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Déclaration unilatérale : un plan conçu depuis 2005, avec l’appui de Lula, puis de la France, pour faire dérailler le processus de paix américain.


Déclaration unilatérale : un plan conçu depuis 2005, avec l’appui de Lula, puis de la France, pour faire dérailler le processus de paix américain.

Le discours de Nicolas Sarkozy devant l’ONU, le 21 septembre, a consisté à botter en touche. Il feint de remettre sur les rails un processus de négociation devenu incohérent : cela revient, en effet,  à mixer deux points de vue sur des objectifs inconciliables :

–      Poursuivre la voie des négociations avec Israël et celle définie par l’Amérique depuis 1993, en conformité avec les accords d’Oslo.

Permettre à M. Abbas d’échapper à ses obligations, -comme il s’y est employé avec constance, depuis 6 ans, avec l’aide de pays d’Amérique Latine et d’Europe-, pour bâtir une situation de fait accompli…

 

… Ceci ne l’a empêché, ni d’empocher les millions de $ offerts par Bush, puis Obama, en gage, précisément, de la poursuite des négociations ; ni de perdre toute légitimité aux yeux des foules et du Hamas, depuis les élections de 2006 à Ramallah, tout en menant son bonhomme de chemin.

 Accorder un statut, même « d’observateur », comme le propose, assez hypocritement Sarkozy, en forme de « mieux que rien », est une fausse bonne idée : elle n’entraînerait Abbas, sous la pression de la rue agitée par le Hamas et ses affidées, qu’à invoquer de nouvelles clauses pour persister dans sa posture de blocage, vis-à-vis des pourparlers.

 A contrario, accepter de retourner à la table des négociations lui ferait perdre cette posture de refus qu’un quelconque partenaire face à lui est digne d’intérêt et de compromis. C’est ce consensus sur le « non ! » à tout ce que propose Israël qui garantit son maintien, encore quelques temps, au pouvoir. Qui héritera ? Le Hamas, assurément.

 Ce 23 septembre, aux alentours de 15h GMT, Abbas sera parvenu au bout du plan qu’il a concocté dans le dos de ses différents protecteurs américains. Ce cas historique d’abus de confiance risque de solder l’empreinte des Etats-Unis sur la résolution du conflit. N’obtenant, même qu’une reconnaissance de principe par les 123 pays qui lui sont favorables lui suffit pour dénoncer que seuls l’Amérique et Israël s’opposent à la Cause palestinienne, dont les objectifs ne sont, justement, pas « négociables » : « l’Etat Palestinien » exclut toute présence juive sur cette terre et, par conséquent, toute notion de paix.

 Le Président français est conscient qu’il existe un puissant courant, construit de longue date, auquel la France a participé, en Europe, pour favoriser une position de surplomb diplomatique aux Palestiniens, sans qu’ils n’aient rien à offrir en échange. Il exploite ce mouvement d’opinion fortement encadré, par chancelleries et médias interposés, pour se présenter en « alternative » contre l’Amérique… et Israël.

 En osant affirmer que le recours au veto favoriserait le déclenchement de violences dans la région, Sarkozy ne fait qu’anticiper, non sans cynisme, une forte probabilité que tous les services de renseignement connaissent : puisqu’Abbas sera renvoyé dans ses cordes, le Hamas prendra le relais et toute idée de négociation -déjà lettre morte depuis Annapolis, 2007- rejoindra le musée des occasions ratées. La remarque française vise à écorner un peu plus l’image d’Obama, réduit au rang de censeur international, lorsque tous les autres émettent des avis « positifs », pour la façade.

 De son côté, Barack Obama a fait son plus brillant discours, sans accorder, contrairement aux demi-mesures de Sarkozy, aucune échappatoire aux négociations. Si celui-ci a pu émouvoir, par la force des vérités qu’il a rappelé, quant à l’hostilité  des voisins et aux mérites de la société israélienne, il apparait aussi comme une prise de conscience tardive des Etats-Unis : cautionnant le prestidigitateur Abbas depuis la chute d’Arafat, celui-ci a épousé toutes les causes subversives envers l’influence des USA, au Moyen-Orient comme ailleurs. Il contribue à favoriser la constitution d’un bloc d’émergents dont l’objectif ultime est l’affaiblissement du rôle central de l’Amérique dans l’arène internationale.

Selon Jonathan Schanzer (ici), la déclaration unilatérale est née en mai 2005, lorsqu’Abbas assistait au Sommet des pays d’Amérique du Sud et des Etats Arabes, au Brésil. Le Président Luiz Inácio « Lula » da Silva lui a promis qu’avant la fin de son second mandat, il aurait rallié tous les pays du sous-continent à la reconnaissance de l’Etat palestinien devant l’ONU.

 Abbas a, alors, commencé à renier un à un tous les engagements pris parallèlement auprès de GW Bush, lorsqu’il lui déclarait : « reprenons l’application de la feuille de route pour mettre un terme au conflit ! ». Au moment où les difficultés s’accentuaient entre Gaza et Ramallah, le Département d’Etat offrit, fin 2004, une prime de 200 millions de $ à Abbas, afin de le soutenir, puis des fonds pour sa campagne en vue des élections de 2006, et un budget d’appui de 50 millions de $. Trois semaines après la promesse de Lula, Abbas rencontrait Bush et octroyait de lui un nouveau matelas financier d’un autre montant de 50 millions de $. Logique, mais coûteux, puisque, dans l’esprit de Bush, il était, après l’ère Arafat, « l’homme de la situation ». Même après les élections de janvier 2006, que le Hamas remporte haut la main, l’Administration américaine reste inconditionnellement aux côtés de « son homme » à Ramallah. Elle lui garantit 228 millions de $ pour le développement d’entreprises en Judée-Samarie, favorisant un contre-modèle à celui que le Hamas préconise.

 En 2008, le Costa-Rica, sous l’impulsion de Lula et Abbas, reconnaissait l’Etat Palestinien. En avril 2009, le Venezuela, allié de l’Iran, inaugurait une « Ambassade » palestinienne à Caracas. 104 autres pays avaient, d’ores et déjà, reconnu l’Etat palestinien, depuis le discours d’Arafat devant l’Assemblée Générale de l’ONU, en 1988. En août 2009, Salam Fayyad publie un document interne à l’Autorité Palestinienne : « Mettre fin à l’occupation en établissant un Etat » : le projet consiste à construire des infrastructures, avant de « libérer » l’ensemble des territoires détenus par Israël. Il s’agit, à mesure que ces fondations progressent, de ralentir, jusqu’à stopper toute « négociation ». L’attitude « rassurante » de Fayyad, aux yeux de l’Occident, permet d’avancer pas à pas, en affirmant toujours plus de légitimité et de « transparence », notamment, en matière de « lutte contre la corruption ». En réalité, bien des éléments concordent pour démontrer que cet assainissement n’a été que de façade, pour progresser sur la voie de l’Assemblée Générale de l’ONU.

 En novembre 2009, Abbas se rend, successivement, en Argentine, Brésil, Chili et Paraguay. Le Venezuela annonce officiellement son soutien à un Etat. L’Argentine en fait de même, dans les « frontières de 1967 », l’Equateur, la Bolivie en font autant, sans mention de frontières précises. Puis, c’est le tour du Chili, de la Guyane, du Paraguay.

Mais l’intérêt de cette pression sud-américaine est qu’elle impacte sur certaines social-démocraties européennes : en juin 2010, la France annonce qu’elle élève le statut diplomatique de l’entité palestinienne, suivie, avec panurgisme, par l’Espagne,  le Portugal et la Norvège. Sarkozy et Kouchner, virulents envers le nucléaire iranien, se conforment à l’exemple donné, plus tôt, par le Venezuela du post-castriste Chavez, le meilleur ami américain des Mollahs

 Chacune de ces étapes conformes au « Fayyadisme » [terme forgé par Thomas Friedmann, du New York Times]  consiste à avancer un pion sur l’échiquier d’une stratégie : minimiser et reporter indéfiniment toute nécessité de recours au plan américain de retour aux négociations. Chaque fois qu’Obama s’apprête à annoncer un plan de relance, une nouvelle mesure de ce type sort du chapeau. Il ne reste au Président américain qu’à renforcer la pression sur Israël, à travers le prétexte du « gel des implantations », qui devient le leitmotiv occupant la scène, pendant que les tractations d’Abbas se poursuivent en coulisse.

 En décembre 2010, sous la houlette de Sarkozy et Kouchner, un groupe de pays européen fait savoir qu’il pourrait reconnaître un Etat palestinien. Le chef du Quai d’alors insiste : cela serait la seule solution « si les pourparlers restent à ce point verrouillés », cela va de soi, « par la faute d’Israël ». Sur le terrain, l’envoyée spéciale Valérie Hoffenberg acquiesce à chacune des mises en scène du «Fayyadisme », comme représentant un pas « de plus » dans le processus de paix, lorsque c’est l’inverse qui se passe, en réalité.

 Dès lors, la France va mener la charge en Europe, dans cette sorte de double-jeu permanent consistant à faire croire que le plan Abbas-Lula devient la seule solution si Netanyahou ne cède pas à toujours plus d’exigences, qu’il n’a même pas loisir de discuter autour d’une table. L’élévation du statut diplomatique se poursuit un peu partout en Europe.

 Obama a été un élément essentiel dans cette programmation, du fait de son désir d’incarner un « changement », face à la politique guerrière de GW Bush. Mais Sarkozy, flanqué tout d’abord de Kouchner, puis de Juppé, a joué un rôle de premier plan dans le maintien de l’illusion que la reprise des négociations était toujours d’actualité. Il aura laissé planer le doute, jusqu’à la toute dernière minute, se servant de la menace d’une reconnaissance unilatérale comme un moyen de mettre Netanyahou en porte-à-faux, mais également, de dévaloriser la politique américaine depuis 18 ans.

 Si la France avait réellement été favorable aux discussions, elle se serait abstenue, de concert avec les Etats-Unis, de suivre les traces du bloc sud-américain et de se faire le relais européen de l’élévation statutaire palestinienne. Désormais, la rue de Ramallah ne peut plus se contenter d’une mesure symbolique. Abbas sait que la prestation du 23 septembre restera, sans doute, sa dernière.

  Tout est, désormais, prêt pour un nouveau « cycle de violence », puisque le rôle d’arbitre, dévolu traditionnellement à l’Amérique, est contesté par une série d’outsiders qui, chacun, veut peser selon ses propres intérêts, au détriment de la sécurité d’Israël. Comme celle de Chirac, en 2000, la responsabilité historique de Sarkozy dans une amplification du conflit et le probable débouché sur une nouvelle Intifada, restera une tâche noire dans la longue tradition de l’anti-Israélisme du Quai d’Orsay. Déjà, on enregistre des blessés à Qalandiya, Naplouse…

Par Marc Brzustowski.

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Journaliste québécois, pro-atlantiste, pro-israélien,pro-occidental



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