Rédaction d'Objectif-info:
Il nous a semblé utile de reprendre ce texte bref mais pédagogique et pertinent dans la conjoncture actuelle, qui illustre les fondements juridiques de la présence d'Israël dans les anciennes Judée et Samarie et qui réfute la thèse de "l'occupation" ou de la "colonisation" rabachée à l'infini par les Palestiniens aussi bien que par les Etats européens et les Juifs des courants "pacifistes" JStreet ou JCall.
La récente déclaration de principe de Catherine Ashton, la nouvelle responsable des relations étrangères de l’Union Européenne, critiquant Israel, a une fois de plus amené l’attention internationale sur Jérusalem et les colonies. Cependant, il apparait que peu de gens comprennent vraiment les droits d’Israel sur ce que l’on appelle généralement « les territoires occupés » qui sont en réalité des « territoires disputés ».
La région aujourd’hui connue sous le nom de Cisjordanie [Rive occidentale en anglais] ne peut pas être considérée comme « occupée » au sens juridique du terme , car sa souveraineté n'avait jamais été établie avant la conquête israélienne. Contrairement des idées reçues, il n’y a jamais eu d’Etat palestinien, et jamais aucune autre nation n’a jamais eu Jérusalem comme capitale bien que cette ville ait été sous contrôle islamique pendant des centaines d’années.
Le nom de "Rive Occidentale " [Cisjordanie en français ndt] fut pour la première fois utilisé Résoen 1950 par les Jordaniens après qu'ils eurent annexé cette terre. Ils voulaient la différencier du reste du pays qui se situe à l’Est du Jourdain. Les frontières de ce territoire avaient été fixées seulement un an auparavant, au moment de l’accord d’armistice entre Israël et la Jordanie, qui mit fin à la guerre entamée en 1948 par l'invasion de l'Etat juif à peine venu au monde par 5 armées arabes. C'est sur l’insistance de la Jordanie que la ligne d’armistice de 1949 ne fut pas reconnue comme une frontière internationale, et qu'elle est restée une simple démarcation séparant les armées des deux pays. L’accord d’armistice établissait spécifiquement : "Aucune disposition de cet accord ne pourra en aucun cas préjuger des droits, des exigences et des positions de chacune des parties, les dispositions de cet accord ayant été exclusivement dictées par des considérations militaires." Cette délimitation devint la fameuse « ligne verte »,ainsi nommée parce que durant les pourparlers entre les officiels militaires, ceux-ci utilisèrent un stylo vert pour tracer la ligne sur la carte.
Après la guerre des Six jours, alors qu'une fois de plus les armées arabes eurent tenté de détruire Israël, l’Etat Juif conquit la Cisjordanie et d’autre territoires? Les Nations unies envisagèrent une solution durable au conflit. La résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations Unies est probablement l’un des documents les plus mal compris sur la scène politique internationale. Beaucoup de gens et particulièrement des Palestiniens prétendent que le document exige d'Israël la restitution de tout ce qui avait été conquis au-delà de la ligne verte. Rien n’est plus éloigné de la vérité. La résolution appelle à "une paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues", mais elle ne stipule nulle part ce que pourraient être ces frontières.
Il vaut mieux comprendre les intentions des rédacteurs de la résolution avant de se lancer dans différentes interprétations. Eugene V Rostow, le sous secrétaire d’état aux affaires politiques des USA en 1967, l'un des rédacteurs de la résolution, déclarait en 1990 :
« La résolution 242 du Conseil de sécurité (et par conséquent la résolution 338 [qui en reprend les termes ndt]), repose sur deux principes : Israel a le droit d’administrer les territoires jusqu’à ce que ses voisin arabes fassent la paix? Et une fois la paix signée, Israël devra se retirer dans «des frontières sûres et reconnues»,qui ne sont pas forcement celles de la ligne de démarcation de l’armistice de 1949 ».
Lors Caradon, ambassadeur de Grande Bretagne aux Nations unies à cette époque, l’un des principaux rédacteurs de la résolution, celui qui la présenta au Conseil, affirma en 1974 très clairement que « demander à Israel de retourner sur ses positions du 4 juin 1967 aurait été une erreur parce que ces positions étaient artificielles et non souhaitables.»
L’ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies de l'époque, Arthur Goldberg qui siégeait auparavant à la Cour Suprême, rendit la question encore plus claire quand il déclara en 1973 que "la résolution parle de retrait de territoires occupés sans définir l’importance du retrait". Ce qui signifie "moins qu’un retrait total des forces israéliennes des territoires occupés, dans la mesure où les précédentes frontières d’Israel ont prouvé qu’elles n'apportaient pas une véritable sécurité."
Le délégué soviétique aux Nations Unies lui-même, Vasily Kuznetzov, qui combattit le texte final, concéda que la résolution donnait à Israel le droit "de retirer ses forces jusqu’aux lignes qu’il jugerait appropriées. »
Apres la guerre de 1967, les Juifs furent de retour sur leur terre historique de Cisjordanie comme les Jordaniens l'ont renommée alors qu'elle était connue dans le monde entier depuis 2000 ans sous le nom de Judée et de Samarie, et le problème des colonies est apparu..Cependant, Rostow considérait que les entraves aux implantations juives étaient illégales. Il maintenait que « le mandat britannique original sur la Palestine, s’appliquait toujours à la Cisjordanie. » Selon lui, "le droit des Juifs de s'installer en Palestine à l'Ouest du Jourdain, c'est à dire en Israël, en Cisjordanie et à Jérusalem, est incontestable. Rien ne peut éteindre ce droit, à part une paix reconnue entre Israël et ses voisins". Dans les documents internationaux concernant ces territoires, il n'y a aucune mention d'une annulation depuis lors du droit des Juifs à s'y implanter.
Malgré tout, Israël est perçu comme l'occupant de territoires volés tandis les Palestiniens sont considérés comme la seule partie ayant des droits nationaux sur ces terres, légalement fondés par l'histoire. Non seulement c'est moralement et effectivement faux ,mais plus cette version s'imposera, moins les Palestiniens ressentiront la nécessité de s’asseoir à la table des négociations. Des déclarations comme celles de lady Ashton ne sont pas seulement fausses. Elles repoussent toujours plus loin une solution négociée.
Danny AYALON, vice-ministre des Affaires étrangères d'Israël, pour The Wall Steet Journal
Traduction : Danielle Enriquez Sarano