L’Espagne est l’un des cinq pays les plus antisémites de l’Union Européenne, bien que la population juive ne constitue que 0.2% de sa population, et malgré cela, les médias ignore ce phénomène.C’est ce qu’a affirmé le président des Communautés juives d’Espagne, Yitzhak Querub, pendant le quatrième Séminaire international au sujet de l’antisémitisme, qui s’est déroulé hier à Madrid dans ses bureaux à Caja Navarra, et sur les murs desquels des graffitis antisémites sont apparus hier en début de matinée.
Des experts ont analysé la création de nouveaux sentiments antisémites fondés sur des stéréotypes, et qui mettent en question la légitimité de l’État d’Israël, sentiments qui se sont renforcés suite à la crise. Cela, selon ce qu’ont affirmé l’Ambassadeur d’Israël en Espagne, Alon Bar, et le Directeur de l’Institut « Pluralisme et Vie Commune », José Manuel Lopez.
«En Espagne, on considère les vexations, les graffitis et les slogans contre les juifs comme quelque chose de normal, alors qu’en vérité, ils reflètent un antisémitisme invisible», a précisé le professeur en sociologie de l’université de Monaco, Alejandro Baer; selon lu i: « les préjugés négatifs sont très ressentis et constituent des symptômes de pathologie sociale ».
Selon des sondages mentionnés par l’écrivain et historien Jon Juaristi, l’ex directeur général de l’Institut Cervantès, 58% des adultes espagnols pensent que les juifs ont trop de pouvoir et qu’ils sont tous riches. De plus, 52% des élèves des écoles ne voudraient pas qu’il y ait d’élèves juifs dans leur classe.
Juaristi a également rappelé que pendant les quarante ans du régime de Franco, on désignait les juifs en tant que peuple qui avait tué le fondateur de l’Église Chrétienne, Jésus, et dans les églises catholiques, à toutes les messes, on priait pour que les « mauvais juifs » se convertissent ou soient punis.
Cela jusqu’à ce que le Second Comité du Vatican ait mis fin à ce rituel en 1965. L’historien a mis l’accent sur le fait que Franco lui-même « est mort en 1975, alors que le sujet sous-jacent dans chacun de ses discours était la conspiration de ‘’l’Alliance juive-maçonnique’’ qu’il avait décrite comme étant la principale ennemie nationale ».
Le Séminaire a été organisé par l’Union des Communautés Juives de l’Espagne (FCJE) et se joint aux efforts d’organismes européens de déraciner l’inquiétant phénomène.
« Le but est de révéler la transparence et la négation du problème en Espagne, et de se concentrer pour cela sur les aspects culturels, juridiques et éducatifs », a résumé Querub.
Source : CFCA (Le Forum de Coordination pour la lutte contre l’antisémitisme)