La chute de la cote de popularité du ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, semble avoir affecté la vision des responsables politiques étrangers. Lors de sa visite en Israël, le nouveau ministre espagnole des Affaires étrangères, Trinidad Jimenez, n'avait pas même inclus M. Barak dans ses visites ni dans son agenda.
Les diplomates espagnols ont déclaré que la décision de ne pas prévoir de rencontre avec Ehoud Barak avait été prise lors des préparatifs de la visite en Israël. "Maintenant qu'il a quitté le parti travailliste, M. Barak n'a plus aucune influence sur la coalition", a estimé l'un des diplomates étrangers.
"En matière de politique, nous discuterons avec le Premier ministre (Benyamin) Netanyahou et son ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman et lorsque notre ministre de la Défense se rendra en Israël, elle rencontrera (Ehoud) Barak afin de s'entretenir avec lui des questions de sécurité, qui relèvent de sa responsabilité", a déclaré un diplomate espagnol.
Ces dernières années Ehoud Barak a maintenu des liens étroits avec l'ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Moratinos, tant en raison des nombreuses années depuis lesquelles ils se connaissent que du fait que le Parti Socialiste espagnol est considéré comme une "soeur" du Parti Travailliste.
Barak s'est rendu à la conférence Socialiste annuelle, au cours de laquelle des partis venant du monde entier qui partagent la même idéologie se réunissent. Aujourd'hui le ministre de la Défense, à la tête de la nouvelle faction qu'il a formé, Atzmaout, est largement rejeté par les socialistes.
Le diplomate espagnol a souligné que son ministre des Affaires étrangères souhaitait maintenir les liens avec les travaillistes, dans cette perspective il a donc décidé de rencontrer le président intérimaire de la faction, Micha Harish. Ce dernier a joué un rôle important dans les années 1980 lorsqu'il était secrétaire général du Parti Travailliste et a largement contribué au succès remporté par les travaillistes aux élections suivantes.
Ehoud Barak est parti ce mardi 8 février pour une visite de deux jours à Washington, mais ces derniers mois, et particulièrement depuis son départ du Parti Travailliste, l'administration Obama s'est déclarée très déçue du ministre.
Dans les premiers temps de janvier le journal Haaretz avait rapporté que l'administration Obama était furieuse à l'égard de M. Barak et qu'il avait "déçu" le président américain et Mme Clinton. Contrairement à ce qu'il avait laissé entendre, le ministre n'avait eu aucune influence sur le chef du gouvernement israélien.
En réponse le Bureau de M. Barak avait publié un communiqué disant "(nous) ne voyons absolument pas de quoi il s'agit. Le ministre de la Défense rencontre tous ses homologues de par le monde. Hier encore il s'est entretenu avec les ministres de la Défense de la République Tchèque et de la Grande-Bretagne, et aujourd'hui il doit rencontrer le ministre allemand des Affaires étrangères et l'ancien Premier ministre espagnol, José Marie Aznar".