90 ans se sont écoulés depuis la naissance de Hanna Szenes à Budapest, une parachutiste qui trouva la mort au cours d’une mission pour sauver les Juifs de Hongrie pendant la Deuxième Guerre Mondiale.
Nous vous invitons à revivre le parcours d’une grande figure du sionisme à travers quatre lieux symboliques qui ont marqué sa vie.
Première escale : Mont Herzl
Pour parler de la vie de Hanna Szenes, il est préférable de commencer par la fin de son parcours. Hanna est née le 17 juillet 1921, il y a 90 ans à Budapest en Hongrie. Après avoir immigré en Palestine, elle s’engagea volontairement dans l’Armée Britannique pour combattre le régime nazi. Elle fut parachutée en Yougoslavie en 1944, réussit à passer la frontière hongroise, avant d’être arrêtée par l’ennemi. Hanna Szenes fut accusée d’espionnage et de trahison. Après des mois d’enquête et de torture pendant lesquels elle refusa de révéler la moindre information sur sa mission, elle fut exécutée à Budapest, sa ville natale.
Au début des années 2000, l’examen de témoignages retrouvés montre que Hanna demeura plusieurs heures à l’agonie dans son propre sang jusqu’à s’éteindre définitivement. Elle fut enterrée dans un cimetière juif à Budapest en 1994. Six ans plus tard, son cercueil fut ramené en Israël en l’honneur du courage de la jeune fille qui a sacrifié sa vie pour son peuple. Aujourd’hui il est possible de visiter sa tombe au Mont Herzl à Jérusalem. Elle est enterrée aux côtés des autres parachutistes de l’époque du Yichouv en Palestine (un terme désignant l’ensemble des Juifs présents en Palestine avant la création de l’État d’Israël) qui sont morts en mission en Europe.
Deuxième escale : Le vieux chêne
Hanna Szenes en uniforme
Dans le but d’aider les Juifs d’Europe pendant la Deuxième Guerre Mondiale, Hanna a décidé de rejoindre l’Armée Britannique. Elle passa avec succès des sélections, et suivit des cours de parachutisme pendant environ trois mois avec pour objectif final la volonté de parvenir à sauver les Juifs d’Europe. Si les choses s’étaient déroulées selon le plan original, Hanna aurait dû rentrer en contact avec les communautés juives de Hongrie et les aider à immigrer en Palestine afin de sauver leur vie et de les mettre à l’abri des nazis.
C’est dans la base de Ramat-David, qui existe depuis l’époque du mandat britannique et qui est jusqu’à ce jour une base de l’Armée de l’Air Israélienne, que se trouvait l’école de formation au parachutisme où Hanna Szenes a étudié. Une preuve vivante de son passage par ici est le vieux chêne qui se trouve à gauche de l’entrée de la base. Cet arbre, vieux de quelques décennies, a notamment vu passer Hanna et ses amis qui aimaient se retrouver autour de l’arbre et s’asseoir sur ses branches.
Troisième escale : Sdot Yam
Hanna Szenes et l'un de ses camarades parachutistes
Hanna Szenes a immigré seule en Palestine à l’âge de 18 ans. Après avoir terminé ses études à l’école d’agriculture de Nahalal, elle fonde avec ses amis un kibboutz au sud de Césarée. Les membres du kibboutz n’ont pas oublié leur amie parachutiste après sa mort tragique et ont construit en son honneur « Beit Hanna » (littéralement « la maison de Hanna »). Cet édifice est aujourd’hui un centre culturel et un mémorial. Les visiteurs peuvent y trouver des lettres, des photographies, des livres et des objets qui décrivent la vie de Hanna Szenes et qui racontent ses missions avec son groupe de parachutistes. Devant la maison se trouve un autre élément historique : un monument érigé sur la tombe originelle de Hanna Szenes à Budapest. On y découvre en gravure la figure de la jeune femme, et quelques-unes des paroles de la dernière chanson qu’elle écrivit après avoir été parachutée dans un camp de partisans en Yougoslavie, « Bénie soit l’allumette ».
Quatrième escale : Césarée
Paroles de « Eli, Eli », écrite par Hanna Szenes
Mon Dieu, mon Dieu,
Que tout cela ne s’arrête jamais.
Le sable et la mer,
Le bruissement de l’eau,
La foudre du ciel,
La prière de l’homme. »
Hanna Szenes a marqué les esprits, non seulement pour avoir été une grande figure du sionisme au courage exemplaire, mais aussi comme compositeur et muse.
Son journal intime, qu’elle a tenu à jour jusqu’à sa mort, a été publié en hébreu en 1946 et a servi de source d’inspiration à de nombreux films, livres et pièces de théâtre. Ses chansons, comme par exemple « Eli, Eli » et ses poèmes, dont les plus connus sont « Bénie soit l’allumette » et « Marche vers Césarée », qu’elle avait écrits en secret, ne furent révélés au grand jour qu’après sa mort.
Cela semble être la meilleure façon de conclure notre voyage, en marchant dans les champs spectaculaires de Césarée, comme elle les décrit dans son célèbre poème.
Source : BlogTsahal