Si l’origine hébraïque ou araméenne de mots comme abbé, capharnaüm, éden, jubilé, macabre, messie ou satanique, qu’on trouve pour la plupart d’entre eux dans la Bible, est aisément identifiable, la langue française en recèle bien davantage.
Il y a ceux auxquels on pense, comme kacher, et ceux auxquels on ne pense pas : jobard, pâquerette, onanisme, sansonnet.
Ce Dictionnaire en dénombre 257, sans compter les centaines d’adjectifs, verbes ou préfixes qui en dérivent, d’ abaque à zizanie, en passant par cumin, ainsi que toutes les lettres de notre alphabet, puisqu’elles sont aussi « phéniciennes », ou venant du Levant préislamique, que nos chiffres sont « arabes ».
Véritable enquête sur les origines de la civilisation occidentale à travers l’étymologie, ce Dictionnaire nous en révèle surtout les racines cachées. Il ne faudra donc pas s’étonner d’y trouver les entrées amer,ave, sécurité, science, formes latinisées d’emprunts au punique (un cousin germain de l’hébreu et du phénicien) ou certains noms grecs, mais d’origine sémitique : achillée, asclépiade, catharsis, cosmos, héma(to)-, herculéen, hybride,océan, sophisme, etc.
D’évidence, il n’y a pas loin entre la Bible et l’Iliade… Tous ces mots témoignent du fait qu’avant Rome, avant Athènes, il y avait Tyr et Jérusalem.
Patrick Jean-Baptiste, journaliste scientifique et essayiste, s’intéresse depuis plus de dix ans à la question des influences culturelles et aux phénomènes religieux. Il est l’auteur de La Biologie de Dieu (Agnès Viénot, 2003) et de L’Affaire des fausses reliques (Albin Michel, 2005).
Préface de Claude Hagège, professeur au Collège de France.
Patrick Jean-Baptiste, Edition du Seuil
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Mots-clef : Bible, influences culturelles, civilisation occidentale, langue française, étymologie
Source : http://ambisrael.fr/dictionnaire-des-mots-francais-venant-de-lhebreu/
Aux Etats-Unis et dans l’ensemble du monde anglo-saxon, c’est le mot « holocaust » qui est utilisé, y compris dans des publications savantes, et y compris dans les instances communautaires.
Les juifs d’Amérique du nord n’ont peut-être pas bien compris l’intérêt qu’il y avait à utiliser un mot « hébreu » ?
Ou bien la communauté en Europe fini par perdre un peu (beaucoup ?) de vue l’essentiel ?
Par ailleurs, l’utilisation du mot hébreu « shoah » ne risque t-elle pas de « banaliser » l’extermination des Tziganes ou celle des malades mentaux par le IIIème Reich, pour reprendre votre thématique ?
Gazer un enfant trisomique ou Tzigane, c’est moins grave ?
C’est pas « spécifique » ?
C’est fréquent, l’extermination des malades mentaux ou de groupes ethniques entiers de façon
totalement gratuite, dans l’Histoire humaine ?
C’est bien de relever le nombre de mots « hébreux » dans le latin et le grec, mais ce serait bien aussi de relever les mots sumériens ou égyptiens dans l’hébreu. Avant Tyr et Jerusalem, il y avait Gizeh…à ce petit jeu, on trouve toujours son maître.
Au demeurant, l’hébreu moderne recèle évidemment d’emprunt aux langues européennes.
Même si l’Académie Française mettait le mot « shoah » dans son dictionnaire, je continuerais d’utiliser le terme d’extermination des juifs par le nazisme. Et comparer cette extermination avec d’autres ne banalise ni l’une, ni les autres, car pour moi, les juifs sont des hommes comme les autres, et c’est même la raison pour laquelle il ne faut pas les exterminer….Libre à vous de vous sentir « spécifique », mais dans ce cas, ne vous étonnez pas trop si vos ennemis vous trouvent spécifiques également.
Si vous voulez vraiment sensibiliser ceux qui ne sont pas juifs à l’extermination des juifs par le nazisme, commencer par vous rappelez que vous vous adressez à des non-juifs. Utilisez les mots qui leur sont le plus directement compréhensibles. Proposez leur vos mots si vous le souhaitez, ne leur imposez pas.
Les non juifs connaissent et comprennent très bien le mot Shoah…et la Shoah concerne l’élimination « spécifique » des juifs par les nazis, élimination organisée et méthodique pour l’erradication du peuple juif.