Stefan Liebich […] n'en peut plus. Il y a quelques jours, Inge Höger, sa collègue de groupe parlementaire, s’est produite dans une conférence de sympathisants du Hamas. Lors de son discours, elle a tendu une carte du Moyen-Orient sans Israël.
« J’ai perdu patience. Aujourd’hui, les membres qui veulent combattre les sorties antisémites au sein du Parti doivent élever la voix », a-t-il confié au quotidien.
Des antisémites comme partenaires de coalition ? : C’est le titre d’une étude rédigée par le sociologue Samuel Salzborn et l’expert en antisémitisme Sebastian Voigt. Derrière ce titre, les deux universitaires se sont attaqués au Parti de gauche allemand, Die Linke, et à sa tolérance accrue vis-à-vis des positions antisémites et/ou anti-israéliennes dans ses rangs. Si leur travail n’est pas encore publié, la Frankfurter Rundschau vient d’en permettre, en exclusivité, le téléchargement.
Selon les auteurs, la tendance émane surtout des fédérations de l’Allemagne de l’Ouest. Salzborn explique au quotidien Die Welt que « derrière cela, il y a une tradition anti-impérialiste qui trouve son origine dans la rhétorique des groupuscules communistes très influents de l’Allemagne de l’ouest des années 70 ». La presse ne manque pas de rappeler une polémique survenue il y a quelques mois du côté de Duisbourg, une ville de l’ouest de l’Allemagne.
Le Spiegel écrit : « Un flyer de contenu antisémite accompagné d’un logo mêlant une étoile de David à une croix gammée avait fait surface sur le site de la fédération de cette ville de la Ruhr. Un lien conduisait vers un appel au boycott des produits israéliens. Le parquet avait procédé à une mise en examen du parti ».
Aujourd’hui, si quelques voix du parti crient à la calomnie, et si de nombreux camarades se mobilisent, d’autres donnent raison à l’étude, note la Frankfurter Rundschau:
«Stefan Liebich est l’ancien chef de la fédération berlinoise de Die Linke. Entre-temps, il s’est mis à sièger à l’Assemblée. Lui n’en peut plus. Il y a quelques jours, Inge Höger, sa collègue de groupe parlementaire, s’est produite dans une conférence de sympathisants du Hamas. Lors de son discours, elle a tendu une carte du Moyen-Orient sans Israël. “J’ai perdu patience. Aujourd’hui, les membres qui veulent combattre les sorties antisémites au sein du Parti doivent élever la voix”, a-t-il confié au quotidien.»
Étant donné ses origines, Die Linke se croit naturellement immunisé contre l’antisémitisme. La RDA, sous l’impulsion d’un parti d’Etat, le SED, n’a jamais vraiment poussé sa population à travailler le passé nazi de l’Allemagne. La Frankfurter Rundschau rappelle : « À l’époque, le national-socialisme a été représenté comme la machination d’un groupe de quelques capitalistes. Dans cette perspective, l’antifascisme est-allemand est devenue une évidence érigée au rang d’idéologie étatique, qui a ensuite servi le combat anti-impérialiste, et par là, l’hostilité à l’égard d’Israël et le soutien aux dictatures arabes. »
Et à l’Ouest de l’Allemagne, Die Linke s’est rangée derrière une ligne funeste, explique un des auteurs de l’étude : « La question juive, devenue taboue après le génocide, a été relayée par la question des relations avec l’état israélien. »
Note EI : Hélas, ce qui est observable en Allemagne, l'est encore davantage dans toute l'Europe !
Source : Philosémitisme, via Israel Valley, (Antisemiten als Koalitionspartner? Die Linkspartei zwischen antizionistischem Antisemitismus und dem Streben nach Regierungsfähigkeit), par Samuel Salzborn et Sebastian Voigt