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La paix aura le dernier mot


La paix aura le dernier mot

Samedi 12 février, l'armée égyptienne publie un communiqué. Le but : Rassurer la population et la communauté internationale sur son intention d'inaugurer un gouvernement civil et d'honorer tous les engagements internationaux.

Y compris celui avec Israël. Si une déclaration de ce type réconforte, de nombreux responsables israéliens restent toutefois inquiets pour la suite. Peut-être à raison. Une analyse attentive de la situation suggère toutefois que l'armée restera au centre de tout développement politique futur. Et il semble logique que les militaires continuent à préserver fermement l'accord : pas seulement parce que les forces de défense israélienne s'y sentent obligées ; mais parce que la paix sert les intérêts stratégiques nationaux.

Différentes explications accréditent cette thèse. Réunies, elles sont à même d'améliorer les relations bilatérales entre Jérusalem et Le Caire, et ouvrent la voie à de nouvelles opportunités pour faire avancer le processus de paix.

Pour apprécier davantage l'engagement militaire égyptien, lors de la signature du traité de paix, il convient d'en rappeler le contexte. En 1973, au lendemain de la guerre de Kippour, Anouar el-Sadate est aux commandes de l'Egypte. L'issue du conflit est unique : Israël est certes sorti vainqueur, mais l'Egypte triomphe.

Tsahal n'a pas écrasé la Troisième Armée égyptienne et le secrétaire d'Etat américain, Henry Kissinger, appuie la propagande. Il estime qu'une défaite conduirait à une nouvelle guerre. En tant que leader du monde arabe, le pays des pyramides doit se sentir victorieux et se rendre à la table des négociations d'égal à égal.

Le fait d'avoir mis en difficulté Israël, plus qu'à aucun moment depuis 1948, est en soi considéré comme une victoire. Vaincu militairement, Sadate n'en a pas moins gagné son pari et légitimé son pouvoir auprès des Egyptiens. Son pays est redevenu la nation phare du monde arabe et a les coudées franches pour négocier face à Israël, en proie aux doutes. Fort de son succès, le président égyptien prend l'initiative des négociations directes avec le Likoud de Menahem Begin, en 1977.

Deux ans plus tard, avec les accords de Camp David, Israéliens et Egyptiens s'engagent définitivement sur la voie de la paix, traduite par la rétrocession progressive du Sinaï à l'Egypte. L'événement est perçu par les Egyptiens comme une victoire militaire, qu'ils continuent de célébrer. Le traité de paix sera observé avec constance par Sadate, et renforcé par son successeur : Hosni Moubarak.

Ecouter les demandes du peuple

La situation implique trois faits de taille : le traité de paix a été obtenu, de façon durable et peu institutionnalisée, par des militaires. Rien n'indique que les dirigeants actuels aient une raison quelconque de le rétrograder, sans parler de l'abroger complètement.

Aucun des deux pays n'a violé l'accord en vigueur et les deux armées ont collaboré à divers niveaux, ne serait-ce qu'en matière de partage de renseignements. En outre, les deux pays ont grandement bénéficié des économies qui résultent de la réduction à la préparation de leurs armées.

Enfin, compte tenu du chaos qui règne actuellement en Egypte, il serait insensé de déclencher les hostilités avec un voisin en possession de la formidable machine militaire que l'on connaît.

En conclusion, le calme est favorable aux deux protagonistes, et sert leurs intérêts stratégiques.

Les militaires égyptiens ont prêté une oreille attentive aux demandes du peuple. Ils ont réalisé que les jeunes révolutionnaires mettaient l'accent sur leur propre sort. Ils réclament davantage de libertés, sociales et politiques, des possibilités de développements économiques, de meilleurs soins de santé et une révision du système d'éducation.

Les manifestants n'ont pas cherché de bouc émissaire. Ils n'ont pas blâmé Israël ou les Etats-Unis pour l'état lamentable de leur société, et les échecs de leur pays. Au contraire, ils ont pointé du doigt leurs propres dirigeants et dénoncé la corruption qui sévit.

Là encore, et contrairement à de nombreux autres pays arabes qui désignent Israël comme l'origine de tous les maux, les Egyptiens semblent apprécier la paix.

Si Moubarak n'a pas contenté son peuple via une évolution sociale, économique ou politique ; il a tout de même réussi à ancrer l'accord de 1979 dans l'inconscient collectif. Les Frères musulmans, eux-mêmes, prétendent vouloir maintenir le traité s'ils prennent le pouvoir. Car aucune révolution ne peut porter ses fruits, et apporter des progrès tangibles, en temps de guerre.

Plus d'intérêts en commun que de différences

L'Egypte a tout à gagner de relations bilatérales avec Israël. Le pays est en proie à un malaise qui vient de l'intérieur. Ses structures doivent évoluer via la force, la ténacité et la volonté du peuple égyptien. Ce n'est qu'ainsi que Le Caire redeviendra l'exemple à suivre pour le reste des nations arabes. Tant que les positions égyptiennes ne rejoindront pas l'extrémisme islamique, la collaboration avec Jérusalem perdurera.

Les deux pays ont collaboré dans le passé, et préserveront leur entente. Il convient de noter, en outre, que ce sont les militaires égyptiens, tout autant que l'armée israélienne, qui ont maintenu un contrôle serré du blocus sur Gaza. La montée de l'extrémisme islamique est préoccupante, car loin d'apaiser la révolution en cours dans la région.

L'Egypte et Israël ont beaucoup plus d'intérêts en commun que de différences.

L'armée égyptienne est très consciente des gains et des pertes potentiels. Elle souhaite maintenir d'excellentes relations avec les Etats-Unis et continuer à endosser plus d'un milliard de dollars d'assistance militaire chaque année. Impossible, sans le traité de paix.

Une autre donnée cimente encore davantage l'avenir des relations bilatérales : La menace iranienne. L'influence de l'Iran est croissante en Irak, et les développements récents au Liban ne font que renforcer cette préoccupation. Pour l'Egypte, un Iran nucléaire pourrait éclipser son rôle de leader traditionnel dans le monde arabe. Il pourrait même l'obliger à poursuivre son propre programme nucléaire.

 

Source : jpost, par ALON BEN-MEIR

 





Psychosociologue, consultant sur les questions de conflits, crises, violences et débriefing dans tous les secteurs où ces problèmes se posent.



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