Parmi les milliers d’enfants ramenés d’Éthiopie en Israël au cours de l’Opération Moïse, nous avons pu rencontrer Ariel Azala. Élève, éducateur, soldat, officier et aujourd’hui avocat d’exception, Ariel nous raconte comment il a traversé les épreuves, guidé par la lumière d’un trésor dont il a le secret, et qui l’accompagne depuis qu’il a fui son petit village d’Éthiopie.
Lancée le 21 novembre 1984, l’Opération Moïse permit le transport aérien de 8000 personnes jusqu’au 5 janvier 1985. Des milliers de Juifs avaient fui à pied l’Éthiopie pour rejoindre des camps de réfugiés au Soudan pendant la famine de 1984. On estime à 4000 le nombre de décès au cours de cet exode. Plus d’un millier d’enfants se retrouvèrent en Israël, séparés de leur famille restée en Afrique, jusqu’à la réalisation de l’Opération Salomon en 1991.
Ainsi, en 1984, des milliers d’Africains de 26 pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps de réfugiés au Soudan.
Parmi ces milliers de personnes, nous avons pu rencontrer Ariel Azala, Israélien d’origine éthiopienne, ramené en Israël au cours de l’Opération Moïse. Il nous parle de son périple et de son expérience, comme élève, puis éducateur, soldat, officier et aujourd’hui avocat d’exception. Il nous raconte comment il a traversé les épreuves, guidé par la lumière d’un trésor dont il a le secret et qui l’accompagne depuis qu’il a fui son petit village d’Éthiopie.
« Il faut que tu comprennes quelque chose d’important. Là où je suis né, il n’y avait pas d’état civil, et les femmes n’accouchaient pas à l’hôpital. »
Voilà la réponse que j’ai obtenue, après avoir demandé à Ariel de me donner les renseignements basiques et traditionnels (nom, prénom, ville d’origine, date de naissance exacte), comme j’ai l’habitude de le faire au début de chaque interview. En un instant, je sais que cet entretien sera particulier, et que l’histoire d’Ariel est unique.
Ariel est né dans un petit village d’Éthiopie en 1977 où il vivait avec l’ensemble de sa communauté juive. Il a un souvenir très clair de son village d’enfance qu’il aime comparer à un kibbutz : « Nous n’achetions rien, nous troquions tout, du blé contre du lait ou de la viande. Tout ce que nous avions était le fruit de notre travail, le travail de la terre. Chacun était disponible pour venir en aide à son voisin.”
Entouré de ses parents et de ses sept frères et sœur, Ariel se souvient de l’impatience avec laquelle il attendait l’arrivée des fêtes juives, de la ferveur et la sincérité avec lesquelles il aimait les célébrer, et de la synagogue de son petit village qui se remplissait à chaque date importante du calendrier juif. « Nous ne connaissions pas l’électricité, et nous ne disposions d’aucun moyen de communication moderne qui aurait pu nous donner une idée de ce à quoi le reste du monde ressemblait. »
Les habitants du petit village d’Ariel étaient persuadés qu’Israël était le ‘Gan Eden’ (le paradis), exactement comme il est décrit dans la Torah. « Nous savions qu’un jour nous monterions en Israël« , me raconte Ariel.
»Un jour, on est venu nous dire que le moment était arrivé. »
« Des hommes nous ont dit de nous préparer pour le grand départ ». Les parents d’Ariel et les autres ne disposaient que de très peu de détails, ils savaient qu’ils devraient bientôt partir à pied pour la frontière d’où ils s’envoleraient vers Israël, que les personnes qui venaient les chercher étaient sans doute des agents des services secrets israéliens, et qu’ils avaient déjà aidé des Juifs à effectuer la traversée du désert jusqu’à la frontière soudanaise par le passé.
La traversée du désert
Ariel, ses parents, et ses sept frères et sœurs, ainsi que tous les habitants du village se préparaient à l’approche du grand départ. Chacun vendait ses terres et ses biens, et achetait de la nourriture. Ils ne le savaient pas encore, mais au même moment, des milliers de juifs éthiopiens fuyaient comme eux l’Éthiopie pour rejoindre des camps de réfugiés au Soudan, pendant la famine de 1984. Le voyage fut très dur. « Ma communauté était très solidaire. Nous avons donc naturellement partagé la nourriture et l’eau au cours de ce mois et demi particulièrement éprouvant.”
Ariel et les siens parvinrent finalement à atteindre la frontière soudanaise. Une fois installés temporairement dans un camp de réfugiés où s’entassaient des chrétiens, des musulmans et des juifs éthiopiens clandestins, ils prirent conscience dans la douleur et du prix qu’ils avaient déjà dû payés pour arriver jusque-là. Le désert soudanais présente des caractéristiques climatiques et naturelles auxquelles les Éthiopiens n’étaient pas forcément adaptés, sans compter l’épuisement et le manque de nourriture et d’eau.
« Nous avons rapidement remarqué que des milliers de Juifs venus des quatre coins de l’Éthiopie avaient fui comme nous vers le Soudan. »
Pour la première fois au Soudan, les Juifs d’Éthiopie découvrent qu’il existe des hommes à la peau blanche, et que tous les Juifs ne sont pas noirs
Durant toute cette période, les Juifs étaient tenus à l’écart des préparatifs et des détails de l’opération. On leur interdisait formellement de parler de leur identité juive : leur présence dans ce camp était totalement clandestine, et personne ne devait savoir qu’Israël était leur destination finale. « J’étais petit, mais je savais que je n’avais pas le droit de dire aux autres enfants que j’étais juif.”
Dans le secret le plus total, sans attirer l’attention, les juifs attendaient le soir du grand départ
Une nuit, tous les juifs du camp furent rassemblés et montèrent à bord d’un avion. Pour Ariel et les autres, ce fut le début d’une série de découvertes, et d’une ouverture nouvelle sur le monde moderne. Je devine son sourire alors qu’il me raconte cette histoire : “Nous étions déjà depuis deux heures dans l’avion et nous ne comprenions pas pourquoi nous ne bougions pas. Combien de temps encore devrions-nous attendre, coincés et serrés dans cet appareil ? Et soudain, l’un des passagers a regardé par la fenêtre et a remarqué que nous étions dans les airs. Nous volions déjà depuis deux heures, et personne ne s’en était aperçu ». Effectivement, rien ne ressemblait à ce qu’ils avaient connu jusque là.
L’arrivée en Israël
A leur descente de l’avion, tous les passagers embrassèrent le sol de la Terre Sainte. Ariel me décrit l’émotion de ces quelques minutes, où le rêve de tout un peuple qui avait traversé à ses risques et périls le désert éthiopien et soudanais dans l’espoir de rejoindre Israël se réalisait enfin.
« Aucune famille éthiopienne ayant rejoint Israël cette nuit là n’avait été épargnée au cours de ce périple. De l’Éthiopie à Israël, en passant par un camp de réfugiés soudanais, au moins un membre de chaque famille avait trouvé la mort ».
La dernière petite sœur d’Ariel est morte avant d’arriver au Soudan, et sa mère s’est éteinte à leur arrivée au camp de réfugiés, à bout de force et malade.
Immédiatement, Ariel et d’autres Juifs éthiopiens fraîchement débarqués sur le sol israélien furent acheminés vers le centre d’intégration pour nouveaux immigrants de Natzeret Elit, une ville au nord d’Israël situé près de la ville arabe de Nazareth.
« Pendant plusieurs années, chaque jour était une découverte »
Nous examinions chaque détail de notre nouvel environnement et nous nous passionnions pour ce nouveau monde. La curiosité d’Ariel et de ses amis était à tout moment sollicitée par un nouveau paysage, un nouvel appareil, un nouveau mot. « Nous étions heureux », se rappelle Ariel.
L’une des nouveautés qui le frappa le plus à l’époque fut la Télévision. « Nous essayions de comprendre des jours entiers comment les gens entraient et sortaient de la télévision. A mesure que nous avancions dans la journée et que les programmes se succédaient, notre incompréhension grandissait. Comment autant de personnages pouvaient tenir dans un si petit appareil ? »
Orphelin, frère et père
Un an et demi après leur arrivée en Israël, Ariel et ses frères et sœurs perdirent leur père des suites d’une maladie au cœur. Selon Ariel, son père est tombé malade parce qu’il était totalement désorienté.
En Éthiopie, il avait un certain statut, notamment au sein de sa communauté. Il était convaincu qu’un homme ne pouvait se réaliser complètement qu’en travaillant dur pour subvenir aux besoins des siens. Le travail physique, le travail de la terre, étaient une source de joie et d’apaisement. « Depuis son arrivée en Israël, sans travail et sans repère, mon père ne voyait aucune raison de continuer de se lever chaque matin, et il avait terriblement souffert de la disparition soudaine de ma mère au Soudan. »
Avec ses deux petites sœurs, Ariel fut transféré dans un internat près d’Afula dans le nord d’Israël. En plus des cours traditionnels suivis par tous les enfants israéliens de son âge, il dut prendre soin de ses soeurs. Comme un père, il les couchait, les couvrait, et s’assurait qu’elles ne manquaient de rien.
« Les valeurs que mes parents s’étaient efforcés de nous transmettre dans notre maison en Éthiopie m’ont aidé à tenir le coup. Très tôt, j’ai su que la vie ne faisait pas de cadeaux, et qu’il fallait travailler dur pour obtenir et accomplir ce que l’on désirait ». Face aux obstacles qui se dressaient devant lui, Ariel trouva le courage d’avancer en puisant sa force dans l’enseignement que ses parents lui avaient inculqué.
Malgré l’éloignement, les six frères et sœurs ne se perdirent pas de vue et ils se retrouvaient régulièrement dans la maison de leur grand-mère et de leur oncle.
La boucle est bouclée
En 1991, l’année où il entra au lycée, Ariel fut bouleversé par l’arrivée d’une nouvelle vague d’immigrants d’origine éthiopienne. En effet, l’Opération Salomon, qui débuta le 24 mai 1991, permit de ramener 14 400 Juifs éthiopiens en Israël en l’espace de 33 heures, grâce à une opération aérienne spéciale dirigée par le Vice Chef d’État-major de l’époque Amnon Lipkin-Shahak.
Ariel choisit de s’occuper d’enfants éthiopiens arrivés la même année en Israël, pour la plupart orphelins. « Chaque semaine, accompagné par d’autres jeunes filles d’un mouvement de jeunesse juif religieux, nos nous rendions dans un internat qui accueillait des enfants juifs éthiopiens récemment débarqués en Israël ». Malgré son jeune âge, il avait déjà entre les mains une lourde responsabilité puisqu’il devait les aider à s’adapter aux codes d’un tout nouveau monde, et leur donner la force d’avancer malgré la perte de leurs parents. Il organisait des activités plusieurs fois par semaine, et par la même occasion prenait goût à l’implication sociale.
Ariel décrocha son bac sans difficulté et obtint même des résultats particulièrement élevés.
Au lieu de s’engager directement dans l’armée, Ariel prit la décision d’effectuer une année de pré-service, une sorte de « service civil ». Ce système permet aux Israéliens qui le souhaitent de se porter volontaires pour apporter de l’aide dans des quartiers défavorisés, dans des villes en développement, dans des kibboutzim et dans des centres de population où vivent des enfants et adolescents qui nécessitent une éducation et une attention particulières.
Au cours de cette année, Ariel fut envoyé avec d’autres jeunes de son mouvement de jeunesse dans un camp d’été aux USA.
« De la même façon que j’avais été surpris en voyant un juif à la peau blanche au Soudan, c’était la première fois que ces jeunes voyaient un juif noir, et ils n’en croyaient pas leurs yeux. Je n’avais jamais eu l’opportunité de quitter Israël depuis mon arrivée, « Ce voyage aux États-Unis m’a permis de rencontrer des jeunes de la communauté juive américaine, et de découvrir un pays totalement différent de celui d’où je viens. »
Pour la première fois, Ariel tira un bilan du périple qui le mena de l’Éthiopie à Israël, en passant par le Soudan et qui l’avait alors conduit aux États-Unis. « Je suis convaincu que nous avons un destin commun. Je me suis toujours senti appartenir à un peuple, et que ces gens que je rencontrais sur mon passage n’étaient pas des étrangers »
Le début d’une carrière militaire
En 1996, Ariel s’engagea dans l’armée pour devenir combattant et rejoint la Brigade d’infanterie Nahal. Il se rendit seul au centre d’enrôlement. En Israël pourtant, la tradition veut que les nouvelles recrues soient accompagnées par leur famille, qui, émues, laissent partir leur enfant vers l’inconnu. Autour d’Ariel, des familles entières entouraient les futurs combattants, et immortalisaient ce jour symbolique en prenant des photos. « Je n’étais pas triste. Je ne voulais pas laisser la nostalgie où le manque de mes parents gâcher ce jour si particulier, que j’avais longtemps attendu ». Encore une fois, Ariel se raccrochait aux mêmes valeurs, transmises par ses parents : Ne pas flancher, ne pas renoncer, et continuer d’avancer.
Ariel est maintenant père de deux enfants, et il est convaincu qu’il les accompagnera à chaque grande occasion, et chaque fois qu’elles débuteront un nouveau chapitre de leur existence. « Mes frères et sœurs ne pouvaient pas être là. Je n’en voulais à personne, je ne pouvais pas attendre d’eux qu’ils jouent le rôle de mes parents. »
Ariel suivit le parcours traditionnel du combattant, et se démarqua rapidement comme l’un des meilleurs soldats de son peloton. « J’étais plus mature que mes camarades ». En effet, pour la plupart des jeunes Israéliens l’engagement dans Tsahal signifie quitter sa maison et ses parents pour la première fois pour définitivement entrer dans le monde adulte. Pour Ariel, tout cela n’était pas nouveau. Son foyer, il l’avait quitté dix ans plus tôt lorsqu’il fuyait l’Éthiopie avec les siens. Il avait déjà joué malgré lui le rôle de père. Par conséquent, il s’adapta rapidement aux codes du monde militaire. Pour lui, il s’agissait d’avantage d’un challenge plutôt que d’une étape difficile et douloureuse à passer.
Après avoir été nommé commandant de peloton, il fut choisi pour suivre la formation d’officier qu’il termina avec succès.
S’intégrer sans oublier d’où l’on vient
« Je suis revenu dans mon unité d’origine de Nahal pour m’occuper d’un peloton de soldats qui venaient de s’engager à l’armée ». Il nous raconte cette période de sa vie avec beaucoup d’émotion et se souvient de tout ce que ces soldats lui ont apporté sur le plan personnel. « Ma mission était de faire passer des adolescents israéliens qui peinent à lacer leurs chaussures militaires au statut de vrais combattants. »
Encore une fois, pour réussir ces défis, Ariel se servit des valeurs que ses parents lui avaient enseignées. Le secret de la réussite pour lui ,comme pour son père, se trouve dans le travail, et c’est le message qu’il s’est efforcé de faire passer à ses soldats.
L’attachement à ces valeurs est la seule chose qui l’a toujours rattaché à ses origines, et au souvenir de ses parents, à l’exception d’une anecdote qu’il tient à nous raconter.
« Lorsque mes soldats étaient répartis à différents postes de garde, mon rôle était de vérifier que chacun était éveillé et effectuait correctement sa surveillance à l’endroit qui lui avait été attribué. Je commence ma tournée. L’un des soldats qui était sous ma responsabilité était d’origine éthiopienne. Et cette nuit, il surveillait seul son poste. Bien sûr, dans le cadre de l’armée, je n’avais pas le droit de différencier mes soldats selon leurs origines, et je n’y avais jamais pensé. Mais ce soir-là, en m’approchant de lui, je n’ai pas pu m’empêcher de lui lancer en Amharique, la langue officielle en Éthiopie : ‘On vient tous les deux du même village’, qui est aussi le titre d’une célèbre chanson israélienne. »
Un officier de terrain
Lorsque la Deuxième Intifada éclate. Ariel et ses soldats furent mobilisés pour sécuriser une zone en Judée-Samarie. « Un jour, nous avons été pris pour cibles par des terroristes. Au cours de combats difficiles, deux de mes soldats furent tués, et je fus blessé par deux balles. Cet évènement, très dur, m’accompagne tous les jours depuis 10 ans. »
Après une pause, je revins à l’armée en tant que formateur de réservistes. Après sept ans dans Tsahal, je fus démobilisé. Il était temps pour Ariel d’écrire un nouveau chapitre.
Comme le veut la tradition israélienne …
Une fois l’armée derrière lui, et avant de commencer ses études, Ariel suivit le parcours traditionnel d’un jeune Israélien récemment démobilisé. Rien de mieux pour se libérer des contraintes militaires qu’un voyage, dépaysant, sans programme prédéfini, où les ex-soldats ont l’habitude de voyager au gré des rencontres et de visiter les endroits insolites dont seuls les habitants locaux connaissent l’existence. « Ce voyage m’a fait du bien. J’avais besoin de me retrouver et de rencontrer de nouvelles personnes. »
En rentrant, Ariel entreprend des études de sciences politiques, au Centre interdisciplinaire d’Herzliyah, l’un des établissements d’enseignement secondaire les plus réputés d’Israël. Dans le cadre de ses études, il est notamment envoyé avec une délégation aux États-Unis pour parler d’Israël et de la réalité compliquée qui se joue sur le terrain. « Comme j’avais une expérience de terrain et que j’avais vécu beaucoup de choses, j’ai pu expliquer de manière plus convaincante ce qui se passait dans la réalité. Je me souviens avoir raconté avoir vu de mes propres yeux un terroriste s’infiltrer dans un autobus scolaire plein d’enfants. »
Ariel est désormais avocat et travaille pour l’association ‘Tebeka’, qui propose un soutien sur le plan juridique à la communauté éthiopienne en Israël pour faire face aux discriminations dont elle peut faire l’objet. « J’ai toujours voulu garder une implication sociale dans ma vie ». Les problèmes de sa communauté touchent Ariel, bien qu’il n’ait jamais souffert de quoi que ce soit en raison de ses origines éthiopiennes. Il sait que de nombreux cas de discriminations sont recensés chaque année en Israël.
Guidé par un petit trésor d’Éthiopie
« Quand je suis entré dans l’armée, et que je n’étais qu’un simple soldat, je me souviens que mon commandant m’avait glissé à l’oreille un proverbe israélien célèbre : ‘C’est quand la mer gronde, que les hommes valeureux se révèlent’. »
Autrement dit, lorsque l’on traverse des difficultés ou que les temps sont particulièrement difficiles, seul celui qui a assez de force et qui fait preuve d’assez de courage continue d’avancer.
Comme ses parents le lui avaient enseigné dès son plus jeune âge, il faut défier chaque obstacle, et savoir utiliser les épreuves comme moteur. « En fait, je n’ai jamais cessé de devenir plus fort pour faire face à mon destin, à mesure que des obstacles se dressaient devant moi. Exiger le meilleur de soi-même et faire preuve de persévérance.”
Un parcours rempli d’obstacles et de barrières, mais Ariel préfère parler de tremplins qui lui ont permis de devenir l’homme qu’il est aujourd’hui : un père de famille, militaire confirmé, et impliqué dans la défense des droits de sa communauté. Au détour de la conversation, j’apprends que ses autres frères ont également servi comme combattants dans Tsahal, et même comme officiers. La preuve que les valeurs et l’héritage qu’il traîne avec lui depuis son petit village d’Éthiopie comme un trésor précieux, qui le rattachent perpétuellement au souvenir de ses parents, n’ont jamais cessé de guider cette fratrie.