Le Fonds monétaire International (FMI) vient de donner son aval à la création d’un Etat palestinien indépendant. Dans un document publié hier à Washington, les experts du FMI estiment que les institutions financières de l’Autorité palestinienne sont prêtes à fonctionner dans le cadre d’un Etat indépendant. Selon eux, les institutions palestiniennes sont capables de remplir les principales fonctions attribuées à une Banque centrale d’un pays indépendant.
Un système bancaire solide
Le FMI accorde un satisfecit à l’Autorité palestinienne pour les réformes institutionnelles entreprises ces derniers mois: dorénavant, le système bancaire palestinien serait suffisamment solide et fiable pour jouer un rôle important dans un futur Etat indépendant. Par ailleurs, la politique fiscale conduite par l’Autorité palestinienne est jugée « transparente et équilibrée ». Selon le FMI, « l’Autorité palestinienne a amélioré la discipline fiscale, tout en réduisant la dépendance extérieure et en améliorant le contrôle des banques locales ».
Le rapport du FMI estime que la croissance économique palestinienne s’est accélérée pour atteindre 9,3% en 2010; selon les experts internationaux, la croissance palestinienne est stimulée par la forte reprise de l’activité économique la bande de Gaza, notamment en raison de l’assouplissement du blocus israélien.
Salam Fayyad, le Premier ministre palestinien, a estimé que la croissance actuelle n’est pas suffisante pour créer des emplois pour les 45.000 Palestiniens qui entrent chaque année sur le marché du travail. En Cisjordanie, le taux de chômage est probablement supérieur à 15%, et dans la bande de Gaza, il serait plus du double. M. Fayyad a déclaré que l’Autorité palestinienne doit attirer davantage d’investissements du secteur privé, notamment en raison de la baisse de l’aide étrangère.
Un modèle à imiter
Le rapport du FMI estime que les réformes engagées ont permis à l’Autorité palestinienne (AP) de réduire le degré de sa dépendance vis-à-vis de l’aide internationale: le soutien des donateurs étrangers au budget courant de l’AP est passé de 1,8 milliard de dollars en 2008 à 1,2 milliard en 2010, et il descendra sans doute en dessous de 1 milliard de dollars en 2011.
Les experts internationaux font remarquer qu’il y a quatre ans, les finances publiques palestiniennes étaient en ruine, la gestion manquait de transparence et l’aide étrangère était mal utilisée. Le rapport conclut qu’aujourd’hui, les Palestiniens sont prêts à gérer une politique économique d’un état indépendant. Selon le FMI, la gestion des fonds publics serait même « un modèle à suivre par les pays en développement ».
Jacques Bendelac (Jérusalem)
07/04/2011