Israël a menacé mercredi de «remettre l'Iran à sa place». Cet avertissement, pour le moment sans frais, a été lancé par Avigdor Lieberman le chef de la diplomatie. Selon lui, deux navires de guerre iraniens devaient franchir le canal de Suez dans la soirée pour aller croiser au large de la Syrie en Méditerranée, non loin des côtes israéliennes «pour la première fois depuis plusieurs années». De fait, depuis 1979.
Dans un communiqué, l'Autorité du canal de Suez (SCA) a fait savoir qu'elle n'avait pas reçu notification du passage des navires iraniens : «L'Autorité autorise les bateaux de toute nationalité à franchir le canal aussi longtemps que leur pavillon appartient à un pays qui n'est pas en guerre contre l'Égypte.»
Première étape vers le Liban
Ce périple pourrait constituer une première étape vers le Liban, où Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, armé et financé par l'Iran, qui jouit d'une position dominante à Beyrouth, a affirmé mercredi être prêt à «envahir la Galilée» en cas de guerre avec l'État hébreu.
Les dirigeants israéliens sont d'autant moins enclins à fermer les yeux sur les manœuvres navales iraniennes qu'ils s'inquiètent de l'après-Moubarak. Le passage de ces bateaux par le canal de Suez constitue une sorte de test vis-à-vis de l'armée égyptienne, qui gère le pays. Dans un premier temps, les militaires israéliens ont voulu se montrer rassurants en se félicitant de la «coopération» entre les deux états-majors, mais une certaine méfiance est perceptible. À l'époque de Hosni Moubarak, les deux pays avaient noué une alliance de fait contre l'Iran. Ainsi, en juillet 2009, un sous-marin israélien avait franchi le canal de Suez au vu et au su des autorités égyptiennes, vers une destination «inconnue».
Selon des experts militaires étrangers, cet engin, de classe Dauphin, susceptible d'être équipé de missiles nucléaires, aurait croisé dans le Golfe, non loin de l'Iran. À l'époque, l'Égypte s'alarmait des tentatives de déstabilisation de l'Iran auprès des communautés chiites disséminées dans les pays du Golfe. Plusieurs membres du Hezbollah accusés d'avoir préparé des attentats anti-israéliens sur le sol égyptien avaient été arrêtés et condamnés par des tribunaux du Caire.
Le coup de sang d'Avigdor Lieberman pourrait dans ces conditions permettre de voir si les dirigeants égyptiens maintiennent leur politique contre l'Iran, son programme nucléaire et ses tentatives pour étendre son influence dans tout le Moyen-Orient.
Seule certitude en tout cas, le projet de déployer «pendant un an» des bateaux de guerre au large de la Syrie à la demande du gouvernement de Damas avait été évoqué le mois dernier publiquement par les chefs de la marine iranienne. Des responsables israéliens de la Défense cités par les médias estiment que ce projet, s'il se confirme, illustre aussi la volonté de Téhéran de faire pression sur les États-Unis et les autres pays occidentaux pour obtenir le départ des leurs forces navales qui croisent dans le Golfe.
La construction d'une base navale française dans les Émirats et la présence permanente de la marine américaine dans le secteur ont provoqué une «certaine nervosité» parmi les militaires iraniens, affirment ces responsables.
Par Marc Henry
Serait-ce une resucée du coup de poker d’Hitler de 1936 lorsqu’il réoccupa la Rhénanie démilitarisée avec des troupes dont certains soldats n’avaient que des fusils de bois ? Le SDN, l’ONU d’alors, ni persone d’autre d’ailleurs ne protesta et l’affaire non seulement renforça la position d’Hitler, mais c’est également ainsi que fut perdue probablement la dernière chance de faire comprendre au dictateur par une opération militaire limitée quelles bornes il ne devait pas franchir. En est-on là ?
Heureusement, Israël a des capacités de réactions et une force de frappe permettant d’anéantir les barbus sur toute la région. Des pays amis ne manqueraient pas de venir renforcer cette force, au cas ou le Hamas, le Hezbollah et d’autres, voudraient faire un grand coup!