La communauté internationale fait pression sur Israël pour qu'il transfère 300 millions de shekels de recettes fiscales palestiniennes à l'Autorité palestinienne malgré l'accord de réconciliation signé entre le Fatah et le Hamas mercredi 4 mai au Caire.
La Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et l'envoyé du Quartet pour le Moyen-Orient Tony Blair se sont entretenus avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et l'ont exhorté à permettre le transfert de fonds.
''Cet argent est palestinien, c'est pourquoi il doit être transféré. C'est la position du Quartet. Hillary Clinton a fait la même remarque'', a déclaré T. Blair au journal Haaretz. ''Je pense que ce qu'il se passera lorsque le nouveau gouvernement sera au pouvoir est une chose différente mais pour l'instant, Salem Fayyad est le Premier ministre et les arrangements sont les mêmes que ceux qui ont toujours prévalu''.
Le chef du gouvernement israélien a soutenu sans hésitation son ministre des Finances Youval Steinitz, qui a décidé de retarder le transfert des recettes fiscales qu'Israël recueille pour les Palestiniens, conformément à un accord. Benyamin Netanyahou a précisé à Hillary Clinton et Tony Blair que la question allait être examinée par Y. Steinitz et qu'une décision serait prise dans quelques jours.
Le Département d'Etat a confirmé qu'Hillary Clinton s'était entretenue avec le Premier ministre israélien au sujet de la réconciliation palestinienne et des développements relatifs à celle-ci.
L'initiative de Y. Steinitz a été fermement critiquée par le ministre de la Défense Ehoud Barack, qui aurait qualifié le délai de ''capricieux'', ajoutant qu'il s'agissait de l'argent palestinien et que si Israël ne le transférait pas, il violerait les accords internationaux.
La Défense et le ministère des Affaires étrangères seraient furieux que Y. Steinitz ait décidé d'agir seul pour reporter le transfert d'argent, sans les avoir consultés au sujet des implications diplomatiques et sécuritaires.
''(Salem) Fayyad a chassé l'argent du Hamas de manière plus efficace que nous'', a déclaré un haut responsable de la Défense, se référant aux efforts du Premier ministre de l'Autorité palestinienne pour bloquer les transferts des recettes fiscales au Hamas.
Malgré la demande sans équivoque de transférer l'argent immédiatement, Tony Blair a précisé qu'à l'avenir, la communauté internationale estimera certainement qu'il est difficile d'aider le gouvernement palestinien s'il ne respecte pas les conditions du Quartet : reconnaitre Israël, abandonner le terrorisme et se conformer aux accords signés par le passé entre Israël et l'Organisation pour la Libération de la Palestine.
''Il est plus facile pour la communauté internationale de traiter avec le gouvernement s'il adhère à ces principes. S'il ne le fait pas, la situation se compliquera'', a ajouté T. Blair. ''Je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour améliorer les conditions de vie des Palestiniens en Judée-Samarie, à Gaza et à Jérusalem Est. Le soutien financier des Etats-Unis et de l'Union européenne ne peut se faire que sous des conditions très claires''.
L'envoyé pour le Moyen-Orient a également précisé que les Etats-Unis avaient la capacité juridique de stopper ces fonds si l'Autorité palestinienne ne se conformait pas aux conditions du Quartet.
''C'est pourquoi il est très important que le nouveau gouvernement soit constitué de manière très claire, a-t-il continué. Les Européens attendront toujours que les principes du Quartet soient respectés. C'est une situation difficile, nous voulons l'unité palestinienne mais à condition qu'elle promeuve la paix. Pour nous, au sein de la communauté internationale, c'est très simple, nous avons certains principes, (il s'agit) de la reconnaissance d'Israël et de la renonciation à la violence (…) Nous jugerons le nouveau gouvernement par sa conformité à ces principes''.