La Pologne ne souhaite plus être associée à la Shoah. Selon le Figaro, le ministre polonais de la Culture, Bogdan Zdrojewski aurait adressé une requête à trois sites Internet consacrés à des camps de concentration afin qu'ils «remplacent leur adresse ".pl" par une autre extension comme le ".eu" pour ne plus être associés avec la Pologne».
Benjamin Ferran, dans l’article du figaro.fr, explique que cette demande s'inscrit dans une longue série de requêtes similaires de la part de la Pologne: "En 2007, le Comité du Patrimoine mondial de l'Unesco avait rallongé le nom officiel du camp d'Auschwitz pour l'appeler "camp de concentration et d'extermination nazi allemand d'Auschwitz-Birkenau (1940-1945)". "C'est une victoire de la vérité historique sur le mensonge", avait déclaré le ministre de la Culture de l'époque".
Mais cette requête pose cette fois-ci quelques problèmes d'application puisque sur le web, les adresses au nom des camps de concentration en «.eu» ou «.com» sont déjà réservées depuis longtemps par d'autres.
Dans son livre, La fin de l'innocence. La Pologne face à son passé juif, l'historien Jean-Yves Potel explique que la Pologne s'est réappropriée tardivement cette part pourtant constitutive de son histoire.
"La Pologne a connu un coup d’accélérateur après le grand débat qui a entouré la publication du livre de Jan T. Gross, Les Voisins, en 2000. Le grand public découvrait alors qu’une partie de la société polonaise n’avait pas été seulement victime de la guerre, ni même uniquement témoin, mais avait participé au crime contre les voisins juifs, dans la bourgade de Jedwabne en juillet 1941, et également ailleurs, sous des formes diverses. Les autorités politiques en prirent acte, avec le discours du président de la République de l’époque, Aleksander Kwia?niewski, demandant pardon "au nom de tous les Polonais dont la conscience est touchée par ce crime".