Le vice-président égyptien est bien connu des responsables israéliens.
À Jérusalem
Omar Souleiman a la cote en Israël. «L'homme de la stabilité»: c'est ainsi que le Yediot Aharonot, le quotidien le plus lu, qualifie le vice-président égyptien, présenté comme le candidat idéal pour succéder à Hosni Moubarak et surtout le mieux placé pour barrer la route du pouvoir aux Frères musulmans.
«Manipuler» les islamistes
Souleiman a également joué ces dernières années un rôle d'intermédiaire indispensable. Son intervention au début de 2009 a contribué à la fin de l'opération «plomb durci», lancée par l'armée israélienne contre les islamistes du Hamas dans la bande de Gaza, qui a coûté la vie à plus de 1400 Palestiniens en 22 jours de combats. Souleiman a aussi négocié, pour le moment en vain, la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit, enlevé en 2006 et détenu par le Hamas à Gaza. Il est enfin crédité du durcissement de la répression exercée par les forces de sécurité égyptiennes contre le trafic d'armes du Hamas à travers les tunnels de contrebande reliant l'Égypte à la bande de Gaza.
Parmi les autres ennemis communs figure le Hezbollah libanais. L'an dernier, la justice égyptienne a condamné à la prison 26 membres présumés de l'organisation chiite accusés d'avoir planifié des attentats anti-israéliens en Égypte, notamment dans la péninsule du Sinaï. Autre «qualité» fort appréciée, il est présenté par les médias comme le mieux placé pour «manipuler» les Frères musulmans, qu'il considère comme «un danger pour son pays». «Il dialogue avec eux, mais il ne leur fera pas de cadeau», prévoit un diplomate israélien. Il n'a pourtant rien d'un laïc. Selon un de ses interlocuteurs en Israël, il avait coutume «d'interrompre les discussions à l'heure de la prière et n'hésitait pas à se recueillir deux fois si la rencontre se prolongeait». Et d'ajouter, sans doute pour ne pas le compromettre, qu'il s'agit avant tout «d'un patriote égyptien».
Mohammad ElBaradei, présenté comme un possible rival de Souleiman pour succéder à Moubarak, suscite bien moins d'enthousiasme. Cet ancien patron de l'Agence internationale à l'énergie atomique est soupçonné de «coupables faiblesses» envers le programme nucléaire iranien, au point qu'Israël a tenté un moment d'obtenir son limogeage.