Le département d’état américain a décrit mardi la condamnation par le Hamas de la mort de chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, comme « scandaleuse ».
Après que le chef d’Al-Qaïda ait été tué par les forces américaines, le chef du gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza, Ismail Haniyeh, a déclaré : « nous condamnons le meurtre d’un guerrier saint ou d’une personne musulmane ou arabe et nous demandons à Allah d’accorder sa miséricorde sur lui. »
Haniyeh a déclaré que le Hamas voyait la mort de Ben Laden comme « la continuation de la politique américaine fondée sur l’oppression et l’effusion du sang musulman et arabe. »
Le porte-parole du département d’état, Mark Toner, a déclaré mardi que les commentaires d’Haniyeh étaient scandaleux et omettent le fait que Ben Laden était un criminel et un terroriste. Une déclaration un peu naïve, dans le plus pur style de l’administration Obama, qui semble oublier qu’elle adresse son message à un groupe criminel et terroriste.
Tonner a souligné que Ben Laden n’était pas un martyr, et qu’il était mort en se cachant loin des scènes de batailles qu’il avait créé.
La Grande-Bretagne a également critiqué la réponse du Hamas. Le secrétaire aux affaires étrangères, William Hague, a déclaré au parlement qu’il croyait que l’unité dans l’accueil positif de la mort du terroriste faciliterait le processus de paix au Proche Orient.
Hague a déclaré : « cela serait utile à cette cause si il était possible de voir, au-delà des divisions du monde, une unité sur ce qui s’est passé dimanche soir avec la disparition de l’auteur de certains des plus grands actes terroristes. »
« Il aurait été préférable pour le Hamas de se joindre à cet accueil. Cela aurait été un coup de pouce en soi au processus de paix. »
Le premier ministre Benyamin Netanyahou doit se rendre au Royaume-Uni mercredi. Netanyahou s’entretiendra avec le premier ministre David Cameron, et on s’attend à ce qu’il pointe l’accord de réconciliation entre les terroristes du Hamas et le Fatah, soutenu par l’Occident, dans ses efforts pour bloquer une reconnaissance d’un état palestinien à l’ONU.
Plus tôt mardi, il a appelé le président Mahmoud Abbas à annuler l’accord de réconciliation avec les islamistes du Hamas.
La secrétaire d’état américaine Hillary Clinton a abordé l’affaire de la réconciliation avec Netanyahou et le (ex)premier ministre palestinien Salam Fayyad mardi. Clinton a souligné, contrairement à de nombreux avis au Congrès, que l’aide américaine à l’autorité palestinienne, et donc aux groupe terroriste Hamas, se poursuivra.
Le porte-parole du département d’état, Mark Toner, n’a fait aucun commentaire sur l’accord qui devrait être signé au Caire mercredi, mais a souligné que le gouvernement palestinien actuel était toujours en place. Toner a ajouté que les Etats-Unis reverront leur politique au regard de la composition du nouveau gouvernement, et a dit qu’il ne spéculera pas avant qu’il soit annoncé.
Les Etats-Unis ont également exhortée le Hamas à respecter les principes du Quartet et à condamner la violence, à reconnaître le droit à Israël d’exister et à honorer les engagements palestiniens. Le Hamas a déjà répondu par la négative à toutes ces demandes.
Les Etats-Unis défendent donc dans un sens leur droit à éliminer de sang froid un terroriste, avant de jeter son corps à la mer, et dans l’autre, dialoguent avec les terroristes du Hamas, précisant même qu’ils les financeront. Reste à voir combien de temps cette position absurde pourra être tenue par Obama qui pense aujourd’hui surtout aux élections présidentielles qui se rapprochent, et à se remettre le vote de la communauté juive américaine et des amis américains d’Israël dans sa poche trouée.
