Affecté au Battle Group Allobroges, le jeune soldat du 17e BCA mort samedi en Afghanistan s’appelait Clément Chamarier et était âgé d’« à peine 18 ans »,
selon le communiqué que l’armée de terre a publié en début d’après-midi ce dimanche, sans faire connaître sa date de naissance ni sa situation de famille. Sur sa page du réseau social Facebook, le jeune soldat se présente avec un nourrisson sur les genoux. Il y évoque ses passions pour le ski et le moto-cross.
Son jeune âge est une caractéristique commune à tous les EVAT (engagé volontaire de l’armée de terre), que l’institution recrute avec le slogan « Devenez vous-même ». Clément Chamarier avait reçu une formation sur l’arme antichar AT4 avant d’entamer la classique formation préalable au départ en Afghanistan, qui dure neuf mois. Il a rejoint ce pays avec son unité le 9 novembre 2010.
Vers 20 h 30, samedi 19 février, un groupe constitué essentiellement de soldats du 7e bataillon de chasseurs alpins de Bourg-Saint-Maurice, appartenant à la base avancée de Nijrab, a été pris sous le feu d’insurgés solidement armés, à l’entrée du village de Landakhel, aux abords de la vallée d’Alasay, en Kapisa. Une arme antichar a frappé un véhicule de l’avant blindé (VAB), provoquant la mort d’un soldat de première classe.
On apprend sur le site de l’état-major des armées que le soutien médical était présent au sein de l’unité : « L’élément santé qui se trouvait avec l’unité est immédiatement intervenu pour leur prodiguer les premiers soins et un hélicoptère a été dépêché sur zone pour les évacuer. Malgré la rapidité des secours mis en place, un des militaires touchés a succombé à ses blessures avant son évacuation. »
L’Afghanistan exsangue
Il est le 54e soldat français mort en Afghanistan depuis le début de la présence française dans ce pays, qui est entrée dans sa dixième année. Un deuxième soldat, caporal au 132e bataillon cynophile de l’armée de terre de Suippes (Marne), a été très grièvement blessé aux membres inférieurs.
L’Élysée conclut son communiqué annonçant ce décès par la formule rituelle : « Le chef de l’État réaffirme son soutien au peuple afghan et aux autorités afghanes. Il exprime la détermination de la France à continuer d’oeuvrer au sein de la Force internationale d’assistance à la sécurité. Cette force, mandatée par l’ONU, a reçu la mission de contribuer au retour de la stabilité, au rétablissement de la paix et au développement en Afghanistan. » Stabilité, paix, et développement ? Ces mots ont-ils encore un sens dans un Afghanistan déchiré et exsangue, où – pour ne prendre que cet exemple – les insurgés ont provoqué 35 morts ce même samedi en attaquant une banque ?
Le Point, par Jean Guisnel