La plupart des grands musiciens israéliens ont effectué leur service militaire dans l’orchestre de Tsahal. A 19 ans, ces jeunes soldats talentueux ont déjà joué pour le Chef d’État-major, le Président israélien, le Premier Ministre ou pour des délégations militaires étrangères et aux côtés des plus grands chanteurs israéliens tels que Idan Raichel et Nourit Galron. Découvrez cette unité avec Ronel.
Orchestre de Tsahal
Difficile d’appliquer la discipline militaire a cette bande de jeunes artistes. D’ailleurs, dès que leur adjudant, qui est aussi leur chef d’orchestre, a le dos tourné, les musiciens se laissent aller ensemble en mêlant le son de leurs instruments. Mais il existe un point fondamental sur lequel leurs officiers sont intransigeants : l’uniforme. Facilement reconnaissable à sa ceinture rouge vif et son chapeau, la tenue militaire des musiciens doit être impeccable car ils incarnent fièrement, pour les israéliens et pour les étrangers, le côté éducatif moins connu de Tsahal.
Lorsqu’on les écoute, ce n’est pas seulement l’orchestre, mais Tsahal dans son ensemble qui résonne.
Ronel, 19 ans, fait partie de cette poignée de jeunes soldats choisis pour intégrer l’orchestre de l’armée. Elle a eu le privilège de pouvoir continuer à exercer sa passion dans le cadre de l’armée. Elle savait, lorsqu’elle a reçu cette proposition, que ce serait l’occasion inouïe pour elle de jouer devant un public pendant deux ans, d’améliorer son niveau, et d’être accompagnée par les jeunes musiciens les plus talentueux de sa génération. « Israël et Tsahal savent que le pays a besoin de musiciens de talent aussi bien dans le monde militaire que dans la société civile », explique-t-elle. « C’est pourquoi on nous laisse jouer de notre instrument dans le cadre de notre service militaire afin de ne pas entraver notre potentiel. C’est la façon de Tsahal d’encourager la culture et les arts ; d’ailleurs une partie non négligeable de l’orchestre militaire rejoindra après l’armée l’orchestre philarmonique national ».
Chaque année, des centaines de candidats passent l’audition et seuls quelques-uns sont reçus. Ronel a été choisie parmi 60 autres saxophonistes. L’armée ne délivre pas de formation musical supplémentaire à ses musiciens, ils doivent arriver avec du talent. La plupart du temps, ils jouent de la musique depuis leur enfance.
Ronel, soldate et musicienne dans Tsahal
Ils donnent par exemple le ton de chacune des cérémonies militaires. Ils jouent l’hymne national en hommage aux soldats tombés pour le pays à l’occasion du Yom HaZikaron (le Jour du Souvenir), Yerushalaim shel Zahav pour célébrer la Réunification de Jérusalem après la Guerre des Six Jours en 1967, ou revisitent simplement les grands classiques israéliens pour fêter l’anniversaire de l’Indépendance d’Israël chaque 14 mai. A 19 ans, ces jeunes musiciens talentueux ont déjà joué pour le Chef d’État-major, le Président israélien, le Premier Ministre ou pour des délégations militaires étrangères. Ronel nous confie que la pression avant la cérémonie de Yom Hazikaron d’avril dernier était très forte. Elle savait que toute la solennité de la cérémonie reposait sur eux. La qualité de leur prestation devait exprimer toute la reconnaissance de l’État d’Israël envers les soldats tombés pour le pays, en jouant aux côtés des plus grands chanteurs israéliens (Idan Raichel, Nourit Galron…) et en présence du Premier Ministre Benjamin Netanyahou et du Chef d’Etat-major de l’époque, Gabi Ashkenazi.
Leur notoriété ne se limite pas seulement au public israélien, comme nous le racontent Ouri et Shai, les voix de l’orchestre. Ces deux chanteurs partent chaque année pour des concerts à l’étranger avec une partie de l’orchestre. Leur rôle prend alors un autre sens : « Quand nous nous produisons à l’étranger, nous sommes toujours surpris de l’émotion du public. Ils viennent nous féliciter à la fin de la représentation émus aux larmes, simplement pour voir de plus près l’uniforme qui les rend si fiers. Ils ne font pas la différence entre les combattants, les cuisiniers, les infirmiers et nous, nous servons tous Israël ! ». L’an dernier, lors d’une soirée organisée par l’organisation Friends of the IDF à Seattle, leur concert a rapporté plus de 21 millions de dollars destinés à améliorer les conditions de leurs camarades au combat. Ils en sont très fiers, car ils mesurent alors toute la signification de leur rôle. Ils avouent avec franchise et sans gêne qu’ils n’ont pas la même responsabilité qu’un combattant. Ils ne mettent pas leur vie en danger. Mais lorsqu’ils chantent dans une maison de retraite aux États-Unis pour des rescapés de la Shoah, comme Ouri et Shai l’ont fait il y a quelques mois, c’est pour célébrer le courage de ces combattants et rien d’autre.
Lorsqu’elles reviennent sur leur parcours, Shai et Ronel nous expliquent qu’elles étaient prédestinées à d’autres rôles dans l’armée : Ronel devait être éducatrice et Shai officier. Mais elles en sont conscientes maintenant, le chemin qu’elles ont choisi est unique, et c’est un honneur de représenter l’armée de cette façon. Sur le plan personnel, cette profession militaire leur apporte l’expérience et la pratique dont rêve tout jeune musicien.
D’ailleurs, à quelques minutes de la représentation, et à l’heure des derniers réglages, la pression des premières semaines n’est plus là. Il ne reste qu’à monter sur scène et à emporter le public.
Source : Blogtsahal