Dominique Bourra, le 6 février 2011
Rubrique: Hi-tech & innovation
S'inspirent-ils des voitures de police en lévitation dans « Blade runner » de Ridley Scott, ou des taxis volants du « 5ème Element » de Luc Besson ? Réponse : Oui !
On se souvient des voitures de police en lévitation dans « Blade runner » de Ridley Scott, ou des taxis volants du « 5ème Element » de Luc Besson. Voilà, Israël travaille depuis longtemps sur ce type de concepts, et ce n’est pas dans des studios de cinéma, mais dans les ateliers de Yavne, banlieue technologique de Tel-Aviv.
La société maintenant bien connue à l’international par les spécialistes et les profanes se nomme : Urban Aeronautics (ici). Plusieurs modèles sont en cours de développement depuis la fin des années 2000. Les innovations iront en priorité à la défense qui finance les travaux, mais l’avenir des transports urbains civils se joue également ici.
De quoi parle-t-on ? A Yavne un groupe de vétérans d’Israel Aerospace Industry exploitent méthodiquement toutes les avancées technologiques récentes: intelligence artificielle, capteurs, électronique de bord, altimétrie laser, gps différentiel, matériaux composites, nouvelles méthodes de propulsion et de motorisation, miniaturisation, etc. pour esquisser les véhicules volants du futur, civils et militaires.
D’autres prototypes de voitures volantes sont bien sûr à l’étude dans le monde, mais l’expérience israélienne tient la corde. Elle est en effet menée selon une vision à long terme et surtout dans un esprit d’innovation collaborative, la fameuse approche « mashup ». Comme on peut s’y attendre, c’est donc aujourd’hui le partenariat avec Tsahal qui booste Urban Aeronautics.
Les nouveaux conflits asymétriques de type guérilla, comme la dernière guerre du Liban ou actuellement l’Afghanistan montrent les limites des hélicos classiques, obligés de s’élever et donc de s’exposer, incapables de se poser sur des terrains trop en pente ou trop exigus à cause des pales… L’Air Mule – le modèle « Medevac » de Urban Aeronautics- offre une alternative à tout cela. Un véhicule volant, compact, passe partout, idéal pour mener de discrètes opérations de ravitaillement, diurnes ou nocturnes et l’évacuation des blessés. Coût estimé de l’AirMule : 1,8 million de dollars par appareil.
L’équipe d’Urban Aeronautics est du sérail aéronautique militaire, cela permet de travailler vite et à la confiance. On touche ici à l’un des facteurs de succès inimitables de l’avance technologique israélienne, illustré par le succès mondial des drones. Comme dans la plupart des secteurs technologiques les transferts du militaire aident par ailleurs les développements civils. Ce sera bien entendu le cas pour les voitures volantes actuellement dans les cartons. Mais rien à attendre avant plusieurs années. Les efforts portent aujourd’hui sur l’AirMule, dont les premières présentations commerciales sont prévues en 2012, comme le confirme dans Haaretz, Rafi Yoeli, patron d’Urban Aeronautics.
Quand le sage montre la voiture du futur, il faut lever la tête. Et regarder autour de soi. A San Paolo au Brésil, par exemple, des centaines d’hélicoptères déposent chaque matin, les cadres sup à leurs bureaux. Esquisse du futur, comme le rappelle Yoeli.
Dominique Bourra, CEO of NanoJV http://nanojv.com
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Mots-clefs : Israël, recherche technologique