Les autorités égyptiennes projettent de poursuivre l’ouverture permanente du passage de Rafah vers la Bande de Gaza – et ainsi de mettre un terme à un siège qui dure depuis 4 ans- et de liquider EMG (La Compagnie du Gaz de l’Est Méditerranéen), qui est sous contrat pour la fourniture du gaz égyptien à Israël et apportait 40% de ses besoins en 2010.
Les sources de Debkafile au Caire mentionnent que le Ministre de l’énergie en Egypte, Abdallah Ghorab prend conseil auprès des conseillers juridiques du Ministère sur les procédures visant à rompre le contrat de 2009, dans le but de stopper les fournitures de gaz à Israël.
Cette orientation est conforme à la politique de l junte militaire qui dirige actuellement l’Egypte et tend à se distance d’Israël dans tous les secteurs. Le Gouvernement Netanyahou n’a pas répondu à ce changement radical de politique, au cours des 4 mois, depuis que le Caire a ignoré les réclamations d’Israël pour que soit refusé la permission donnée à deux cargos iraniens de traverser le Canal de Suez, le 22 février, bien que les navires étaient bourrés d’armes et auraient dû légalement être stoppés.
Le Samedi 28 mai, Le Caire a ouvert le passage frontalier de Rafah, pour le transit de personnes du Sinaï vers la Bande de Gaza – quoi que les marchandises ne passent pas encore- sans coordonner le moins du monde cette nouvelle phase avec Israël, bien qu’elle viole les accords égypto-israéliens de 2005 , signés juste avant le retrait complet d’Israël de l’enclave palestinienne, concernant le franchissement vers Gaza, qui doit être géré par des observateurs européens et supervisé par Israël.
Une station de contrôle des passeports égyptien qui sera ouverte quotidiennement, s’est chargée de traiter le passage de centaines de Palestiniens, pour la première journée.
Le Caire a choisi le même jour pour fermer le robinet de la fourniture de gaz à Israël, en réponse aux pressions des dirigeants du Hamas à Gaza. Le gazoduc, construit par EMG, depuis El Arish dans le Sinaï jusqu’à Ashkelon, pour un prix de 460 millions de $, avait déjà été saboté deux fois cette année par des activistes du Hamas.
Les responsables au Caire prétendent que la fermeture d’EMG découle de l’enquête sur la corruption qui est en cours contre le Président égyptien déchu, Hosni Moubarak et ses fils, Gemal et Alaa, qui, disent ces officiels, ont avoué prendre des commissions conséquentes sur les ventes de gaz et l’avoir vendu à des tarifs sous-estimés, bien en-dessous des prix du marché.
La Compagnie Générale du Pétrole égyptien, un des actionnaires au sein d’EMG, est en voie de liquidation et soumise à une demande d’information sur les fonds supposés voir été transférés aux Moubarak. Ces responsables ont décliné de répondre à la question de savoir si EMG était sous le coup d’accusations.
Des sources au Caire rapportent que les efforts se ont accru pour capturer l’homme d’affaires égyptien Hussein Salem, qui était proche de la famille régnante et qui est soupçonné par le procureur énéral égyptien d’avoir opéré des transactions pour leur remplir les poches, y compris dans le cas de l’accord gazier avec Israël. On croit qu’il s’est réfugié en Suisse où il se cache, voire en Israël même. Interpol n’a pas émis de mandat d’arrêt le concernant. On dit aussi que Salem a vendu ses parts en tant qu’actionnaire d’EGM ou à des intérêts financiers israélo-américains, tout en continuant à agir comme l’intermédiaire entre le groupe d’investisseurs israéliens et américains et les Moubarak. Des sources de Debkafile rapportent que la semaine dernière, Le Caire a informé Israël qu’en dépit du fait que les dommages provoqués par l’explosion du 27 avril sur le gazoduc avaient été réparés, les fournitures ne reprendraient pas, parce qu’EMG avait refusé de renégocier les tarifs avec les fournisseurs égyptiens.
EMG accuse le Caire de rompre un contrat international visant à maintenir le niveau de tarif actuel jusqu’en 2013. La partie égyptienne réplique que les enquêtes contre l’ancien Président fournissent suffisamment d’éléments permettant de renégocier les contrats immédiatement et d’ajuster drastiquement les prix en fonction de ces données recueillies. Le Caire pourrait utiliser la menace de liquidation d’EGM et une cessation totale de fourniture de gaz à Israël comme un levier pour obtenir que la vente de gaz égyptien se fasse à un prix plus avantageux.
Cependant, les sources de Debkafile rapportent qu’alors que l’affaire se prolonge, rpise dans les mailles du filet des enquêtes contre les Moubarak, la Junte militaire semble rester coincée dans ses cordes, ne pouvant éviter de maintenir cet arrêt de fourniture, comme partie intégrante de sa campagne visant à prouver à la rue égyptienne à quel point elle combat sérieusement l’ancien régime et ses réseaux de corruption. Samedi, le tribunal du Caire a condamné Hosni Moubarak à une amende de 33 millions de $ pour avoir coupé les lignes de téléphone et les connexions internet, durant les rassemblements de protestation contre son régime. Ce n’est là seulement que le premier acompte du très lourd dossier que le procureur est en train de constituer contre l’ancien Président, qui comprend également le fait d’avoir fait ouvrir le feu sur les manifestants.
Dans l’atmosphère surchauffée qui règne au Caire, il est peu probable que le déclin des relations égypto-israéliennes – ou même des pressions de la part de Washington, au nom des milieux d’affaires impliqués dans l’accord gazier avec Israël – aient quelque influence sur les nouveaux dirigeants au Caire qui, de toute façon, ont pris la tangente vers un refroidissement des relations avec Israël. Bien qu’ils prétendent vouloir honorer tous les contrats et traités internationaux de l’Egypte, ils sont actuellement en train de bafouer deux de leurs engagements – impliquer une nation en tant que tierce, pour procéder à la régulation du passage des frontières avec Gaza, notamment en matière de contrebande terroriste et suspendre les transactions commerciales de gaz avec Israël.
DEBKAfile Reportage exclusif May 28 mai 2011, 9:17 PM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
photo Le passage de la frontière à Rafah