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Les lignes indéfendables de 1967 et le protectorat américain d’une souveraineté d’Israël sous caution « révolutionnaire » arabe


Les lignes indéfendables de 1967 et le protectorat américain d’une souveraineté d’Israël sous caution « révolutionnaire » arabe

Les tensions entre Israël et les Etats-Unis sont entrées dans la légende, avec la fermeté de Menahem Begin à l'encontre de Samuel Lewis, l’Ambassadeur de Ronald Reagan :
 
« -Quel genre d'expression est-ce « punir Israël » ? Sommes-nous un Etat vassal du vôtre ? Sommes-nous une république bananière? Sommes-nous des jeunes de quatorze ans à qui, s'ils ne se comportent pas correctement, il faut taper sur les doigts ? »

C’était en 1981. Ariel Sharon a repris l’écho de ce discours, le 4 septembre 2001, en évoquant l’abandon de la Tchécoslovaquie par les alliés, en 1938. Binyamin Netanyahou n’est pas Begin. Obama n’a pas l’assise politique dont disposait Ronald Reagan. Ariel Sharon a échangé avec Bush le retrait de Gaza contre un engagement sécuritaire ferme en Judée-Samarie, pour la défense de Jérusalem. Barack Obama renie clairement cet accord tacite, en livrant la Vallée du Jourdain au contrôle et à la profondeur stratégique palestinienne. Il se prononce pour un démantèlement de la plupart des installations israéliennes subsistantes dans les « territoires ».
 
En tournant autour du pot des fameuses « lignes de 1967 », qui conclut un armistice, non une entente sur des « frontières sûres et reconnues » (de la résolution 242), le Président des Etats-Unis tente aussi de renouer, indirectement, avec le fameux plan de paix saoudien de 2002. Le froid glacial qui règne entre la couronne saoudienne et la Maison Blanche ne se dissipera pas, non plus, par la réouverture d’un dossier que le Royaume n’a plus loisir de traiter en priorité actuellement.
 
Ceci pour au moins deux bonnes raisons :
 
– l’armée du Roi est trop occupée à construire une digue solide au Bahreïn et dans les pays du Golfe contre l’hégémonie iranienne chi’ite.
 
– Depuis la chute de Moubarak, leur émissaire, aucun des deux Abdallah, d’Arabie Saoudite et de Jordanie, n’a la main sur Mahmoud Abbas, encore moins sur le Hamas. Leur influence respective est minorisée.
 
Lorsque les conseillers de Benyamin Netanyahou laissent entendre qu’Obama ne capte rien des réalités du Moyen-Orient, c’est sans doute, à l’ensemble de cette nouvelle donne confrontative qu’ils pensent. La frontière du Jourdain sérait soumise aux aléas de la « gestion » palestinienne, à l’heure des épreuves de force avec les foules et de la remise en cause physique des frontières d’Israël, au nord, à l’est et au Sud du pays. Tous les ingrédients d’une « troisième Intifada » permanente seraient, alors, réunis. Et point de "traité de paix" à l'horizon des prochaines années.
 
Cette fragilisation, à l’Est s’ajouterait à celle du Sinaï, depuis que de « la Nouvelle Egypte » émerge une emprise des Frères Musulmans, pères nourriciers du Hamas, sur les élections de l’automne prochain. Le mouvement terroriste bénéficie -et lui seul- de cette autre nouvelle profondeur stratégique, qui permet à l’Iran d’acheminer, par le Canal de Suez et le Soudan, les armes et financements dont le courant irrédentiste a besoin pour poursuivre la lutte.
 
L’Administration Obama promet un milliard de $ à la Tunisie et la Nouvelle Egypte pour qu’ils s’orientent plutôt vers la réforme démocratique que vers le va-tout guerrier. C’est faire fi de l’entretien d’un antisémitisme virulent, dans la presse égyptienne, notamment, depuis Nasser, que l’ère Moubarak n’a guère atténué. Actuellement, le Conseil suprême militaire se sert de cette arme pour que les Frères Musulmans continuent de négocier avec lui et reconnaissent son rôle-pivot dans l’économie et les institutions égyptiennes. S'il n'y a pas de menace de guerre, il y a moins besoin d'armée prédominante. C'est enfantin.
 
En quelques chiffres, l’économie de ce pays tourne à 50% de sa capacité et les exportations ont chuté de 40% depuis janvier. Les grèves auraient à elles seules coûté 1,1 milliard de dollars au budget. La situation est si préoccupante que le gouvernement a récemment fait parvenir une demande de prêt au FMI, d’un montant de 10 à 12 milliards de dollars. Le pays compte 84 millions d’habitants, dont la moitié vit avec moins de deux dollars par jour. L’Egypte est invitée avec la Tunisie à participer au G8 de Deauville qui se tiendra fin mai pour adopter des « plans d’actions ».

Le secteur vital du tourisme a perdu 2,27 milliards de dollars de recettes depuis le début de l’année, selon son ministre, Mounir Fakhri Abdel Nour. Les visiteurs commençaient à revenir, mais les récents affrontements entre musulmans et chrétiens au Caire ont fait à nouveau chuter les réservations. L’inflation a augmenté de 12,1% en avril, son plus haut niveau depuis mars 2010. Conséquence directe, les prix des denrées alimentaires se sont envolés.

Le FMI -dont on sait l'ex-Président soumis à ses propres pulsions- a estimé que le produit intérieur brut du pays pourrait chuter de 2,5%. Le ministre des Finances, Samir Radwan, s’est voulu confiant dans les investissements venant des pays du Golfe, en particulier, du Qatar et de l’Arabie saoudite. Il n'est pas dit que les pays du Golfe soient prêts à consentir trop de liquidités à des révolutionnaires souhaitant les "liquider"… Khaled Ali, du Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux, estime qu’il « faudrait avant tout revoir le budget pour relancer l’éducation, la santé, la protection sociale et augmenter les salaires. Il faut désormais donner aux travailleurs égyptiens les moyens d’une vie digne ».
 
Sauf si ce plan Marshall Bis prenait son essor à quelques années d’ici, on peut gager, en attendant, qu’une sous-culture antisioniste occupera les esprits et les unes des journaux télévisés, pout combler le manque à réaliser du Caire, au profit de sa propre population. Jusqu’à preuve du contraire, les milliards de dollars US offerts au Pays des Pharaons, depuis 1978, ne sont jamais venus à bout ni n’ont permis d'infléchir l’hostilité des slogans. C’est, là encore, prendre les populations arabes pour « mineures », prêtes à se détacher des idéologies mortifères contre de « l’argent de poche ». C'est aussi sous-estimer l'impact de l'avidité de foules maintenues en état de semi-famine, à l'encontre d'un pays voisin : Israël connaît une croissance exceptionnelle ; il est nouvellement riche en matières premières : gaz et pétrole. L'expérience du conflit nord et sud-coréen, même si aucun Kim Jong Il ne se profile à l'horizon des pyramides, peut servir de point de repères à la gestion de conflits à sous-entendus, à la fois, idéologiques et économiques.
 
L’autre question à un million de $ concerne le devenir de la Syrie. Rami Makhlouf, cousin d’Assad et magnat de la majeure partie de l’économie syrienne, a fait de la stabilité en Israël, l’otage de la déstabilisation du régime alaouite. Les premiers signes avant-coureurs étaient perceptibles, le 15 mai, lors de la journée dite de la « Naqba ». Il n’y a pas une seule frontière, sous l’influence directe ou non de Damas, qui n’ait pas été soumise à la pression des « manifestants » réquisitionnés par bus entiers pour pousser Tsahal à la faute, à l'intérieur de son propre territoire. La scène devrait se reproduire à échéances régulières, après la prière du vendredi, les 5 et 7 juin ou/et jusqu’en septembre, considéré comme la date fatidique d’une éventuelle « reconnaissance unilatérale » de l’Etat Palestinien. Le troc du "Printemps arabe" en "automne propalestinien unilatéral" a de beaux jours devant lui, tant que la Syrie, donc l'Iran, et sa province chi'ite libanaise craindront d'être les prochains dominos.
 
Obama a donné à Israël l’assurance du veto traditionnel américain, contre un « coup de force » juridique palestinien à l’ONU. Mais, n’avançant pas seul et, de plus en plus aligné sur les positions européennes, il devrait laisser la bride sur le coup à ses plus proches alliés de Bruxelles et Paris pour « faire passer le message ». Ainsi s’ouvrirait une nouvelle boîte de Pandore, par laquelle l’Amérique se verrait globalement « désavouée » à force de soutien de dernier recours, pour une patrie juive devenant, peu ou prou, le « 51 ème état de l’Union ». Le chantage à l’impopularité, qui a été son principal axe de campagne contre GW Bush, repartirait alors de plus belle, dans le cadre de celle à venir en 2012.
 
Loin de mettre sous pression le seul Israël, le mandat Obama a eu, jusqu’à présent, un impact aléatoire :
 
– Les nations arabes sont  en suspension entre trois pôles de référence, sans parvenir à s’ancrer solidement à aucun :
 
– le poids croissant des Frères Musulmans, longtemps interdits de droit de cité par les pouvoirs en déclin ; le maintien d’une répression irano-syrienne constante sur le Levant ; la résilience des monarchies pétrolières sunnites, qui ne veulent s’en laisser compter par aucun des deux précédents.
 
– La Turquie, elle-même, sent que le sol est friable à ses frontières, mais attend dans l’ombre le rétablissement d’un nouvel équilibre précaire. Le moins impliqué est censé empocher les dividendes du désordre chez les autres.
 
Dans ce cadre, ce sont bien les « nouvelles frontières invisibles » qui dépendent de l'influence de chacun, pour 2012 et après, qui font l’objet réel de la « négociation » en cours. L’Etat palestinien qui se dessine, est constitué du groupe terroriste Hamas, même adoptant provisoirement profil bas et d’un Fatah sous la gouvernance de l’Egypte et de la Syrie. Les rôles sont clairs : pression terroriste et agitation des foules, pour l'un ; guerre juridique pour l'autre. Ce projet n’est jamais que le reflet de ce bras-de fer ou « choc intra-civilisation », qui n’a pas encore déversé toute sa lave effusive.
 
C’est ce que le vulcanologue amateur Barack Obama n’est, justement, pas en mesure de prédire, à ce jour, à travers ses programmes déclaratifs, purement incantatoires. A force de souffler sur les braises du "dernier petit effort" avant de parvenir à l'Etat palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem pour capitale, il ne fait jamais que participer au "troc" : il fixe ainsi une borne aux désordres et un objectif aux radicaux : en finir avec les "questions de sécurité et de réciprocité" exigées, de tous temps, par la partie israélienne.
 

Par Marc Brzustowski

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info





Journaliste québécois, pro-atlantiste, pro-israélien,pro-occidental



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