Par obligation professionnelle, et non par masochisme, je rends régulièrement visite au site internet du Monde diplomatique.
On trouve là les dernières nouvelles de la détestation d’Israël, et l’éloge régulier de ses pires ennemis.
Tout cela étant, bien sûr emballé dans une rhétorique pseudo-savante propre à séduire les gogos dans les milieux cultivés et les enceintes universitaires.
Le spécialiste du Proche-Orient de cette publication, Alain Gresh, avait traité en long et en large les révoltes populaires de Tunisie et d’Egypte, en ne ménageant ni Ben Ali, ni Moubarak. Normal, car ces dictateurs avaient aux yeux de Gresh un défaut rédhibitoire : Ils appartenaient au camp dit des « modérés » au sein du monde arabe.
Lorsque la contestation a atteint la Syrie, et provoqué une répression sanglante dans la ville de Deraa par les forces de Bachar el Assad., Alain Gresh est resté longtemps silencieux.
Il faut dire que Gresh entretient depuis de longues années des rapports chaleureux avec le clan Al Assad, le père d’abord, le fils ensuite. Il est régulièrement invité en Syrie, et a réalisé avec les maîtres de Damas des entretiens, publiés dans le « Diplo » où il ne fait pas montre d’une agressivité journalistique exagérée à leur égard, et c’est un euphémisme.
Lundi enfin, il a publié sur le site du mensuel un long article embarrassé sur les derniers événements en Syrie, où il ne mentionne nulle part que la répression des manifestants est implacable, et que les soldats de Bachar El Assad tirent à balles réelles dans la foule. Les morts se comptent par dizaines et les blessés par centaines.
Alain Gresh, pour se donner bonne conscience, exhorte le régime de Damas à faire quelques gestes pour donner un visage plus avenant à la dictature la plus féroce du Proche-orient. Et incite ses lecteurs à se joindre à une pétition de soutien. Celle-ci ne vient pas au secours des révoltés syriens, comme on pourrait le penser, mais des insurgés du Bahrein, dont les liens avec Téhéran sont de notoriété publique.
Source : radiochalomitsan, Luc Rosenzweig