Le Pr Hillel Frish est expert en géopolitique du Moyen Orient et membre du Centre d'études stratégiques Bégin-Sadate de l'université Bar Ilan. Il analyse l'impact des récents évènements au Moyen Orient sur Israël, l'Autorité palestinienne et la Jordanie. Et s'étonne que certains trouvent opportuns d'appeler aujourd'hui à la reprise des pourparlers avec les Palestiniens.
– Hamodia : Il semble que plusieurs pays européens se servent du « printemps arabe » pour pousser Israël à reprendre les pourparlers avec l'Autorité palestinienne (AP). Comment expliquez-vous cette démarche et pensez-vous qu'en cette période d'instabilité régionale, elle soit souhaitable ?
– Prof. Hillel Frish : Les discours de ces dirigeants européens sont à peu près les mêmes que ceux de la gauche israélienne, à savoir qu'en cette période d'instabilité et alors que les extrémistes et les islamistes menacent de prendre le pouvoir dans plusieurs pays arabes, il est important de renforcer la branche arabe modérée, représentée, chez les Palestiniens, par Mahmoud Abbas et Salam Fiyad.
Selon eux, il est nécessaire de parvenir à un accord de paix avec Fiyad et l'AP avant que le Hamas ne parvienne à prendre le pouvoir en Judée et en Samarie.
Je pense pour ma part que cette vision des choses est une erreur : Il est vrai qu'en temps de crise, et lorsque les choses ne dépendent que de nous, il faut parfois prendre des décisions audacieuses. Mais lorsque les choses dépendent également d'un interlocuteur qui, au mieux, ne veut pas vraiment d'un accord durable et au pire, veut notre perte, alors parler de « paix immédiate » en plein cœur d'une période d'instabilité est, à mes yeux, irréaliste et dangereux.
– Hamodia : En quoi ce qui est en train de se passer depuis quelques semaines est-il lié au dossier israélo-palestinien ?
– Prof. Hillel Frish : En rien ! Mis à part le fait que soudain, on se rend compte que ce dossier n'est pas le plus brûlant du Moyen Orient … Soudain, le conflit qui déchire depuis des décennies Israël et les Palestiniens semble beaucoup plus insignifiant et en tous cas beaucoup moins urgent et important que ce qui se passe en Égypte ou en Iran. Aujourd'hui, la scène internationale est préoccupée à 60 % par ce qui se passe en Égypte, à 30 % par ce qui se passe en Iran tandis que les autres pays – Libye, Tunisie, Israël – se partagent les 10 % restants.
– Hamodia : Les récents évènements ont-ils eu une influence sur l'AP et le Hamas ?
– Prof. Hillel Frish : Bien entendu. Mahmoud Abbas est aujourd'hui encore davantage sur la défensive et le Hamas se sent pousser des ailes : Il a le sentiment qu'il peut désormais refuser clairement de se soumettre aux exigences de l'AP.
– Hamodia : Ce printemps du peuple arabe est souvent relié à une volonté populaire de démocratie. Peut-on dire aujourd'hui que l'AP est une entité démocratique ?
– Prof. Hillel Frish : En aucun cas on ne peut considérer les deux entités qui dirigent aujourd'hui, de facto, le peuple palestinien, comme des entités démocratiques. Tout d'abord pour la simple et bonne raison qu'il s'agit d'un pouvoir à deux têtes : AP en Judée-Samarie et Hamas à Gaza. Ensuite parce qu'il existe deux parlements ou conseils législatifs palestiniens qui font à peu près tout sauf émettre ou débattre de nouvelles lois. Ajoutez à cela qu'il n'existe aucun contrôle ou surveillance du système en place ni des appareils « étatiques ». Et puis enfin, il n'existe pas de médias palestiniens objectifs puisque tous les organes de presse sont gouvernementaux.
– Hamodia : La Jordanie est majoritairement peuplée de Palestiniens. Est-on en droit de prédire qu'elle pourrait être le prochain pays sur la carte des soulèvements populaires ? La majorité palestinienne est-elle susceptible de prendre le pouvoir dans le royaume hachémite ?
– Prof. Hillel Frish : En général, dans les monarchies, le pouvoir est plus solide que dans les républiques et c'est le cas en Jordanie. Le roi Hussein et son fils, le roi Abdallah II, ont choisi de « diviser pour mieux régner » et pour le moment, cette politique leur réussit. Le royaume hachémite est peuplé de plusieurs minorités qui s'affrontent entre elles et c'est le roi qui bénéficie de cette lutte interne. Car tant que les minorités rivalisent mais que le roi ne prend pas position et ne s'identifie avec aucune d'entre elles, alors il jouit d'une position de rassembleur.
Les Jordaniens veulent du changement, certes, mais ils n'aspirent pas à un renversement du régime en place. Ils veulent des réformes qui s'inscriraient à l'intérieur même du pouvoir mené par Abdallah II. C'est pourquoi on ne peut pas comparer la Jordanie à la Tunisie, l'Égypte ou la Libye.
Source : Hamodia, par Laly Derai
Exiger des negociations aujourd’hui,dans le contexte actuel de deux entites terroristes au proche orient,serait la plus grave des naivetes qu’Israel aura mene depuis 63 ans .
Il nous faut un seul interlocuteur mais n’y en a meme pas imaginons alors hamas-fatah,a qui et quoi donner encore aux pires voyoux opportunistes qui nous manoeuvrent par des pleurs de crocodiles aupres d’obama et du monde anti juif.
DES negociations aujourd’hui et se sera nos valises pour demain,mais quitter Israel pour aller ou.
Battons nous pour rester chez nous et accompagner les’palestiniens’
chez eux en jordanie.