Des millions de Palestiniens vivant en Jordanie sont, pour le moment sur la brèche. Mais lorsque ceux-ci rompront le silence et rejoindront les ennemis du roi Abdallah II, il sera difficile de voir comment la monarchie pourra être en mesure de survivre. C’est au moins pourquoi les Etats-Unis et les autres puissances occidentales doivent décider d’intervenir pour empêcher l’établissement d’une dictature irano- syrienne en Jordanie…
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par Khaled Abou Toameh
Le dictateur syrien Bashar Assad a toutes les raisons d’être furieux contre la Jordanie. Depuis le début de la révolte contre Assad, les Jordaniens se sont prononcés en public en soutien aux manifestants anti-régime en Syrie.
Les autorités jordaniennes ont autorisé une manifestation anti-Assad devant l’ambassade de Syrie à Amman. Par ailleurs, les Jordaniens ont ouvert leurs frontières pour favoriser la fuite de milliers de civils syriens des massacres perpétrés par l’armée d’Assad.
Les Jordaniens mettent en place actuellement des camps de réfugiés le long de leur frontière avec la Syrie pour absorber les syriens qui fuient la machine de guerre meurtrière d’Assad.
Les signes d’une crise entre Amman et Damas ont fait surface il y a quelques mois lorsque les Syriens ont affirmé que des armes avaient été passées en contrebande depuis la Jordanie pour aider les adversaires politiques d’. Assad. Depuis lors, les autorités syriennes ont renforcé leurs mesures de sécurité à la frontière avec la Jordanie, et procèdent à des fouilles minutieuses des passagers souhaitant se rendre en Syrie.
Les autorités syriennes affirment qu’elles ont également découvert que les opposants au régime avaient été aidés par les jordaniens au moyen de cartes SIM pour leurs téléphones portables afin d’éviter d’être détectés par les forces de sécurité syriennes.
Plus récemment, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moualem a accusé la Jordanie d’abriter des transfuges de l’armée syrienne dans le royaume. Le gouvernement jordanien a rejeté cette allégation la qualifiant de « sans fondement et inexacte ».
Un fonctionnaire du gouvernement jordanien, a souligné cependant que certains soldats de l’armée syrienne et des agents peuvent avoir fui en Jordanie en tant que civils.
Un autre signe de tension croissante entre les deux pays arabes – un journal jordanien a rapporté la semaine dernière que l’armée syrienne a posé des mines terrestres le long de la frontière avec la Jordanie pour empêcher les réfugiés d’entrer dans le royaume.
Selon les médias Jordaniens, au moins 5.000 Syriens ont fui vers le royaume depuis le début des violences en Syrie. Les rapports ont révélé qu’une importante militante des droits de l’homme en Syrie Suhair Atassi a réussi la semaine dernière à franchir la frontière avec la Jordanie.
Plus tôt cette année, Atassi avait été arrêtée par les forces de sécurité d’Assad et accusé de « semer la division » parmi le peuple syrien. «J’ai été traînée sur la longueur de deux rues,» a-t-elle dit plus tard dans une interview à Reuters. «Les apparatchiks m’ont regardé comme si je n’étais pas leur compatriote. Ils ont crié que j’étais un espion israélien. »
La crise entre la Jordanie et la Syrie a atteint un pic la semaine dernière, lorsque, dans une démarche sans précédent, le roi Abdallah II a appelé le tyran syrien à démissionner.
« Si Bachar (Al-Assad) a de l’intérêt pour son pays, il démissionnerait, il permettrait ainsi de créer une capacité de rejoindre et de commencer une nouvelle phase de la vie politique syrienne, » a déclaré le monarque jordanien à la BBC dans une interview. «Si j’étais à sa place, j’aurais, démissionné et me serait soucié que celui qui vient derrière moi ait la capacité de changer le statu quo que nous voyons. »
Sans surprise, les commentaires du roi ont déclenché une vague de protestations « anti-Jordanie » par les loyalistes d’Assad, qui ont attaqué l’ambassade de Jordanie à Damas, scandant des slogans accusant les Jordaniens d’être des « traîtres » et des « espions israéliens ».
Des témoins oculaires ont rapporté que les voyous qui ont attaqué l’ambassade avait enlevé le drapeau jordanien et l’avait remplacé par le drapeau de l’organisation terroriste du Hezbollah Cette situation a soulevé la spéculation que les assaillants étaient en fait des miliciens du Hezbollah qui ont été envoyé en Syrie pour aider à écraser les manifestations anti-régime.
Depuis que le roi Abdallah II a appelé Assad à démissionner, il est devenu l’objet d’attaques quotidiennes dans les médias du Hezbollah, de la Syrie et de l’Iran .
Certains Jordaniens craignent qu’ Assad ait l’intention d’utiliser le Hezbollah et certains groupes armés palestiniens basés à Damas pour saper la stabilité dans le royaume.
Saleh Kallab, un chroniqueur jordanien de renom, a déclaré que si il ne prévoyait une confrontation militaire tous azimuts entre la Jordanie et la Syrie, il n’ excluait pas la possibilité qu’Assad ordonne à des terroristes palestiniens et libanais de lancer des attaques à l’intérieur du royaume, afin de créer la panique et la confusion. Il a noté, toutefois, que certaines « tête brûlée » dans l’entourage d’Assad souhaiteraient voir la Syrie entrer en guerre contre la Jordanie.
Kallab a révélé que les autorités jordaniennes avaient reçu des informations sur les tentatives des Palestiniens et du Hezbollah d’organiser une contrebande d’armes vers la Jordanie pour mener des attaques terroristes contre la monarchie et les institutions gouvernementales.
Il est évident que la Jordanie ne sera pas capable de faire face aux nouvelles menaces seule. Le roi est déjà confronté à d’énormes problèmes intérieurement avec les islamistes et d’autres groupes qui exigent des réformes et plus de démocratie.
Adapté par Aschkel pour Israël-flash source :hudson
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