Des fuites de documents confidentiels révèlent les menaces du groupe chi’ite contre les reporters. « Le Hezbollah traite quiconque comme un agent des Etats-Unis et d’Israël », explique le document….
Le Hezbollah fait usage de tactiques de harcèlement pour terrorizer les journalistes soupçonnés de s’exprimer au détriment de l’organisation, révèle un câble diffusé par WikiLeaks. Selon ce câble confidentiel, envoyé par l’ambassadeur américain au Liban, Michel Sison, au département d’Etat en 2009, les membres du Hezbollah ont harcelé de façon répétitive un journaliste libanais, connu pour son dédain envers l’organisation. L’ambassadrice américaine Michèle Sison à Beyrouth Sison explique qu’après que Taher Abbas, qui enquête pour le journal Asharq al-Awsat basé à Londres, soit revenu des Etats-Unis, où il avait couvert les dernières élections présidentielles, trois membres du Hezbollah ont fait une descende à son domicile et l’ont interrogé sur lui-même et la vie de sa famille. Ils ont demandé quelles voitures sa femme et lui conduisaient, où ses enfants allaient à l’école et s’il avait accès à internet. Ils l’ont même questionné sur « les opinions politiques » de sa fille de huit ans !
Par-dessus le marché, ils ont interrogé Abass pour savoir s’il soutenait le Hezbollah, et demandé les details de son séjour aux Etats-Unis. La vie quotidienne au Sud de Beyrouth : – terrifiante.L’étrange rencontre avec les hommes de mains du Hezbollah ne s’est pas arrêté à cet interrogatoire ; Abbas a déclaré qu’il était suivi, et qu’on écoutait ses conversations téléphoniques. Les amis d’Abbas lui ont même dit que l’organisation chi’ite disposaient d’indicateurs stationnés dans les bâtiments résidentiels proches de son quartier, qui manifestaient une activité inhabituelle. Sison a décrit Abbas, qui vit dans le quartier de Dahiya, à Beyrouth, le bastion du Hezbollah, comme quelqu’un qui a plutôt tendance à faire profil bas et à se tenir à l’écart des problèmes.
Selon ce câble, Abbas s’est tourné vers une de ses relations, l’ancien Premier Ministre du Liban, Saad Hariri, pour lui demander de l’aide. En retour, Hariri s’est adressé à des membres prédominants du Hezbollah, leur disant qu’ils n’avaient aucun droit de traiter Abbas de cette façon.Mais le harcèlement n’a pas, pour autant, cessé ; lors d’un incident, des membres du Hezbollah lui ont barré la voie alors qu’il circulait, l’arrêtant et lui faisant quitter son véhicule. Dans un autre cas, un agent du Hezbollah a menacé de rouer Abbas de coups. Il a même reçu des menaces de mort. Il a déclaré qu’il réfléchissait à vendre sa maison et à changer de quartier, mais il y a renoncé du fait des prix élevés du logement. Abbas a raconté à Sison que l’atmosphère à Dahiya était devenue terrifiante comme jamais depuis la Seconde guerre du Liban. Il lui a dit que le Hezbollah disposait de forces de police stationnées dans chaque quartier dans le Sud-beyrouthin. Plus que tout, il remarquait qu’alors que les hommes armés traitaient les résidents avec gentillesse, avant juillet 2006, désormais, ils percevaient quiconque comme un agent israélien ou américain, à moins qu’on puisse prouver le contraire.Ynet Reporters
http://www.ynetnews.com/articles/0,7340,L-4117600,00.html Par Marc Brzustowski Copyright © Israël Flash – Reproduction autorisée sous réserve de mention de la source. |