Les chercheurs de l'Institut Weizmann ont découvert une nouvelle façon de faire face aux inflammations. Comparant le cycle inflammatoire à celui d'une machine à vapeur, ils ont pu trouvé l'implication des différentes cellules dans le processus inflammatoire. Ces trouvailles pourraient amener à de nouveaux traitements pour les maladies inflammatoires des intestins ou encore les rhumatismes.
Les machines moléculaires qui défendent notre corps contre les infections fonctionnent manifestement selon le même principe que les machines à vapeur. Les scientifiques de l'Institut Weizmann ont ainsi découvert un mécanisme capable de contrôler les inflammations sur le même principe qu'une valve de machine à vapeur.
Au moment où le mécanisme inflammatoire qui protège les cellules contre les virus atteint son apogée, la molécule "de libération de la valve de vapeur" intervient, permettant au mécanisme de revenir à son état normal, prêt à la réactivation. Ces résultats pourraient apporter un nouvel éclairage sur le traitement des maladies inflammatoires, comme les rhumatismes ou les maladies inflammatoires des intestins, et conduire au développement de thérapies efficaces.
Comment fonctionne cette "valve de libération de vapeur" ? Les scientifiques ont découvert que le composant principal était un enzyme appelé capase-8. Lorsque la cellule est assaillie par un virus, le capase-8 rejoint un complexe moléculaire qui se forme afin d'envoyer un signal d'inflammation. Cependant, ce même signal, une fois déclenché, s'assure qu'une réponse s'organise pour mettre fin à l'inflammation.
Le mécanisme peut être lié au pic du cycle de vapeur lorsque la valve s'ouvre, libérant la vapeur et restaurant la machine à son état initial. Dans le cas de la cellule, le signal inflammatoire invite la capase-8 à détruire la protéine appelé RIP1 – un signal crucial d'amplification. Après cela le RIP1 a atteint le stade auquel elle peut produire son meilleur signal et clôt le cycle inflammatoire. Le mécanisme de signalisation, précisément après avoir atteint son pic d'activité, revient à son état de neutralité prêt à faire face à une nouvelle inflammation.
Jusqu'à une période récente, le capase-8, découvert il y a 15 ans par le Professeur David Wallach du département de chimie biologique à l'Institut Weizmann, était connu pour empêcher l'inflammation selon une certaine façon : en amenant la destruction des cellules endommagées au cours d'un processus appelé apoptose. Tout au long de ce processus, le contenu des cellules mourante ne se propage pas aux autres cellules et empêche le déclenchement de l'inflammation.
L'étude présente, récemment publiée dans Immunity, révèle un mécanisme totalement nouveau dans lequel la capase-8 peut contrôler l'inflammation de façon plus directe. La recherche a été menée dans la laboratoire de M. Wallach par Dr. Akhil Rajput, Dr. Andrew Kovalenko, Dr. Konstantin Bogdanov, Seung-Hoon Yang, Dr. Tae-Bong Kang, Dr. Jin-Chul Kim et Dr. Jianfang Du.
Les résultats de l'étude pourraient être pertinents pour différents types d'inflammation – pas seulement pour les virus – et pourraient fournir d'importantes indications sur les maladies inflammatoires. Considérant que certains de ces troubles peuvent se produire lorsque la réponse inflammatoire ne fonctionne pas correctement, il est possible qu'il y ait des imperfections dans le fonctionnement de la capase-8. Dans ce cas de figures, le RIP1 pourrait s'engager dans une activité intensive et servir de signal amplificateur. C'est en fait le cas : un nouveau traitement pourra être destiné à bloquer l'intervention de la RIP1, luttant de façon précise et sélective contre l'inflammation.
