“Le Caire a l’intention de permettre à deux navires de guerre iraniens de passer par le canal de Suez.” Le communiqué de presse publié par les autorités égyptiennes vendredi soir, est pour le moins inquiétant pour l’avenir du Proche-Orient. Cependant, tout n’est pas encore clair dans la mesure ou cette annonce fait partie d’une série de déclarations contradictoires faites par les égyptiens.
Les responsables de la défense en Israël, ont réagit en affirmant “ne pas savoir si d’autres annonces allaient venir” ou “quand exactement les navires traverseront le canal.”
Israël suit la situation à la loupe car un passage de navires de guerre iraniens pourrait être le début de l’embrasement total de la région dans un état de guerre totale.
Mercredi, ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman avait les navires de guerre “une provocation” par l’Iran contre Israël. Et avait insinué qu’Israël pourrait riposter à cette menace directe.
Les navires, veulent traverser le canal pour jeter l’ancre dans le port syrien de Lattaquié, là même ou sont situé depuis quelques mois, plusieurs navires de guerre de la flotte Russe.
Juridiquement, les Egyptiens n’ont pas le choix que de permettre aux navires de passer par le canal de Suez, parce que le traité auquel il est signataire l’oblige à permettre le libre passage par la voie navigable. Toutefois, au cours des dernières années, sous le régime du président Hosni Moubarak, les Iraniens se sont vus plusieurs fois refuser le passage. Moubarak et ses conseillers pensaient, à juste titre, qu’un tel passage pourrait signifier le déclenchement d’une guerre de grande envergure.
La marine israélienne est préparé au cas où les navires iraniens feraient un mouvement vers la côte israélienne, bien que les chances que cela se produise sont à ce point très mince.
Cette nouvelle venue d’Egypte est la seconde en quelques heures. Vendredi après-midi, l’armée à autorisé un prêche islamiste fondamentaliste sur la place Tahrir du Caire. La dictature militaire actuellement en place à permis à Youssouf al-Qaradawi, le prédicateur sunnite radical exilé par Hosni Moubarak, se préparer “à marcher vers al Quods (ndlr: Jérusalem) pour libérer la ville. Au Qatar lors de son exil, Al-Qaradawi a, à plusieurs reprises, justifié les attentats-suicides contre les Israéliens.
Avec ces deux nouvelles, la junte militaire a atteint deux objectifs: laisser des Frères musulmans prendre la tête de la révolte post-Moubarak et, d’autre part, il lance un avertissement clair à l’administration Obama pour qu’elle cesser de faire pression pour une transition rapide vers la démocratie, car cela ne ferait que conduire les islamistes à prendre le pouvoir au parlement.
Le sermon prêché par Qaradawi n’avait rien de commun avec les objectifs de liberté, les droits de l’homme, les réformes, une vie meilleure, les aspirations à la liberté pour lesquels le peuple a manifesté place Tahrir pendant 18 jours. Non seulement le peuple égyptien “va rentrer à Jérusalem et la libérer” a déclaré Qaradawi, mais Le Caire “doit ouvrir la frontière égypto-bande de Gaza à «nos frères» du Hamas palestinien”. Il a également demandé de “déchirer les accords de paix de 1979 avec Israël et de reprendre le chemin du Jihad.”
Pour ce discours, les dirigeants militaires ont même offert aux islamistes une tribune de choix: un prime-time sur la télévision d’Etat.
Jonathan-Simon Sellem – JSSNews