Les dirigeants de la France, ceux des autres pays d’Europe, ceux de l’Union Européenne, persistent, discours après discours, quoi qu’il se passe dans la zone d’Israël et ses environs, à deviser comme s’ils pensaient vraiment qu’un Etat palestinien pouvait voir le jour en Judée-Samarie ; et comme s’ils pensaient vraiment qu’il existait un « processus de paix ».
Ils ne peuvent pourtant pas ignorer que ce qui a mis quasiment fin aux attaques terroristes commises en Israël a été la mise en place de la barrière de sécurité séparant les territoires de Cisjordanie, occupés par l’Autorité Palestinienne, du reste du territoire israélien. Ils ne peuvent non plus ignorer que, sans la fermeture pratiquement hermétique de la ligne de séparation entre Gaza et Israël, ce serait bien davantage que des roquettes et des missiles que les terroristes du Hamas enverraient sur Israël.
Ils ne peuvent pas ne pas voir les meurtres abjects perpétrés contre des Israéliens par des êtres humains ravalés en deçà de l’animal sauvage, dès que la moindre opportunité se présente ; comme récemment, à Itamar, ou, la semaine dernière, près du tombeau de Joseph.
J'en déduis qu'ils possèdent une connaissance détaillée de ces faits, et que cela les dérange fort peu que des Juifs soient assassinés.
Ces mêmes dirigeants ne peuvent pas ignorer ce qu’on enseigne dans les salles de classe de l’Autorité Palestinienne, puisque les livres scolaires sont financés par les pays européens et par l’Union Européenne, et imprimés en Europe.
Ils n’ignorent rien du contenu de ces manuels, à savoir une falsification de l’histoire de la région et des incitations à la haine antisémite.
Il est très aisé pour eux d’imaginer ou de se donner les moyens de constater ce qui est enseigné à Gaza, qui ne saurait être plus décent que ce qui s’apprend dans les écoles des territoires occupés par l’Autorité Palestinienne. Ils ne peuvent en aucun cas voir là l’éducation d’une population que l’on entend préparer à vivre dans un Etat souverain existant paisiblement à côté d’Israël.
J’en déduis qu'ils sont conscients du fait que la population palestinienne n’est pas préparée à la paix, mais assurément à la guerre ; que l’éducation palestinienne incite à la haine antisémite, et que cela ne les perturbe pas le moins du monde.
Ces mêmes dirigeants ne peuvent pas non plus ignorer ce qui se dit dans les journaux, à la radio et à la télévision palestiniens, à Gaza, aussi bien que sur les terres de l’Autorité Palestinienne. Et ils ne peuvent ignorer que ce qui se dit relève de la propagande la plus infecte et la plus infâme, ce qui prépare moins encore la population à la paix et aux relations paisibles et l’incite plutôt au pire fanatisme.
J’en déduis qu’ils acceptent et entérinent ce fanatisme, bien qu’ils sachent quelles fins sont visées par celui-ci.
Ces mêmes dirigeants ne peuvent pas ignorer que la croissance économique dont ils parlent, et qui s’est opérée sur les terres de l’Autorité Palestinienne, est une croissance artificielle, reposant essentiellement sur des aides financières, puisque ce sont eux qui ont accordé l’essentiel de ces aides financières. Ils ne peuvent pas ignorer que Gaza ne vit pas dans la misère, mais reçoit d’autres aides et vit aussi sous perfusion. Et ils ne peuvent donc pas ignorer qu’aucune économie « palestinienne n’est viable sans aides et perfusions.
J’en déduis qu’ils sont tellement désireux que l’Autorité Palestinienne et le Hamas aillent au bout de leurs objectifs qu’ils sont prêts à quasiment tous les aveuglements et tous les sacrifices financiers.
Ces dirigeants, enfin, savent quelles cartes figurent dans les bureaux de l’Autorité Palestinienne, et quelles cartes on utilise dans les salles de classe palestiniennes, à la télévision palestinienne et globalement partout où l’Autorité Palestinienne a le pouvoir. Ils savent que ces cartes dessinent une « Palestine » qui se substitue à Israël, et nie donc l’existence d’Israël. Ils savent que le Hamas ajoute aux cartes qu’il utilise, et qui sont semblables à celles utilisées par l’Autorité Palestinienne, un discours niant explicitement l’existence d’Israël et appelant explicitement au djihad contre Israël et le peuple juif en son ensemble.
J’en déduis qu’ils approuvent cette négation de l’existence d’Israël, et qu’ils ne désapprouvent pas les appels au djihad contre Israël et le peuple juif.
Ces dirigeants savent, bien sûr, que les différences entre Autorité palestinienne et Hamas sont surtout des différences dans le degré de fanatisme, que sans présence israélienne, le Hamas dominerait aussi les territoires occupés par l’Autorité palestinienne en Judée-Samarie.
Et ils savent aussi que derrière la réconciliation entre Hamas et Autorité Palestinienne, il y a les changements d’alliances qui recomposent la région et la font glisser davantage vers un islam radical lourd de menaces de guerre, et que les propos parlant de proclamation unilatérale d’un Etat palestinien à Gaza et en Judée-Samarie sans le moindre traité et sans reconnaissance d’Israël sont plus lourds encore de menaces de guerre.
Je considère ces dirigeants en ces conditions comme des menteurs, des hypocrites et des complices de tous les crimes commis contre Israël et contre le peuple juif.
Je considère qu’il y a dans leur attitude beaucoup de lâcheté, de calculs cyniques où entrent en considération le pétrole du monde arabe, divers contrats lucratifs, la crainte du terrorisme, la volonté d’apaiser des régimes infâmes et des groupes infects, des gangs et des bandes dans les banlieues des grandes villes d’Europe.
Je considère que, dès lors que cette lâcheté s’accompagne de la dissémination de discours faux et d’informations biaisées dans les médias, leur attitude est responsable de la haine d’Israël et du peuple juif qui remontent de tous côtés en Europe.
Connaissant l’histoire de l’antisémitisme, sachant le rôle qu’a joué l’accoutumance à une haine très semblable en nombre de ses traits dans l’Europe des années 1930, n’ignorant pas que cette accoutumance a pavé la voie qui a mené à la shoah, j’ai tenu à rédiger un livre de colère, d’indignation et d’appel à la vigilance expliquant quels engrenages se mettent en marche. Je l’ai appelé Comme si se préparait une seconde shoah* parce que j’ai la sensation atroce que certains dans le monde arabe se feraient fort à une seconde vague d’extermination, et que certains en Europe l’accepteraient volontiers. La différence est qu’Israël existe et a les moyens de se défendre, mais la colère, l’indignation, la vigilance sont plus que jamais de mise.
Le dimanche 1er mai était le jour de commémoration de la shoah. On en a parlé fort peu en Europe. On verra des commentaires ici ou là disant qu’on en parle beaucoup trop.
Lorsque dans un sondage récent réalisé par un institut allemand, on demandait aux populations d’Europe si elles pensaient que les Juifs tiraient un avantage excessif de l’évocation de la shoah, les réponses ont été partout positives, à hauteur, selon les pays, de 30 à 50 pour cent. Dans le même sondage, on demandait à ces mêmes populations si elles comprenaient qu’on n’aime pas les Juifs répondent : les réponses ont été positives dans les mêmes proportions.
L’Etat d’Israël est l’Etat qu’il est à la mode de détester et d’exécrer dans toute l’Europe.
Se trouvera-t-il quelqu’un pour dire que cela suffit ?
* Guy Millière, Comme si se préparait une seconde shoah, Editions de Passy, 2011, 112p. , 12€
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