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Damage control du « Bibi Menteur » : la Maison-Blanche se rachète une virginité en dénigrant l’exercice d’équilibrisme d’Alain Juppé.


Damage control du « Bibi Menteur » : la Maison-Blanche se rachète une virginité en dénigrant l’exercice d’équilibrisme d’Alain Juppé.

Lors d’un dérapage flagrant, comme dans « l’incident » perpétré par les services de l’Elysée, au sujet des confidences de Sarkozy à Obama, les agents de communication donnent de la voix pour minimiser les dégâts diplomatiques.

C’est ce que, dans le jargon, on appelle un exercice de « damage control » : il s’agit d’éviter que la situation empire, en reprenant la barre, en stabilisant le « navire » et en lui faisant reprendre sa direction en eaux agitées (ici : par les médias)…

"Tu me règles cette affaire, vite fait... Mais, je te préviens, c'est toi qui porte le chapeau..."

Cet incident est, en effet, considéré, dans le gotha journalistique mondial, comme « le scoop le plus croustillant depuis Wikileaks ». Derrière l’invective, transpire toute la ligne stratégique suivie par les deux diplomaties…

L’incartade a officialisé le peu d’estime et le rejet épidermique du Premier Français envers son homologue israélien : « je n’en peux plus, je ne peux plus le voir, c’est un menteur ! »

[Rappelons, pour mémoire, que : l'accusation contre "le juif trompeur, menteur, déloyal, roublard" (ou, côté allemand : "jüdischer Betrüger/Lügner/Heuchler") est un classique du genre. Le Président français se serait-il donc laissé entraîner à un vrai retour du refoulé, à son corps défendant? : Bibi est juif et israélien, Bibi est un menteur, donc… "tous les Crétois sont menteurs" – Paradoxe du menteur, ou d'Epiménide le Crétois, attribué à Eubulide, adversaire d'Aristote].

Mais, au moment de redresser la situation qui échappe, quels secrets (de Polichinelle) sur le désamour entre la France et les Etats-Unis cela trahit-il ? Comment se renvoient-ils la balle?

Comment les agences de communication des deux administrations récupèrent-elles une position défendable, face aux rumeurs que l'une d'entre elles a contribué à répandre ?

1)    Côté français, c’est Alain Juppé, des Affaires étrangères, qui s'y colle [on peut trouver meilleur avocat]. Il déclare :

–       La France a "une position équilibrée". Les deux points suivants qu’il évoque pour disculper son Président ou expliquer son irritabilité, démontrent exactement le contraire :

–       « Si la sécurité d'Israël était en cause, nous serions rangés au côté d'Israël »: or, sur la question iranienne, Juppé vient juste de dire le contraire : toute action militaire causerait des dommages irréparables à la région. Il n’est, par conséquent, pas question d’agir (sauf sanctions, la France n’en serait pas)… sous-entendu : même si la « sécurité d’Israël » est directement en jeu, et celle des pétroliers du Golfe avec. Au passage, le chef de la diplomatie se substitue au Chef des Armées (le Président)…

–       « Il n'était plus possible d'accepter après autant de décennies que l'Autorité palestinienne ne se voit pas petit à petit reconnaître le statut d'Etat" : certes, mais, la « méthode » que martèle son Président, quelle est-elle ? De but en blanc, du fait accompli ? Cette définition d’Etat ne peut intervenir que par résolution des « points litigieux » entre les parties [et, « autant que possible, autant que possible », disait Louis Jouvet*, en concordance avec ses partenaires, US, ONU ou Quartet] : en proclamant par avance la reconnaissance de cet « Etat » dans ses diverses prérogatives, on tue dans l’œuf toute négociation. C’est ce que s’acharne à faire la France post-gaullienne, depuis 1967, en adoptant sa propre définition (résolution 242 : retrait de ou des « territoires disputés » ou « occupés », à revers de la définition anglo-saxonne unanimement approuvée par l’ONU). Elle "reconnaît", progressivement, cet Etat, alors que les contours et la substance se construisent contre le voisin, pour mieux perpétuer le conflit. Ce qui va a contrario de la « sécurité » des deux parties.

2)    Côté américain, l’adjoint à la Sécurité Nationale [ce rang suggère que la défense des intérêts des Etats-Unis au Moyen-Orient est mise en cause dans cette affaire], Ben Rhodes explique  :

–       « Je pense que nos actions parlent d’une voix forte (pour nous). Le Président a élevé la coopération sécuritaire avec Israël à un niveau sans précédent ( : vrai sur le plan militaire, ne l’est pas sur le plan diplomatique et l’un ne va pas sans l’autre –  )

–       « Il s’est élevé contre la délégitimation d’Israël, qu’il s’agisse :

–       a) du rapport Goldstone, b) de la flottille, ou c) des efforts palestiniens visant à faire adopter des mesures unilatérales par l’ONU, afin de couper court aux négociations ».

 Puisque l’incident résultait d’un excès de franchise dans la connivence, on aurait pu s’attendre à ce que les deux administrations fassent front et coordonnent le sens de leurs messages respectifs. Cette complicité soudait les rangs. On s’aperçoit qu’il n’en est rien. Voire, que le Président américain, pris au piège, plaide pour lui contre la politique suivie par son homologue. Qu'il sème des petits cailloux pour insister sur sa responsabilité dans l'échec de la "politique commune". La dernière phrase, expliquant que la reconnaissance unilatérale n’a pour objectif que de couper court aux négociations, est, précisément, la stratégie suivie par le Quai d’Orsay, coaché par l’Elysée, afin de tordre le bras à Israël et rendre la politique américaine aussi illisible que celle de Paris.

 Quant aux deux autres exemples : la France a voté le rapport Goldstone, entraînant une partie de l’Europe avec elle. Et la France a fait hurler son Ministre d’alors, Bernard Kouchner, contre la "réplique disproportionnée" d' Israël, lors de la flottille du Mavi Marmara. Un an plus tard, le rapport Palmer signifiait la légalité des mesures prises par l'Etat hébreu, tout en déplorant les conséquences sanglantes de la provocation turque. Une fois encore, Paris a pris les devants et condamné Israël par préjugé, sans jamais revenir sur ces deux décisions juridiquement bancales, lorsque le droit démentait sa position : en un mot, cette politique n'a pas été redressée ou "rééquilibrée" conformément au droit international.

 Obama ne pouvait pas citer ou faire citer de pires exemples de la déloyauté en bande organisée de la politique étrangère française, envers, non seulement Israël et son gouvernement, mais envers la stratégie américaine et les intérêts occidentaux au Moyen-Orient. Incidemment, envers la juridiction internationale, dans chacun de ces dossiers.

 En un mot, Obama a dénoncé le vilain petit canard parisien comme le roi des coups tordus, afin de s’en sortir le moins mal possible, face au Congrès, au Sénat et aux électeurs américains, favorables à Israël à 63%. Quant à Sarkozy, il fait répercuter la même propagande inconsistante pour justifier qu’il a « menti » en évoquant une « rupture » vis-à-vis de la ligne suivie par ses prédécesseurs. En tête de gondole, un Ministre qui a mis en doute l’existence même d’un Etat Juif. De concert avec son patron. CQFD.

* Sketch de Popeck, qui fait dire à Louis Jouvet : "dans la vie, mon petit père, il faut des couilles au cul. Mais, autant que possible, autant que possible, que ce soient les tiennes".

La rédaction d'Israël-Flash

 





Journaliste québécois, pro-atlantiste, pro-israélien,pro-occidental



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