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Normale Sup’ et la Palestine, suite


Normale Sup’ et la Palestine, suite

L’Ecole normale supérieure et la Palestine ne semblent pas faire bon ménage. Après l’annulation d’une conférence consacrée à Israël, où Stéphane Hessel devait témoigner le 18 janvier, l’école de la rue d’Ulm a décidé d’annuler de nouvelles réunions publiques que souhaitait organiser le collectif ENS Palestine pendant l’“Israel apartheid week”.

“Il s’agit d’une série de conférences qui vise à réfléchir à la pertinence de la qualification juridique d’apartheid pour la  question israélo-palestinienne “, explique Sandro Franceschi, élève de l’ENS et membre du collectif Palestine ENS et de SUD étudiant : “Ce débat a été purement et simplement interdit, alors même que nous avions proposé à la direction de choisir elle-même des contradicteurs… Ce qu’elle n’a pas fait”.

Au lieu de cela, explique-t-il, la direction a décidé de convoquer un conseil d’administration extraordinaire ce lundi 28 février. Un CA qui doit examiner, “et non voter”, insiste Monique Canto-Sperber, la directrice de l’école, un texte qui précise les modalités d’organisation de conférences publiques au sein de l’ENS. Dans ce texte, rendu public par le collectif ENS Palestine, l’ENS précise qu’elle “doit pouvoir exercer son pouvoir d’appréciation des événements publics qu’elle accueille, elle ne doit pas servir de caution pour les causes qu’ils défendent”.

CENSURE OU MESURE ?

De même, poursuit le texte, “l’ENS n’a pas pour vocation d’abriter des meetings de partis politiques ou des réunions organisées par des groupes militants, nationaux ou internationaux, dans lesquels s’exprimerait un point de vue univoque”. Enfin, précise-t-il “dès qu’il s’agit d’échanges, où s’expriment le souci d’une pluralité de points de vue et le souhait d’un approfondissement dans la connaissance et la réflexion, l’école joue pleinement le rôle qui est le sien d’accueillir, ou mieux d’anticiper, des débats difficiles”.

Pour le collectif, il s’agit ni plus ni moins de “censurer” toutes les réunions organisées par des “groupes militants”, dans une période remarquablement tendue pour l’ENS. Outre les réunions interdites, l’établissement est secoué depuis octobre 2010 par un mouvement des personnels précaires de l’ENS. Dans un communiqué commun signé de syndicats et du collectif Palestin ENS, la suppression de tout débat “toucherait donc toutes les personnes de l’Ecole qui souhaitent s’exprimer et débattre autour d’une idée politique, syndicale ou autre. Imaginons que nous devions imposer à tout économiste ou à tout philosophe son contradicteur. La Direction estime-t-elle que les élèves et étudiants n’ont pas assez d’esprit critique pour entendre sans recul un discours politique, au même titre qu’un discours scientifique ?”

Pour Monique Canto-Sperber, qui expliquait dans une tribune pourquoi elle avait annulé la conférence avec Stéphane Hessel, “le texte qui circule n’est qu’une base de discussion pour le conseil d’administration. Il serait de fait extrêmement difficile de mettre en place des critères pour apprécier ce qui peut ou ce qui ne peut s’organiser à l’école”. Reste, poursuit la philosophe, “que l’Ecole normale supérieure ne peut accepter d’accueillir n’importe quelle réunion, notamment politique. L’ENS n’est pas la mutualité ! Elle doit rester neutre. Cela ne veut pas dire qu’aucun débat ne peut être organisé. Sur la question du boycott d’Israel, j’entends bien organiser une réunion pour débattre de ce thème difficile avec des personnalités aux points de vue argumentés”.

Ses opposants n’en appellent pas moins à une manifestation, lundi, devant le rectorat de Paris où doit se tenir le conseil d’administration de l’ENS.

Philippe Jacqué

 

 

25 février 2011

 

 







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  • 2 thoughts on “Normale Sup’ et la Palestine, suite

    1. D.P

      A quand quelqu’un pour rappeler que les « palestiniens » vivant en Israël vivent dans des meilleures conditions et ont plus de droits que les habitants des autres pays arabes? Pensez par exemple aux droits des femmes, respectés en Israël et bafoués partout ailleurs…

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