Le Festival de Cannes a été sali par la conférence de presse du réalisateur danois Lars Von Trier, lors de laquelle, interrogé sur ses origines allemandes, il a déclaré « que son père était nazi et que lui également l’était ». « Pendant un temps, j’ai cru que j’étais juif », poursuivait-il, « et quand j’ai rencontré la metteur en scène Suzan Beer cela ne m’a pas plu. Mais à ce moment-là, j’ai appris qu’en fait mon père était un nazi et que ma famille était d’origine allemande. Ca m’a plu ! »
Il a poursuivi en disant « comprendre Hitler et avoir de la sympathie pour l’homme » tout en reconnaissant « qu’il avait fait certaines choses fausses ». Voyant qu’il avait créé un léger malaise dans la salle, il s’est repris en disant « je n’ai rien contre les Juifs, en fait j’aime les Juifs, mais pas trop quand même, car Israël est comme une épine dans le c… » !!!
Sommé par les organisateurs du Festival de s’expliquer, il a déclaré : « Si j’ai offensé quelqu’un par mes paroles (pensez-vous !), je lui présente sincèrement mes excuses. Je ne suis pas antisémite ni raciste de quelque manière que ce soit, et surtout, je ne suis pas nazi ».
La Direction du Festival de Cannes a également présenté ses excuses, indiquant « qu’elle ne tolérerait pas que de tels propos soient tenus dans le cadre de ses manifestations ».
Le réalisateur danois Lars Von Trier a créé le premier scandale du festival de Cannes 2011 mercredi en exprimant sa «sympathie» pour Hitler et a dû présenter des excuses à la demande des organisateurs.
A une question posée en conférence de presse, le cinéaste répond qu’il «comprend» Hitler et que «Israël fait vraiment chier». «Je dis seulement que je comprends l’homme. Il n’est pas vraiment un brave type, mais je comprends beaucoup de lui et je sympathise un peu avec lui», répond-il. «Je suis avec les juifs, mais pas trop, parce qu’Israël fait vraiment chier», enchaîne-t-il devant une assistance gênée.
Lars Von Trier vient de présenter Melancholia, son neuvième film, en compétition officielle avec Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg dans les principaux rôles.
«Oh my God !»
L’actrice américaine, à son côté à la tribune, est visiblement embarrassée, murmurant «Oh my God» en se tournant vers la Française, dont le père, Serge Gainsbourg, était juif d’origine russe.
La journaliste qui a posé la question n’en espérait pas tant: elle interrogeait le réalisateur sur ses origines allemandes, découvertes en 1989 à la mort de sa mère et sur ses propos tenus récemment dans une revue danoise, concernant «son goût pour l’esthétique nazie».
«Ce que je veux dire à ce propos, c’est que j’aime vraiment beaucoup (l’architecte d’Hitler Albert) Speer», répond-il encore. «Même s’il ne fut peut-être pas l’une des meilleures créatures de Dieu, il avait ce talent qu’il a pu exercer pendant» le régime nazi.
Albert Speer a été jugé avec les autres dignitaires nazis, condamné à 20 ans de prison et emprisonné jusqu’en 1966 pour crimes de guerre et crimes contre L’humanité.
«Ok, I’m a nazi»
Lars Von Trier finit par conclure, un peu mal à l’aise et riant à moitié: «Ok, I’m a nazi» («je suis un nazi»).
En fin d’après-midi, le festival de Cannes fait savoir qu’il a demandé au cinéaste, Palme d’Or 2000 pour «Dancer in the Dark» et Grand Prix en 1996 pour «Breaking the waves», de présenter des excuses. Dans un communiqué, la direction du festival indique qu’elle s’est «émue» et a invité Lars Von Trier «à s’expliquer»: «Le cinéaste précise qu’il s’est laissé entraîner à une provocation. Il présente ses excuses», écrit-elle.
La direction du Festival réaffirme «qu’elle n’admettra jamais que la manifestation puisse être le théâtre, sur de tels sujets, de semblables déclarations».
Lars Von Trier a déjà dégainé via ses agents: «Si j’ai pu blesser quelqu’un par les propos que j’ai tenus ce matin, je tiens sincèrement à m’en excuser. Je ne suis ni antisémite, ni raciste, ni nazi», affirme-t-il dans une mise au point.
Jeudi, le Crif s'est déclaré «horrifié» par ces déclarations, qui «traduisent, dans leur ignominie, les tendances les plus inquiétantes de la banalisation actuelle du nazisme». «Si le fait d’être obsédé par la volonté d’exterminer des populations est une option parmi d’autres qui ne mérite pas un rejet absolu, cela signifie que l’horrible leçon de la Shoah n’a nullement été comprise et que sous prétexte de liberté d’expression, notre société est en train de jeter par dessus bord les garde-fous élémentaires de la vie en commun», ajoute le Crif."
Pour voir l'interview de Lars Von Trier et ses propos antisémites à partir de la 35ème minutes :
http://www.festival-cannes.com/fr/mediaPlayer/11391.html