Un signe qui ne trompe pas sur l’inquiétude dans les rangs de Tsahal à propos du réarmement du Hamas, est la multiplication des « missions » du Shin Bet dans les milieux palestiniens qui évoluent dans les réseaux de contrebandes d’armes depuis l’Egypte vers la Bande de Gaza.
Le Hamas a augmenté récemment le rythme de l’approvisionnement en armes, profitant notamment du laxisme des forces de sécurité égyptiennes dans le Sinaï, dû à la situation floue dans le pays. A Tsahal on craint par exemple que le mouvement terroriste n’ait profité du chaos égyptien pour faire entrer à Gaza de l’armement nouveau et plus sophistiqué qu’auparavant. Mais un officier supérieur admet également de manière laconique « que le Hamas a profité de divers allègements concédés par Israël pour faire entrer d’autres marchandises que la nourriture ou du matériel de construction »…
Toute cette évolution a fait tirer la sonnette d’alarme à Tsvi Fogel, ancien commandant de la région militaire sud, qui écrit un article très audacieux afin de réveiller les consciences des dirigeants israéliens. « Alors que le gouvernement, poussé par la rue et les médias, à déjà les yeux tournés vers les prochaines élections et doit se concentrer sur les nombreux sujets sociaux à l’ordre du jour, nos responsables oublient qu’à nos portes, le Hamas et le Hezbollah se préparent activement au ’Jour J’ où ils ouvriront les hostilités contre notre pays » écrit en substance Tsvi Fogel. Ce dernier critique également « l’euphorie israélienne » face au développement de nouveaux systèmes de défense anti-missiles (« Iron Dome ») alors qu’aucun moyen n’existe actuellement pour protéger hermétiquement le pays face à des pluies incessantes de missiles. « Les prétextes pour ouvrir un front avec Israël sont très nombreux au Hamas, au Hezbollah, à l’AP et même en Syrie » explique l’officier-supérieur, « et d’ici au mois de septembre, Israël risque d’être une nouvelle fois surpris ».
En conclusion de son article très réaliste, Fogel propose une recette qu’Israël utilisait autrefois, mais a hélas abandonnée : prévenir le mal plutôt que tenter de le guérir ensuite. « La sonnette d’alarme retentit depuis un moment, y a-t-il quelqu’un là-haut pour se réveiller ? », s’interroge Fogel.
26/07/2011