance de l’Ouest s’est avérée irrésistible, les peuples opprimés de l’Europe de l’Est se sont chargés du reste. Le nazisme ne s’est pas effondré spontanément, il a été écrasé sous les ruines fumantes de l’Europe, sa destruction a coûté très cher en vies humaines. La leçon qu’il y a lieu d’en tirer est que les totalitarismes meurent rarement de mort naturelle.
*** Le totalitarisme islamique a absolument besoin de l’occident pour se maintenir. L’occident lui offre les ressources économiques, les moyens techniques et la liberté d’action indispensables à sa survie. Les leaders occidentaux sont à ce point dépourvus de vision stratégique qu’ils se montrent incapables de réaliser que leur politique est contraire aux intérêts de la civilisation.
**** Les citoyens inquiets ont l’obligation morale de se mobiliser massivement pour forcer leurs dirigeants à changer de politique.
Excellente analyse. Si on voulait trouver une métaphore anthropomorphique, on pourrait dire que l’islam se conduit exactement comme un pervers narcissique.
« Ici le rôle des citoyens est crucial, car ils sont individuellement les héritiers et les dépositaires de ces valeurs ». L’obstacle est ici de taille : les citoyens de l’ex-URSS étaient en grande majorité contre le pouvoir soviétique ; mais les masses musulmanes, dans leur immense majorité, sont des islamiques inconditionnels puisque, par essence, on ne saurait critiquer la religion. Un aggiornamento similaire à celui de la Réforme est-il possible ?