Après un attentat à la bombe qui a fait un mort et plus de 30 blessés à Jérusalem, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lancé : Israël se défendra «avec une volonté de fer». L'explosion s'est produite mercredi peu après 14 heures, près d'une station d'autobus, où se trouvaient deux cars à l'arrêt avec à leur bord de nombreux passagers. Une femme de 59 ans est décédée et plus de trente personnes ont été blessées.
«Ils (les groupes armés palestiniens, ndlr) tentent de tester notre volonté et notre détermination, et ils vont découvrir que ce gouvernement, l'armée et le peuple israéliens ont une volonté de fer pour défendre leur pays», a déclaré Benjamin Netanyahu, juste avant de s'envoler pour une visite de 24 heures à Moscou. Rappelant que la politique que son gouvernement a mise en place en matière de sécurité a porté ses fruits «avec deux ans de calme», le Premier ministre a poursuivi : «Nous allons agir décisivement et avec responsabilité pour préserver le calme et la sécurité».
Cet attentat à la bombe, le premier depuis 2004 à Jérusalem, survient alors que les violences meurtrières se sont intensifiées ces derniers jours à la frontière entre Israël et la bande de Gaza contrôlée par les islamistes palestiniens du Hamas. Ce matin encore, deux roquettes tirées depuis Gaza ont frappé le centre de la ville de Beersheva, dans le désert du Néguev. Dans l'après-midi, plusieurs obus de mortier tirés de la bande de Gaza sont tombés près de la zone industrielle d'Ashkelon faire de victime.
La bombe, cachée dans un sac, avait été déposée près d'un kiosque
L'explosion s'est produite près du Palais des Nations, un centre de conférence important à l'entrée de Jérusalem. Selon le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Yithzak Aharonovitch, la bombe était dissimulée dans un sac déposé près d'un kiosque. Selon les premiers éléments de l'enquête, elle pesait entre un et deux kilos.
Un des bus visés, dont toutes les vitres ont volé en éclat, se dirigeait vers vers un quartier religieux orthodoxe de la ville. Un cordon de sécurité a été établi. Des recherches ont été lancées pour retrouver des engins explosifs qui auraient pu être dissimulées dans le secteur. «Nous ne disposions d'aucune information sur des projets d'attentats. Mais nous sommes toujours prêts, car Jérusalem est une ville qui vit sous la menace», a déclaré le chef de la police de la ville, Aaron Franco.
Haniyeh : «Eviter que Gaza de subisse un nouvel affrontement avec l'occupant israélien»
Du côté des Palestiniens, le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh a entrepris des contacts «afin d'éviter à Gaza de subir un nouvel affrontement avec l'occupant israélien», selon un communiqué de son bureau, précisant qu'il s'est entretenu avec le secrétaire général du Jihad islamique Ramadan Challah.
Le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, lui, a condamné «dans les termes les plus forts cette opération terroriste, quels qu'en soient les auteurs». «Il est honteux, après tous les torts causés à notre peuple par de telles opérations (…) qu'il se trouve encore des parties palestiniennes pour continuer à justifier de tels actes, sous des slogans et des appellations creuses totalement incompatibles avec notre quête légitime de liberté par des moyens pacifiques», a-t-il estimé.
La branche armée du mouvement radical palestinien Jihad islamique, les Brigades Al-Qods, a en revanche salué l'attentat, sans pour autant le revendiquer.
Juppé : «Un terrorisme aveugle»
Le président américain, Barack Obama a condamné dans «les termes les plus forts» l'attentat de Jérusalem, tout en présentant ses condoléances après la mort de civils mardi à Gaza. Il a appelé les deux parties au calme. Son secrétaire à la Défense, Robert Gates, en visite au Caire, a dénoncé un «horrible attentat terroriste».
Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé a déclaré : «Aujourd’hui, Jérusalem a de nouveau été frappée par le terrorisme aveugle. Des vies ont été brisées. Je condamne avec la plus grande fermeté cet attentat». «La France réaffirme sa solidarité au peuple israélien meurtri par cet acte odieux», a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a «fermement condamné». Mais peu après cette déclaration, l'ambassadeur israélien à l'ONU, Meron Reuben, a envoyé à Ban Ki-moon et au Conseil de sécurité une lettre suggérant que cette condamnation n'était pas suffisante. Le diplomate explique attendre de l'organisation et de la communauté internationale «qu'ils condamnent toutes ces attaques dans des termes très clairs et envoient un message ferme à ces terroristes et leurs dirigeants qui cherchent une escalade du conflit». «Ils doivent également attacher davantage d'attention pour prévenir la contrebande d'armes dans la bande de Gaza», a-t-il ajouté.
La Russie a qualifié l'attentat d'«acte terroriste barbare». «Dans les circonstances actuelles, il faut tout faire pour ne pas permettre de déstabiliser la situation au Proche Orient», a souligné la diplomatie moscovite.
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a exprimé «le soutien sans faille du Royaume-Uni au peuple d'Irsaël face à des actes aussi horribles». C'est «un acte de terrorisme impitoyable et ignoble, dirigé contre des civils innocents», a-t-il ajouté.
23/03/11
