Après tout, le régime soviétique s'est bien effondré à la suite d'un mouvement populaire. Le régime soviétique était "mûr", comme apparemment l’étaient les régimes tunisiens et égyptiens.
Peut-être que la comparaison avec l'Union Soviétique devrait s'arrêter là. Vingt ans après, le bilan est loin d'être simple et le paysage, bien loin d'être homogène. Si certaines ex-républiques ont réussi de façon exemplaire à se frayer un chemin vers la démocratie, pour de nombreuses autres, l'apprentissage démocratique est encore a faire.
Est-on en mesure de prédire une évolution similaire au Moyen-Orient?
Le Moyen-Orient est-il lui-même précurseur de ce formidable élan de démocratisation qui s'est répandu dans le monde il y a deux mois avec la révolution du Jasmin en Tunisie, ou l'an dernier, avec les tentatives iraniennes de libéralisation réprimées dans le sang, ou bien, s’inspire t-il du formidable élan des peuples pour la liberté, initié en Union soviétique.
Le processus qui a commencé ces deux derniers mois dans les pays arabes durera des années et peut-être même des décennies. Personne ne peut prédire exactement ce qu’il se passera. Ceux qui tentent de faire des prédictions, n’en savent pas plusque les autres.
Nous pourrions voir dans certains pays démocratiques, des forces gagner les élections, pour être renversées peu de temps après par les forces de l'opposition anti-démocratique. Nous pourrions voir de nouveaux régimes islamiquesse mettre en place, tandis que le mouvement populaire protesterait contre leurs règles. Une seule chose semble sûre – nous parlons d'une transformation historique, dont les résultats seront connus dans plusieurs décennies …
"Que devrait faire Israël dans cette situation ? » « Le statut quo en ce qui concerne la situation israélo-palestinienne, est-il une option?" Telles sont les questions posées par les journalistes.
Absolument pas, répond Yuli Edelstein. Nous voulons un accord avec les Palestiniens et ils doivent se rendre immédiatement à la table des négociations. Cependant, les Palestiniens concentrent en ce moment tous leurs efforts à délégitimer Israël et utilisent n'importe quel prétexte pour échapper aux négociations directes. L'impression que nous avons est que les Palestiniens ne veulent pas d'accord de paix.
… Outre les questions habituelles sur le Moyen-Orient auxquelles systématiquement sont soumis les ministres israéliens, il était intéressant de connaître « l’histoirefrançaise» du ministre. L'une de ses histoires, comme l’a confié Yuli Edelstein lors de sa visite à Paris, fut pour moi très révélatrice.
En 1987, quelques semaines après sa sortie de prison, il fut invité à l'ambassade de France à Moscou. Il s'agissait d'une réception spéciale pour les dissidents et militants des droits de l’homme, organisée par l'ambassade à la demande du Premier ministre français de l'époque, Jacques Chirac, en visite officielle en Union soviétique. Il s'agissait du premier événement du genre, à une période où l'Union soviétique était encore dirigée par le parti communiste. Comme Y. Edelstein l’a dit, à cette époque, alors que personne ne s'attendait à la chute du système soviétique, il s’agissait là d’une initiative très audacieuse du gouvernement français …
La morale de cette histoire est que, comme pour tout grand événement, nous gardons toujours à l'esprit et dans le cœur, les actions qui, pour nous, ont laissé la plus forte impression personnelle.
Yaron Gamburg