Le meurtre d'un prêtre polonais, retrouvé égorgé par « des extrémistes » vendredi près de Tunis, a été commis selon un mode opératoire inconnu jusque-là en Tunisie, a estimé une source du ministère tunisien de l'Intérieur.
Cet « assassinat est anormal, tuer un catholique en Tunisie est une chose anormale et commettre ce crime dans ces circonstances est anormale, ces trois indices nous montrent qu'il s'agit d'un crime commis par des extrémistes », a ajouté cette source sous couvert d''anonymat.
« On ne doit pas se précipiter et lancer des accusations avant de connaître les résultats des recherches qui ont commencé hier » mais la « police et l'armée combattront rigoureusement et sans hésitation tout agissement à l'encontre de toute religion » car « c'est l'image de la Tunisie qui est en jeu », a ajouté cette source.
Marek Rybinski, 34 ans, a été retrouvé mort « égorgé » vendredi dans le garage d'une école religieuse privée de la région de Manouba, près de Tunis, où il était chargé de la comptabilité, avait indiqué à l'AFP une source proche du ministère tunisien de l'Intérieur.
C'est « un groupe de terroristes fascistes ayant des orientations extrémistes qui est derrière ce crime, compte tenu de la façon dont il a été assassiné », avait ajouté le ministère dans un communiqué sans préciser s'il visait là des islamistes ou des nervis de l'ancien régime.
C'est le premier meurtre annoncé à la fois d'un religieux et d'un étranger depuis la chute du régime de Ben Ali le 14 janvier.
Le gouvernement tunisien a condamné samedi l'assassinat du prêtre polonais et appelé «
tous les hommes de religion et les composantes de la société civile » à agir « avec détermination pour éviter que de tels actes ne se reproduisent ».La Tunisie, forte d'environ 10 millions d'habitants, compte environ 20.000 catholiques vivant essentiellement dans la capitale et sa banlieue nord, selon l'évêché de Tunis.